Fondée en 1984, COCLA fait toujours face au même défi année après année : le financement. L’organisme à but non lucratif a beaucoup diversifié ses activités ces dernières années pour trouver le financement nécessaire à ses activités d’aide à la communauté de Saint-Laurent.
Au départ, COCLA voulait dire Corporation culturelle latino-américaine de l’amitié. Sa création avait en effet pour but de venir en aide aux immigrés d’Amérique latine. Mais sa première grande mutation, en 2011, visait déjà à trouver un nouveau modèle pour survivre. « COCLA était en déclin à cette époque-là parce qu’il ne recevait pas de financement », se souvient Julio Rivera-Gamarra, directeur général arrivé dans l’organisme à cette époque.
C’est ainsi que COCLA est devenue la Corporation communautaire laurentienne. Sa mission économique et sociale s’adresse à toutes les communautés de Saint-Laurent. Son but premier est d’aider les personnes les plus vulnérables à subvenir à leurs besoins fondamentaux et à créer des liens entre les habitants. Les familles dans le besoin, les aînés isolés, les personnes sans emploi, les réfugiés sont les principales populations visées par COCLA. Une campagne de promotion de la consommation de lait a également eu lieu auprès des enfants l’année dernière.
S'autofinancer par une diversification des services
Pour assurer sa tâche et s’autofinancer, COCLA, qui compte une quinzaine d’employés, ne cesse de développer des projets. Aujourd’hui, elle aide sa communauté grâce à une panoplie de services : activités d’insertion, de rencontres et d’aide administrative, une épicerie, un restaurant Grillades Portugaises FOGO du Vieux Saint-Laurent et un restaurant Dorée Prestige qui sont orientés à l’économie sociale ainsi qu’un service de traiteur.
L’épicerie Harvest permet aux familles dans le besoin de se procurer un panier de nourriture d’une valeur de 60$ à 7$, explique le directeur. Environ 650 familles viennent faire leur épicerie chez Harvest plusieurs fois par semaine. Le restaurant Fogo, qui propose un menu de grillades portugaises, est une entreprise d’insertion sociale professionnelle tout en offrant des menus peu chers depuis 2016. Sur un autre plan, le service de traiteur, Prestige, permet de générer des revenus supplémentaires. Il dessert la communauté en plats lors d’événements familiaux principalement. Au total, le traiteur sert entre 200 et 300 couverts par mois.
Recherche vitale de financements
Le principal défi de COCLA est l’absence de financements récurrents des pouvoirs publics, selon Julio Rivera-Gamarra. Pour approvisionner Harvest, l’organisme bénéficie de contributions en nourriture de Moisson Montréal principalement mais aussi d’entreprises privées pour un tiers et les ex-bénéficiaires de COCLA qui participent avec les dons alimentaires.
COCLA ne compte pas s’arrêter là. Son directeur général fourmille de projets. D’abord, Julio Rivera-Gamarra songe à faire du restaurant Fogo une franchise afin de reproduire la recette ailleurs. Ensuite, un café bistrot est ouvert depuis peu au-dessus du restaurant Fogo. « Le buffet n’est pas cher et ça sera un lieu de rassemblement pour faire des liens entre les habitants », les membres de COCLA bénéficieront de 50% de rabais sur les consommations, explique le directeur. Enfin, Nutricocla fait aussi partie des prochains projets à réaliser. Il s’agit d’une usine de transformation et d’emballage pour alimenter notamment le restaurant Fogo, Dorée Prestige et l’épicerie Harvest.
Pérenniser l’organisme COCLA et sa mission sociale
Même si COCLA assure une mission sociale, Julio Rivera-Gamarra regrette de ne pas obtenir plus de soutien des pouvoirs publics. Mais qu’à cela ne tienne, devant le succès de ses initiatives et les services que COCLA rend à sa communauté, le directeur général et le conseil d’administration de l’organisme se mobilisent pour être le plus autonomes possible. Seul moyen de pérenniser l’organisme et sa mission.
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COCLA est soutenue par PME MTL Centre-Ouest.