ll n’y a pas à dire, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence bien des points faibles de nos structures au Québec. Dans le domaine bioalimentaire, une lacune s’est avérée très rapidement : notre manque d’autonomie dans la production locale d’aliments. Depuis, des programmes ont été mis en place par les gouvernements pour stimuler ce secteur et augmenter la production sur notre territoire. Des campagnes de communication grand public ont également été lancées pour sensibiliser les gens à l’importance de « manger local ». La conjoncture est donc très favorable aux jeunes entreprises comme les fermes urbaines et les transformateurs de produits alimentaires, mais quand toutes les portes semblent ouvertes, par où commencer ?
Une multitude d’occasions de croissance
La volonté d’augmenter notre autonomie alimentaire part peut-être du bouleversement que nous traversons depuis le printemps 2020, mais les dirigeants savent que notre dépendance aux produits importés pourrait nous coûter cher à nouveau, puisque rien ne nous garde à l’abri pour toujours d’une potentielle crise économique ou de fluctuations majeures des taux de change. Des programmes de financement et de soutien sont donc en place pour galvaniser les efforts des entreprises du domaine alimentaire.
Des tendances de consommation émergentes créent également des circonstances favorables pour de nouveaux joueurs : outre le désir d’acheter des produits faits localement, les gens recherchent de plus en plus les aliments biologiques et sans OGM, ainsi que des fruits et légumes issus de l’agriculture urbaine pour ceux qui vivent en ville. Enfin, les canaux de distribution sont plus variés que jamais, puisque la pandémie a accéléré des courants qui se dessinaient tranquillement. On assiste notamment à une explosion des commandes de nourriture en ligne, tant pour des produits d’épicerie que pour des services de boîtes repas – des compagnies avec lesquelles les producteurs peuvent facilement conclure des ententes.
Les enjeux du bioalimentaire à ne pas minimiser
La multiplication des opportunités est réellement excitante et prometteuse pour l’industrie. Mais face à toutes ces occasions d’affaires, plusieurs entrepreneurs ne savent plus où donner de la tête. Et s’ils tentent d’accélérer leur croissance trop rapidement, le risque d’échec est réel.
Prenons l’exemple d’un entrepreneur qui signe un contrat d’envergure et a pour la première fois le défi de produire de grands volumes. Il doit peut-être quadrupler sa production en peu de temps, mais si son local est trop petit ou s’il manque de main-d’œuvre, sa croissance risque de faire chou blanc.
Selon Ada Panduro, directrice, commercialisation des innovations pour l'industrie bioalimentaire à PME MTL, la clé pour réussir une expansion rapide est d’être bien entouré. De fait, tout un écosystème de soutien pour les entrepreneurs du bioalimentaire est déjà en place. Des organismes comme le CIBÎM ou Arrivage, pour ne nommer qu’eux, sont des acteurs clés qui préparent les entrepreneurs aux opportunités du marché et les guident dans leur progression.
La pandémie a accéléré des tendances de consommation et une diversification des canaux de distribution et de commercialisation du secteur bioalimentaire, conclut Ada. Elle a lancé de grands défis aux producteurs et aux transformateurs qui ont dû modifier rapidement leurs modèles d’affaires pour s’adapter au nouveau contexte. Les opportunités de marché sont nombreuses et elles ont été saisies par les entrepreneurs qui ont su se préparer et s'entourer des bons partenaires.
Elle nous rappelle finalement que les entrepreneurs montréalais, s’ils le désirent, peuvent aussi bénéficier d’une orientation et d’un accompagnement par nul autre qu’elle-même ou l’un de ses collègues de PME MTL.
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Cet article a été écrit avec l’aide d’Ada Panduro, directrice, commercialisation des innovations pour l'industrie bioalimentaire à PME MTL.