Ciné-Quartier : pour l’amour du cinéma
Du bon cinéma près de chez vous, c’est ce que propose Ciné-Quartier depuis 2018. Parti de Verdun, cet OBNL a pris de l’expansion et dessert aujourd’hui un vaste public de cinéphiles.
Résidente de Verdun depuis plusieurs années, Diya Angeli déplorait le fait de devoir effectuer jusqu’à deux heures de transport en raison du manque d’offre dans son quartier. Travaillant elle-même dans le domaine de la diffusion audiovisuelle, elle décide alors de se retrousser les manches et de contribuer à sa façon à la vie culturelle de son quartier.
Désireuse de tester son idée, elle ouvre une page Facebook et organise une projection dans une salle louée pour l’occasion. « Une centaine de personnes que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam se sont présentées ! C’est ainsi que j’ai pu confirmer qu’il y existait un réel intérêt et besoin », se souvient-elle.
Forte de ce constat, par la suite, tout s’enchaîne rapidement : elle fonde l’organisme Ciné-Verdun, puis, au fil des collaborations et des demandes provenant d’un peu partout sur le territoire montréalais, l’OBNL est rebaptisé Ciné-Quartier en 2022 pour mieux refléter sa raison d’être et ses activités élargies.
Stimuler la vie sociale et culturelle
Aujourd’hui directrice générale et artistique à temps plein de l’organisme, Diya Angeli explique que Ciné-Quartier vise à stimuler la vie sociale et culturelle en proposant une programmation cinématographique de qualité et en développant des activités pour sensibiliser, divertir et outiller les cinéphiles de tous âges.
En plus de projections-rencontres dans divers lieux alternatifs de quartier, de ciné-rencontres interculturelles et de la diffusion du Festival de films Très Court, l’OBNL développe en effet divers projets en médiation culturelle et en pratique artistique amateur, notamment dans la production de courts métrages.
Avec la pandémie, Ciné-Quartier également a dû se réinventer en proposant des projections en ligne, mais aussi à l’extérieur, afin de pouvoir respecter les règles de distanciation. « C’est à ce moment-là que nous avons développé ce nouveau volet qui revient désormais tous les étés », se réjouit Diya Angeli.
Démarche entrepreneuriale
Ciné-Quartier est aujourd’hui actif dans cinq arrondissements montréalais et quatre municipalités sur la Rive-Sud. L’un de ses défis est de s’adapter aux intérêts de la clientèle qui peut varier d’un quartier à un autre, mais aussi aux lieux de projection qui vont de l’auditorium de 300 places à la petite salle.
L’autre enjeu réside dans le financement, véritable nerf de la guerre pour la plupart des OBNL. « Pour le moment, je suis la seule salariée. Puisque nous n’avons pas de financement récurrent, il est difficile d’embaucher des ressources humaines permanentes et nous travaillons avec beaucoup de pigistes collaborateurs. On doit vivre avec l’incertitude et la précarité », souligne la directrice qui ajoute que des demandes de fonds plus importantes seront effectuées prochainement, ce qui permettrait éventuellement de recruter. « L’enjeu est de gérer notre développement en tenant compte des contraintes en matière de financement dans le domaine culturel. La créativité requiert une démarche entrepreneuriale afin d’être en mesure de composer avec ces différentes variables », assure-t-elle.
PME MTL a fourni de l’accompagnement et du soutien financier qui a notamment permis d’acquérir du matériel de projection. En possédant ses propres équipements, Ciné-Quartier est ainsi devenu plus autonome, a réussi à économiser sur les coûts et à réinjecter cet argent dans de nouveaux projets.
Une démarche entrepreneuriale qui se démarque et est relativement peu courante dans le domaine de l’économie sociale.
Complément dans l’offre cinématographique
Ciné-Quartier peut se vanter d’être devenu un complément essentiel dans l’offre cinématographique. Diya Angeli espère d’ailleurs que le développement se poursuivra et que les collaborations se multiplieront à l’avenir, que ce soit en soutien à la diffusion, à la programmation ou à l’animation de projections.
Bien que l’entrepreneuriat ne soit pas un long fleuve tranquille, elle conseille à ceux qui ont un projet et une idée de ne pas hésiter à se lancer. « On a tout à gagner et rien à perdre, c’est une belle aventure ! Personnellement, j’ai été surprise de constater tout ce que j’étais capable de faire et tout ce que j’ai appris au cours des dernières années. C’est comme une formation et un apprentissage en accéléré », explique-t-elle avec enthousiasme. Elle souligne également qu’il faut explorer et tirer parti des différentes ressources à sa disposition – des organismes comme PME MTL notamment – pour donner vie à son projet d’affaires.
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Ciné-Quartier a reçu le soutien du Fonds de développement de l’économie sociale de PME MTL.