Avec FramR, la jeune société Mechasys révolutionne le monde de la construction en lui procurant une solution axée à la fois sur la productivité, la simplicité et la précision.
En moyenne, les ouvriers consacrent sur un chantier de construction 12 % de leur temps à prendre des mesures et 6 % à reprendre du travail mal réalisé. À une époque où la pénurie de main-d’œuvre occasionne souvent d’importants retards dans la livraison de projets, les longues minutes accumulées que nécessitent de telles tâches se traduisent en dollars perdus.
C’est dans le but d’améliorer le flot de productivité de cette industrie que Mechasys, entreprise née en 2018, a conçu FramR, sa solution trois dans un. Il s’agit d’un projecteur laser qui permet aux entrepreneurs en systèmes intérieurs de positionner leurs matériaux avec plus de précision et de vitesse que les méthodes traditionnelles.
« L’utilisation de la craie blanche pour tracer une ligne existe depuis la nuit des temps, rappelle William St-Pierre, président et cofondateur. Quant au ruban à mesurer, on l’emploie aussi depuis fort longtemps. Or, si un tel outil s’avère pratique dans le cas d’une simple pièce de 2 x 4, il en va autrement lors de la construction complexe d’un hôpital avec plusieurs pièces rondes, par exemple. »
Les décideurs se montrent très ouverts à la robotique.
Erreurs limitées, processus accélérés
FramR est à la fois une application Web permettant la gestion de la composition des matériaux, une application tablette pour gérer les plans de construction et y apporter des ajustements, et un projecteur laser précis à 3 mm près et qui projette sur 3400 pieds carrés. « On trouve sur le marché plusieurs solutions, mais moins complètes. Par exemple, des stations totales qui projettent seulement un point à la fois. »
On note aussi le recours à des robots traceurs n’imprimant toutefois que sur des dalles de béton (alors que FramR fonctionne à la fois sur les planchers, les murs et les plafonds). Ou encore des outils de réalité augmentée, mais dont la précision peut faire défaut. Une telle faiblesse est considérable dans un milieu où des écarts d’à peine quelques millimètres peuvent poser problème. « En revanche, notre outil rigoureux élimine les risques d’erreur humaine en plus d’accélérer les processus. »
Partenaire de l’industrie qu’elle sert
William St-Pierre, ses associés Jonathan Lefebvre et Charles Ha et leur équipe d’une quinzaine d’employés ont consacré 2,5 ans à peaufiner FramR. Question d’obtenir leur pouls, de multiples tests ont été menés sur les chantiers, auprès des utilisateurs.
Nous avons alors constaté la nécessité de simplifier le tout. Par conséquent, l’une des étapes à laquelle nous travaillons consiste à produire une interface vidéo explicative.
Cette proximité avec l’industrie de la construction se trouve d’ailleurs au cœur du plan d’affaires de Mechasys. « Les clients font partie de l’innovation avec nous, car ils constituent notre source primaire de données », résume à ce propos le jeune dirigeant.
Son organisation entretient ainsi des relations, entre autres, avec des sociétés en Californie et au Japon. Dans ce dernier cas, malgré les complications liées à la distance, William St-Pierre voit de grandes possibilités commerciales avec ce pays. « D’ici 2023, le Japon perdra 40 % de sa main-d’œuvre, car 30 % des ouvriers seront âgés de plus de 65 ans, dit-il. Les décideurs se montrent donc très ouverts à la robotique. »
Une modernisation nécessaire
Ce milieu pourrait donc beaucoup changer à très court terme. Une telle mise à niveau sera bienvenue, car si les outils ont grandement évolué au gré des époques, ce n’est pas le cas pour certaines méthodes. L’entrepreneur signale à ce chapitre que le monde du bâtiment a vécu au cours de la dernière décennie une certaine révolution avec l’usage de plus en plus répandu de tablettes et de logiciels de gestion. Selon lui, la décennie 2020-2030 sera par conséquent celle de la montée de la robotique dans les chantiers.
Notre outil rigoureux élimine les risques d’erreur humaine en plus d’accélérer les processus.
Autre indice annonciateur d’un bel avenir : la totalité de ses investisseurs privés proviennent des États-Unis, un territoire par lequel sa croissance passe inévitablement. « Si, au Québec, le capital de risque se retrouve souvent dans l’intelligence artificielle, les Américains ont une vision différente et ils aiment un domaine comme le nôtre. » Sur le plan des affaires, le monde entier s’ouvre d’autant plus à Mechasys qu’actuellement, il n’existe que deux autres joueurs dans son créneau à l’échelle planétaire.
Et à plus long terme, l’entreprise songe à proposer sa solution dans d'autres secteurs d'activités.
Nos rondes de financement fonctionnent bien et le contexte présent nous est favorable, nous pourrons investir en recherche et développement afin d’implanter des produits en parallèle autour des principes que nous appliquons à FramR.
Comment PME MTL a fait la différence pour Mechasys
« Nous avons connu PME MTL par l’entremise du Centech. Tout de suite, nous y avons vu un partenaire à la fois sur le plan financier et pour ce qui est du volet stratégique. De fait, les experts du réseau PME MTL nous ont accompagnés au fil du temps dans des enjeux aussi variés que les ressources humaines, le financement, la fiscalité d’entreprise, l’exportation et la commercialisation. De plus, ils nous ont permis d’évoluer dans un écosystème d’affaires extrêmement intéressant en nous mettant en contact avec des spécialistes et des sources d’aide gouvernementale. »
Mechasys est soutenue par PME MTL Centre-Ouest.