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Taiga : les motoneiges branchées

Défi d’entrepreneur | 31 juillet 2019

À une époque où la pollution causée par les véhicules de tous les genres s’avère un enjeu universel, trois ingénieurs montréalais à la tête de Taiga Motors finalisent la création d’une motoneige électrique.

Quelques décennies après l’invention de la première motoneige au monde au Québec, trois entrepreneurs d’ici mettent actuellement la touche finale à la toute première motoneige électrique.

Les racines de celles-ci remontent au début de la décennie actuelle à l’Université McGill, où Samuel Bruneau, Gabriel Bernatchez et Paul Achard, alors étudiants en génie mécanique et électrique, ont commencé à concevoir une motoneige électrique. En 2014, à la suite de leur participation à un concours d’entrepreneuriat qui leur a valu une bourse de 50 000 $, ils ont choisi de se consacrer entièrement au projet. C’est de là qu’est née Taiga Motors en 2015.

Un produit attrayant pour un marché précis

Leur modèle TS3 est notamment doté d’un moteur électrique de 120-180 chevaux et d’une batterie de 20 kWh qui se recharge en deux heures avec un chargeur de 240 volts (ou en dix heures avec un appareil de 120 volts). Il en résulte une autonomie de 100 km. La motoneige de Taiga grimpe de 0 à 100 km/h en trois secondes, fonctionne jusqu’à des températures de -40oC et pèse 226 kilos.

Bien entendu, la TS3 pollue moins, est moins odorante et se veut beaucoup plus silencieuse que les bolides qu’on connaît. Pour ce qui est de son prix d’achat, fixé à un peu moins de 20 000 $, il se situe autour de celui d’une motoneige haut de gamme conventionnelle.

La mission de l’entreprise est d’électrifier tous les appareils utilisés pour du sport motorisé.

Son avantage provient autant de l’économie d’essence qu’il procure, mais aussi de sa facilité de conduite. « Avec une motoneige conventionnelle, le poids ne se répartit pas équitablement, ce qui rend sa maniabilité parfois difficile, explique Samuel Bruneau, associé. De plus, avec les mouvements, virage, arrêts et départ, l’essence dans le réservoir se déplace, ce qui accroît l’instabilité. Dans le cas de notre appareil, une personne sans expérience pourrait le conduire à haute vitesse sans danger. Sa maniabilité plus facile provient aussi d’une simplification du mécanisme de transmission. »

Selon le dirigeant, un tel atout pourrait rendre la TS3 particulièrement attrayante pour les entreprises récréotouristiques qui proposent des randonnées ou des tours en motoneige. D’ailleurs, cette industrie et celle des opérateurs de stations de ski avaient déjà exprimé vers 2012 et 2013 leur vif intérêt pour une alternative à la motoneige à essence.

C’est d’ailleurs à ces groupes que Taiga destine d’abord son futur appareil. « Parmi les utilisateurs commerciaux – surtout des stations de ski –, 90 % franchissent chaque jour une distance qui varie de 60 à 70 km. Dans le cas des stations du Québec, on parle de motoneiges qui circulent sur 30 à 40 km au quotidien. Or, avec une autonomie de 100 km qu’on peut étirer à 140, le TS3 répond parfaitement à un tel emploi journalier. »

Bien plus que des motoneiges

Avec son marché d’environ deux milliards de dollars et ses 130 000 unités vendues chaque année, la motoneige constitue la porte d’entrée pour Taiga dans le monde des véhicules électriques. En effet, le plan d’affaires de ses dirigeants vise une foule d’autres marchés récréatifs.

« La mission de l’entreprise est d’électrifier tous les appareils utilisés pour du sport motorisé, comme des motomarines, des bateaux hors-bord, etc., explique Samuel Bruneau. D’ailleurs, à la fin de l’été, nous dévoilerons un prototype de motomarine qui sera officiellement lancé en 2020, tout comme notre motoneige. Ainsi, cela nous permettra d’avoir un produit en marché pour chaque saison. »

Notre stratégie vise à conserver une avance technologique de cinq à dix ans face à une éventuelle concurrence.

Dans ce cas-ci, en attendant la commercialisation de la TS3, la stratégie de l’entreprise consiste à multiplier les démonstrations et essais auprès d’influenceurs, comme la société American Skiing Company, qui exploite des centres de ski réputés au peu partout aux États-Unis, du Maine jusque dans l’Utah.

« Dans notre plan de match, nous souhaitons mettre rapidement des produits en marché, d’autant plus que les quatre grands fabricants actuels de motoneiges conventionnelles semblent vouloir rester actifs uniquement dans ce créneau. Une telle approche nous permet, comme c’est le cas de Tesla pour l’automobile, de conserver une avance technologique de cinq à dix ans sur une éventuelle concurrence. »

Comment PME MTL a fait la différence pour Taiga

« En plus de nous procurer un financement qui a rendu possible l’achat d’équipement de production et, ultimement, la conception d’un prototype, l’équipe de PME MTL nous a permis de trouver des locaux. Sur le plan du conseil, ce sont des gens que nous n’hésitons pas à contacter quand nous avons besoin de déterminer des sources additionnelles de financement ou encore lorsque nous avons des questions de type réglementaire ou administratif. »

Pourquoi Samuel Bruneau, Gabriel Bernatchez et Paul Achard ont-ils choisi Montréal pour implanter Taiga?

« À l’origine, nous avons lancé Taiga à Shawinigan, car nous avions pu obtenir par un centre d’entrepreneuriat des locaux peu onéreux afin de mener nos premiers tests. Quand nous avons avancé dans notre processus de production, nous avons décidé de déménager à Montréal, car on y trouve une masse critique de spécialistes en systèmes de propulsion électrique ou en développement. D’ailleurs, sur les 15 employés que compte l’entreprise, 14 sont des ingénieurs. »

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Taiga Motors est soutenue par PME MTL Grand Sud-Ouest

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