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La reprise collective d’entreprise : un modèle d’affaires solide

Parole d’expert | 6 novembre 2019

Quand on a passé sa vie à bâtir une compagnie et que le temps de la retraite arrive, le désir d’assurer la pérennité de son projet est souvent très vif. Nombre de propriétaires ont en tête de trouver la personne parfaite à qui vendre, un être unique qui sera le successeur idéal. Mais un tout autre scénario est possible pour garder l’entreprise bien vivante : celui où l’entrepreneur la cède à un groupe de personnes. La reprise entrepreneuriale dans un contexte d’économie sociale, c’est donc la passation d’une entreprise privée à une coopérative ou un OBNL.

Plusieurs scénarios possibles

Lorsqu’un groupe reprend une entreprise privée, différentes situations peuvent avoir lieu. L’une des formes les plus naturelles est la coopérative de travailleurs — ce qui veut dire que l’entreprise est reprise directement par ses employés. Plusieurs dirigeants oublient cette possibilité, mais c’est souvent une belle option pour conserver le milieu de travail qu’ils ont bâti avec les gens qui y œuvrent et pour garder une culture organisationnelle forte et dynamique. Un groupe d’employés peut également reprendre une entreprise progressivement par l'entremise d'une coopérative de travailleurs-actionnaires (CTA).

Un autre scénario est celui de la coopérative de consommateurs ou de solidarité. Il survient parfois lorsqu’une entreprise joue un rôle central dans la cohésion d’une ville ou d’un quartier et que ses résidants ne veulent pas la voir fermer ses portes. En se mobilisant à plusieurs, des citoyens peuvent alors former un groupe dont le pouvoir d’achat est assez grand pour reprendre la compagnie, et ils en deviennent tous propriétaires à parts égales. 

Finalement, une reprise collective peut également être possible lorsqu’une entreprise est achetée par différentes parties prenantes se regroupant sous un OBNL ou par ses fournisseurs sous la forme d’une coopérative de producteurs.

Des avantages pour le cédant

D’un point de vue purement factuel, il a été démontré qu’en moyenne, le taux de survie des coopératives est largement supérieur à celui des entreprises privées! En effet, c’est 44,3 % des coops qui sont toujours en place après dix ans d’opération, contre 19,5 % pour le reste des entreprises[1]. Cela démontre bien la robustesse et la pérennité de ce modèle entrepreneurial.  

Plusieurs entrepreneurs cédants ont à cœur de voir leur œuvre entrepreneuriale profiter à ceux qui ont contribué à son succès. En vendant à un collectif d’employés, ils transfèrent à ceux qui y ont consacré plusieurs années de leur vie et les assurent de garder leur emploi.

Enfin, convertir une société privée en coopérative diminue les risques qu’elle soit délocalisée. Une fois qu’une compagnie est transformée en coopérative, il est pratiquement impossible de la revendre. Dû à cet ancrage régional, les chances qu’elle demeure dans le milieu où réside le groupe qui la possède sont donc plus élevées et favorise la rétention des expertises dans la région.

… et des bénéfices pour les repreneurs

Plusieurs repreneurs de compagnies privées qui se sont regroupés pour former une coopérative ou un OBNL n’avaient jamais imaginé qu’ils seraient un jour collectivement propriétaires d’une entreprise. Au Québec, cette avenue est appuyée par un écosystème de bailleurs de fonds spécialisés qui ont des programmes de financement avantageux et réservés à l’économie sociale. La mise de fonds que les repreneurs doivent débourser est souvent flexible et peut varier en fonction de l’ancrage de l’entreprise et du rôle qu’elle joue dans sa communauté.

Pour les coopératives, il peut aussi y avoir des avantages fiscaux pour les repreneurs comme le Régime d’investissement coopératif du Québec (RIC) et le REER COOP. Par exemple, si le projet se qualifie, le RIC offre une déduction fiscale de 125 % sur les impôts provinciaux aux personnes qui investissent dans la coopérative. Ces outils fiscaux viennent donc atténuer le coût d’acquisition pour ceux qui rachètent l’entreprise.

En bref, la reprise collective permet à des groupes ou des communautés de devenir des entrepreneurs collectifs, et donc, de participer à la propriété, aux décisions et aux résultats de la coopérative.  

Ainsi, qu’on veuille vendre une compagnie à laquelle on a dévoué sa vie ou qu’on souhaite racheter en groupe une entreprise privée pour en faire une coopérative ou un OBNL, ces avenues comportent des avantages concrets et indéniables. Mais en plus de tout ça, c’est une pratique qui s’inscrit dans les principes de l’économie sociale : elle vise donc à promouvoir l’équité collective et à renforcer les liens entre une compagnie et son milieu. Son but demeure de générer une activité économique, certes, mais en priorisant les besoins des humains qui gravitent autour d’une entreprise. Tentant, non?

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Cet article a été écrit en collaboration avec Jean-Pascal Dumont, Coordonnateur provincial au développement de repreneuriat collectif au Centre de transfert d’entreprises Québec.

[1] Source : Ministère de l’Économie et l’Innovation

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