Un changement de nom dès les premiers moments d’existence d’une entreprise, c’est rare. Pourtant, une telle initiative a permis à Chocolat Boréal de préciser sa mission en vue d’une éventuelle percée hors des frontières du Québec.
Étant diplômée en littérature et en construction textile, et ayant exploité son entreprise artisanale de confection de couvertures pour bébés, rien ne destinait Florence Paquin-Mallette à œuvrer dans la chocolaterie. Encore moins dans le créneau du haut de gamme.
Toutefois, son conjoint, Ludovic Fresse, avait possédé sa propre chocolaterie pendant 20 ans et il bénéficiait encore d’un vaste réseau de contacts (fournisseurs, clients, partenaires) dans cette industrie. Comme elle partageait sa vie avec lui depuis 12 ans, la jeune mère de deux enfants ne se trouvait donc pas en territoire inconnu quand les deux partenaires ont envisagé cette avenue.
Notre enjeu consistait à mettre sur pied quelque chose qui nous ressemblerait, à prendre notre destin en main et à réaliser des idées bien précises.
« Même si je provenais d’un tout autre milieu, j’avais touché à des disciplines comme le marketing, la comptabilité et la gestion, explique-t-elle. L’enjeu consistait davantage à mettre sur pied quelque chose qui nous ressemblerait, à prendre notre destin en main et à réaliser des idées bien précises. » C’est dans ces circonstances, et avec la ferme volonté de trouver un équilibre entre le travail et la famille, que le couple a lancé en 2017 ce qui s’appelait alors Chocolat Montréal.
Chocolat d'affaires : un créneau à occuper
Cet atelier est axé sur la production plutôt que la vente, ce qui facilite davantage la gestion des horaires professionnels et familiaux qu’un commerce avec pignon sur rue. Situé dans le quartier Côte-Saint-Paul, il se trouve à distance de marche (ou de vélo) de la résidence des deux entrepreneurs, un autre objectif initial.
Leur chocolaterie d'affaires se spécialise dans la sous-traitance pour le secteur gastronomique et le cadeau d’entreprise personnalisé. Elle œuvre ainsi dans la confection et la fabrication de chocolats pour les hôtels de luxe, détaillants, institutions, boulangeries, restaurants, etc. « Ce créneau présentait de belles possibilités pour une jeune pousse comme la nôtre », indique Florence Paquin-Mallette.
Axé sur le business-to-business plutôt que la vente aux consommateurs, son modèle d’affaires est distinct des chocolateries conventionnelles. La PME fabrique des produits d’accueil – par exemple des petits chocolats déposés sur les oreillers d’hôtels – ou encore des cadeaux chocolatés pour des entreprises désireuses de gâter des clients, fournisseurs, partenaires et autres.
Chocolat Boréal : pas seulement à Montréal
Jugeant ce positionnement mal défini par l’ancien nom Chocolat Montréal, Florence Paquin-Mallette et son conjoint ont choisi en début d’année de le modifier pour Chocolat Boréal. « "Montréal" donnait une couleur locale immédiate, reconnaît la dirigeante. Toutefois, dans un contexte d’exportation éventuelle, nous avons misé sur "Boréal". D’abord, sa ressemblance phonétique ne provoque qu’un léger glissement. En plus, il affirme notre identité nordique. Enfin, il est plus poétique et davantage évocateur de ce que nous sommes. »
Un tel nom évoque aussi le produit phare de l’entreprise, soit une pomme de pin qui remplace la surutilisée cabosse. Elle est déployée comme un majestueux cadeau de la forêt afin de rappeler la mission de personnalisation que se donne Chocolat Boréal, soit de fabriquer localement des solutions-cadeaux pour mettre en valeur celui qui l’offre.
Relation d’affaires et personnelle
Si la conciliation travail-famille est en grande partie à l’origine du positionnement et du mandat de Chocolat Boréal, elle permet aussi à ses deux fondateurs d’aplanir certains irritants. « Lorsque nos enfants sont malades, un des deux parents doit s’absenter du travail. Dans ce cas-ci, la compréhension de l’autre est acquise, ce qui ne serait pas nécessairement le cas dans une relation strictement d’affaires. »
La structure de direction est aussi complémentaire sur le plan du travail, chacun des deux associés tablant sur ses propres forces. « Puisque Ludovic a œuvré en France, au Luxembourg et aux États-Unis, il va de soi qu’il se consacre au développement des produits. Pour ma part, j’assume le démarchage de la clientèle. »
Comment PME MTL a fait la différence pour Chocolat Boréal
En 2018, Chocolat Boréal a compté parmi les lauréats de la Fondation Montréal inc. et y a remporté une bourse et un accompagnement entrepreneurial. C’est ici que l’équipe de PME MTL a aidé Florence Paquin-Mallette et Ludovic Fresse avec un financement en vue de l’acquisition d’un équipement qui allait servir à l’emballage mécanique des chocolats.
Plus encore, PME MTL a épaulé les deux entrepreneurs sur divers plans, dont celui de la notoriété. « Les experts de PME MTL nous mettent souvent en vitrine dans le but de nous faire connaître. De plus, comme nous sommes en période de croissance et que nous désirons rendre l’entreprise plus autonome, ils nous aident dans le recrutement. »
Le conseil de Florence Paquin-Mallette pour les entrepreneurs en démarrage :
« N’attendez pas trop pour vous lancer en affaires. Souvent, l’on garde nos bonnes idées pour nous. Pourquoi ne pas les mettre au profit de l’entreprise et en faire ainsi un succès? D’autre part, soyez à l’écoute de vos clients, car ils vous procurent une précieuse rétroaction et un regard différent du vôtre. »
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Chocolat Boréal est soutenue par PME MTL Grand Sud-Ouest.
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