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Pandémie : l’occasion parfaite pour adopter des pratiques d’affaires vertes

Parole d’expert | 22 octobre 2020

Avec la COVID-19, certains commerçants ont négligé et même parfois abandonné leurs bonnes pratiques environnementales. Hélène Saint-Jacques chargée de projets en développement économique et durable de PME MTL, croit plutôt qu’il s’agit d’un temps idéal pour réfléchir et implanter des mesures vertes. 

En raison de la crise sanitaire, la crainte de la contamination par les emballages réutilisables a incité gouvernements, commerçants et consommateurs à se tourner souvent vers des solutions à utilisation unique : sacs, tasses, verres, masques, gants, etc.

Sans parler de l’impact de certaines mesures, comme l’arrêt des consignes. Pensons aussi aux restaurateurs, contraints d’offrir uniquement des plats pour emporter, ce qui a stimulé la demande pour des contenants en plastique et en polystyrène. Quant aux magasins, ils ont protégé leurs caisses avec des écrans en plastique en plus de doter leurs employés de gants et de visières aussi en plastique. Enfin, la consommation de désinfectant pour les mains – principalement en bouteilles de plastique – a elle aussi grimpé en flèche.

Dans un autre registre, on pourrait évoquer les hôpitaux, où, pour des questions budgétaires, on doit favoriser le « jetable après utilisation » plutôt que la stérilisation de l’équipement.

Et d’un point de vue structurel et administratif, bon nombre de projets à vocation environnementale en gestation ont été suspendus ou ralentis, notamment de par l’impossibilité de travailler avec certains fonctionnaires réaffectés à des fonctions d’urgence liées à la pandémie.

Un contexte propice pour bouger

Cela dit, il est temps d’enfiler une nouvelle paire de lunettes afin de voir la crise actuelle non pas comme un irritant, mais comme un moment propice pour repenser certaines approches.

Prenons pour exemple un quatuor d’entrepreneurs nommé Coop Boomerang qui ont lancé un projet-pilote de revalorisation alimentaire en pleine pandémie. Cette initiative vise à lutter contre le gaspillage alimentaire en collectant les drêches, des résidus de brassages de bière. Normalement jetée, compostée ou donnée aux animaux, cette matière regorge pourtant de propriétés nutritives non exploitées pour la consommation humaine. Boomerang la revalorise en la transformant en farine destinée à des produits gourmands et sains, le tout en réduisant l’impact de notre alimentation sur l’environnement.

De tels projets sont structurants, sortent de l’ordinaire et ont un impact réel. D’ailleurs, depuis le début de la pandémie, en mars dernier, les entreprises et organisations qui s’en tirent le mieux sont celles ayant déployé des gestes environnementaux concrets.

Le temps d’arrêt que nous impose la COVID-19 donne aux entrepreneurs quelque chose qu’ils n’ont habituellement pas, soit du temps. Pourquoi, dans ce cas, ne pas réfléchir à une nouvelle offre ou encore à un modèle d’affaires revu ? Ici, il faut aller plus loin que le recyclage rudimentaire. Quand on transfère simplement un produit d’un bac à un autre, on ne réduit rien. L’objectif est plutôt de trouver une place dans l’écosystème.

Sur ce plan, les possibilités sont infinies. Par exemple, un boulanger offrant à ses clients restaurateurs ou institutionnels récurrents des contenants consignés à leurs noms au lieu de sacs jetables pour livrer les achats. Dans un autre registre, la COVID-19 aura permis à la Ville de Montréal et à des partenaires logisticiens de mettre en place un système de livraison à vélo pour les commandes des commerçants. Ou encore des restaurateurs formant un hub pour organiser la distribution de produits communs et réduire le nombre de livraisons quotidiennes. Le même principe pourrait s’appliquer aux bureaux. Faut-il vraiment recevoir chaque jour 20 livreurs différents ? Le projet de Colibri, situé à l’îlot Voyageur au centre-ville, est ainsi prometteur et appelé à se reproduire sur le territoire.

Fini le temps des excuses, on agit

Pandémie ou pas, nous avons tout à gagner à remettre les bonnes pratiques environnementales au centre de nos préoccupations et gestes d’affaires. Profitant de la semaine québécoise de réduction des déchets, divers organismes* de la restauration, de la santé publique et de l’environnement viennent de publier conjointement le Guide des bonnes pratiques sanitaires en alimentation pour la gestion des contenants et autres objets réutilisables.

Ce volume gratuit et téléchargeable propose entre autres une foule de conseils en plus de démystifier des mythes et de faire échec à la désinformation. Il explique, par exemple, que les contenants à utilisation unique suscitent un faux sentiment de sécurité, car ils peuvent avoir été manipulés par plusieurs personnes, de leur production jusqu’à leur arrivée entre les mains des acheteurs. Comparativement à un contenant réutilisable nettoyé selon un processus méthodique et rigoureux, ils ne peuvent pas garantir la salubrité et la sécurité microbiologique. On y gagne donc sur les plans de l’écologie et de la sécurité avec des contenants réutilisables. 

Une autre ressource utile à connaître pour les entreprises est Synergie Montréal, un organisme offrant des services en économie circulaire. Depuis 2019, le réseau PME MTL compte également une ressource dédiée à l’accompagnement des entrepreneurs en commercialisation des innovations pour les technologies propres ainsi qu’en pratiques liées au développement durable. Enfin, côté financier, le Fonds Écoleader aide les entreprises désireuses d’engager des spécialistes pour instaurer des pratiques écoresponsables ou préparer à l’acquisition de technologies propres.

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Cet article a été écrit avec la collaboration d’Hélène Saint-Jacques, chargée de projets en développement économique et durable à PME MTL Centre-Est.

* La Coopérative Incita, CRPE (Cafés et Restaurants Pour l’Environnement) La vague, le Circuit Zéro déchet, la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, l’Association québécoise Zéro Déchet et Montréal-Métropole en santé.

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