À la fois marque de vêtements, plateforme de contenu et vitrine pour des créateurs et créatrices d’ici, C’est Beau s’érige autour de trois piliers : une fabrication québécoise syndiquée, du coton biologique certifié et un prix accessible. Portrait d’une entreprise en croissance qui marie succès d’affaires et valeurs morales.
À son origine, en 2012, C’est Beau était une marque de planches à roulettes en bois remises à neuf par Raphaël Ricard, alors étudiant universitaire en philosophie. En juillet 2016, après avoir observé au fil des ans un intérêt vif pour des produits durables, authentiques et conçus à la main, il a choisi d’élargir sa marque à des vêtements.
Cependant, pas question de contribuer au mouvement fast fashion, « qui crée 52 saisons dans une année et entraîne la surconsommation ».
Ainsi, le jeune entrepreneur a adopté trois valeurs sur lesquelles il allait refuser tout compromis et qui se voulaient une réponse à un vide dans l’industrie de la mode : une fabrication par un personnel ouvrier québécois syndiqué, l’utilisation de coton biologique certifié et un prix accessible aux consommateurs et consommatrices.
D’un point de vue entrepreneurial, je ne partais pas à zéro, mais plutôt à moins deux.
La marque allait donc tabler sur le savoir-faire respectueux de la main-d’œuvre et de l’environnement pour rivaliser avec les produits manufacturés à des milliers de kilomètres de chez nous, puis vendus à de faibles coûts.
Dans cette mouvance, il a décidé en parallèle de mettre sur pied une plateforme afin d’y regrouper et d’y valoriser des produits divers (bijoux, articles pour la maison et les soins corporels, bougies, aliments, etc.) créés ici et de manière artisanale.
Des erreurs, puis une initiative marquante
S’il avait une vision claire de sa mission d’entreprise, Raphaël Ricard reconnaît qu’une certaine naïveté l’habitait au moment où il s’est lancé dans l’aventure.
« Je me suis présenté dans une institution financière pour y obtenir un prêt de 10 000 $ alors que je n’avais même pas monté de plan d’affaires, raconte-t-il. D’un point de vue entrepreneurial, je ne partais pas à zéro, mais plutôt à moins deux. »
Toutefois, les premiers pas quelquefois maladroits des débuts ont vite fait place à des décisions éclairées qui ont permis à la jeune entreprise de prendre son envol. Par exemple, ses opérations ont été centralisées chez un manufacturier de l’Estrie.
En éliminant de cette façon les intermédiaires (pour les étapes de tissu, coupe, assemblage, etc.), C’est Beau a pu réduire ses coûts de production de 40 %.
Cela lui a permis de respecter son engagement de proposer aux consommateurs et consommatrices des prix raisonnables. « À lui seul, le transport entre chaque fournisseur entraînait des dépenses considérables.
Un créneau prometteur
Pour l’avenir, l’ambition de Raphaël Ricard, Guillaume Laprise et Émilie Pomerleau (autre associée de C’est Beau) ne se limite pas à faire rayonner le talent québécois aux seuls yeux des consommateurs et consommatrices.
Le trio destine aussi sa marchandise à la clientèle d’entreprise, pour laquelle elle fabrique des pièces sur mesure. « Nos valeurs touchent les jeunes entrepreneur(e)s et décideur(se)s de 45 ans et moins, car l’écoresponsabilité est au cœur de notre mission. IIs et elles viennent nous voir en nous disant "Notre personnel trippe sur vous". »
Parmi la clientèle d’affaires de C’est Beau, on compte la Ville de Montréal, Radio-Canada, le bar Vinvinvin ainsi que la firme technologique Lightspeed.
« Depuis janvier, Émilie Pomerleau se consacre à temps plein à développer la clientèle du côté des entreprises. Dans un scénario idéal, ce volet représenterait la moitié de notre chiffre d’affaires d’ici deux ans. »
Comment PME MTL a fait la différence pour C’est Beau
« Parce que nous avons commencé à explorer les options concernant l’exportation – en réponse à des demandes tant européennes qu’américaines –, nous avions besoin de connaître tous les aspects en lien avec de telles activités. Or, à ce chapitre, les spécialistes de PME MTL nous accompagnent dans la compréhension et la maîtrise d’éléments divers : transferts d’argent, modalités douanières, logistique entourant l’exportation, alternative en cas de pépin à la frontière, etc. Notre croissance a aussi été facilitée par l’obtention d’une bourse de 25 000 $. »
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C’est Beau est soutenu par PME MTL Centre-Est.