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La Fourmi Bionique : une croissance finement planifiée

Défi d’entrepreneur | 19 janvier 2021

Depuis 2004, La Fourmi Bionique prend sa place auprès des géants dans le marché fort concurrentiel des céréales. Et grâce à des décisions stratégiques judicieuses, la marque a vécu une croissance impressionnante ces dernières années. 

En 2016, sous l’impulsion de Geneviève Gagnon, sa présidente et fondatrice, La Fourmi Bionique a pris un important virage. À la fois stratégique et opérationnelle, l’initiative visait à propulser cette marque de céréales. L’entrepreneure souhaitait ainsi profiter de la popularité grandissante des céréales naturelles et santé (comme les siennes), en opposition au déclin des produits plus traditionnels. Ainsi, elle en a revu l’image de marque, mais a surtout décidé d’élargir son offre, laquelle se limitait alors à une gamme.  

Les déclinaisons qui en ont découlé lui ont notamment permis de toucher des créneaux comme les granolas santé biologiques ainsi que les collations et mélanges sans OGM et sans sulfites, fort prisés par les gens actifs et les randonneurs. De plus, elle a commencé à offrir des produits sans gluten, là aussi pour répondre à une demande toujours plus forte. Enfin, elle a continué à développer le marché des hôtels et du vrac, lesquels recherchaient autre chose que les céréales transformées, sucrées et commerciales des grandes marques. En 2020, le fabricant propose donc une quarantaine de produits. 

En parallèle, la dirigeante a investi massivement dans l’automatisation de son usine de production de la rue Saint-Patrick, dans le sud-ouest de l’île de Montréal. Ici, le but est d’accroître la productivité de 25 à 30 %. 

Aucun complexe face aux grands 

Résultat : cinq ans plus tard, La Fourmi Bionique connaît une croissance cumulative de 113 % de ses revenus. En 2017 et en 2020, elle est même entrée dans le classement Profit 500, qui recense les 500 entreprises à plus forte croissance au pays. 

Elle est aujourd’hui présente dans environ 2000 commerces, tant dans les grands réseaux de supermarchés que dans des épiceries fines et spécialisées ainsi que des magasins d’aliments en vracs et naturels.  

Nous sommes désormais constamment copiés, qu’il s’agisse de recettes, de composantes équitables ou même d’emballage dans des sacs.

Pourtant, avec des grosses pointures comme General Mills, Nature’s Path, Kashi et Kellogg’s, son créneau est nettement plus concurrentiel qu’à sa naissance, il y a 16 ans. « Et qui plus est, nous sommes désormais constamment copiés, qu’il s’agisse de recettes, de composantes équitables ou même d’emballage dans des sacs », lance Geneviève Gagnon. 

À ce dernier sujet, elle rappelle que sa marque a été la première à offrir des céréales en sac, un support jadis considéré moins efficace que les traditionnelles boîtes pour véhiculer des messages aux acheteurs. 

Reconnaissance ici et ailleurs 

À l’époque, nous avions eu l’occasion de participer à une mission commerciale. Donc, nous sommes débarqués en France avec des échantillons et avons réussi à conclure quelques accords avec des détaillants locaux. Nous arrivions avec des produits différents au moment où la catégorie des granolas était encore peu présente outre-mer. 

L’entreprise a donc franchi bien du chemin, elle qui était vue comme marginale à ses débuts. Elle a même été différente dans sa croissance. Par exemple, dès sa quatrième année, La Fourmi Bionique exportait en France. Une telle décision relevait toutefois davantage d’une certaine naïveté entrepreneuriale que d’une décision stratégique, admet Geneviève Gagnon avec franchise. « À l’époque, nous avions eu l’occasion de participer à une mission commerciale. Donc, nous sommes débarqués en France avec des échantillons et avons réussi à conclure quelques accords avec des détaillants locaux. Nous arrivions avec des produits différents au moment où la catégorie des granolas était encore peu présente outre-mer. » 

Avec 85 % de ses ventes réalisées ici, le Québec demeure malgré tout le terrain de jeu de l’entreprise et de ses 18 employés. « Nous jouissons d’un soutien exceptionnel des gérants et des responsables d’épiceries d’ici », explique-t-elle. Cependant, la réalité diffère un peu avec les décideurs des grandes bannières hors Québec. 

Combiner automatisation et qualité artisanale 

Geneviève Gagnon refuse tout compromis sur la qualité, de manière à pouvoir offrir des céréales moins coûteuses, même si, de son propre aveu, cela lui complique souvent la vie. Cette approche a d’ailleurs orienté ses choix en matière de robotisation de la production. 

Nous avons automatisé des opérations qui n’ajoutaient pas de valeur et qui simplifiaient les opérations en enlevant un fardeau à nos employés ou collaborateurs ou artisans, indique-t-elle. Par exemple, nous avons modifié des étapes pour que des employés n’aient plus à lever de manière répétitive des sacs lourds. Ou encore, nous avons mécanisé des procédures d’emballage qui n’affectent en rien le produit final.  

Pas question donc que l’automatisation serve à produire des céréales industrielles. Cette volonté se traduit aussi dans la composition même des céréales. « Par exemple, nous nous acharnons à recourir à du miel de haute qualité, même si d’autres joueurs le remplacent maintenant par une alternative moins onéreuse. » Même chose pour ce qui est de l’approvisionnement auprès de producteurs locaux. La Fourmi Bionique est d’ailleurs reconnue comme une entreprise exemplaire à ce chapitre par les réseaux agricoles.  

Cette stratégie lui permettra-t-elle de demeurer sur sa lancée des dernières années ? Étonnamment, Geneviève Gagnon s’en préoccupe peu quand questionnée sur ses perspectives d’avenir. « Dans plusieurs domaines, on voit des entreprises connaître des succès fulgurants… avant de vivre des échecs tout aussi fulgurants. Je ne me vois pas fixer des objectifs spectaculaires et ainsi imposer une pression immense à mes employés. De même, sur le plan personnel, je préfère être réveillée la nuit par mes enfants que par des chiffres qui ne seraient pas ceux que j’espérais. » 

Comment PME MTL a fait la différence pour La Fourmi Bionique 

« Le modèle de financement de PME MTL nous convenait mieux que celui des banques. Certes, il a fallu présenter un plan d’affaires bien étoffé, mais l’aide obtenue a été large et généreuse. Cela dit, PME MTL, c’est plus qu’un simple banquier, c’est un partenaire. Ses experts nous aiguillent bien et nous accompagnent à différentes étapes de notre croissance. En fait, je suis toujours contente de parler à PME MTL quand un de ses experts nous contacte pour prendre des nouvelles et parler des enjeux actuels et futurs. » 

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La Fourmi Bionique est soutenue par PME MTL Grand Sud-Ouest

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