Attirer les médias pour accroître la notoriété de son entreprise : le défi de Randolph

Défi d’entrepreneur | 12 juin 2018

Le Randolph Pub Ludique jouit d’une popularité qui ne démord pas après 5 ans d’existence. Comment expliquer pareil succès? Selon Joël Gagnon, cofondateur de l’entreprise, il faut remonter à une décision prise avant même le lancement du premier établissement de se doter d'un quatrième joueur jouissant d’une notoriété publique pour bien comprendre…

Joël Gagnon mène sa petite entreprise personnelle d’animation de jeux lorsque lui vient l’idée de lancer avec des amis un bar où les visiteurs viendraient non seulement pour un verre, mais surtout y découvrir des jeux de société.

Le concept n’avait rien de tout à fait nouveau: des cafés ludiques avaient vu le jour, déjà, ailleurs dans le monde. Mais au Québec, du travail restait à faire. Et pour implanter le concept ici, ces Montréalais ont troqué le café pour une bière.

De l'idée au succès, en étant bien accompagnés

« Notre idée était claire, explique le cofondateur du Randolph : des animateurs allaient proposer des jeux, et les clients allaient veiller en jouant autour d’un verre. »

Nous voilà au début de l’année 2012. En préparant son plan d’affaires, le trio d’entrepreneurs derrière Randolph s’assoit avec un conseiller en affaires. Celui-ci se montre sceptique quant à l’intérêt que porteront les gens pour leur concept. Il leur faudrait marquer le coup par un lancement médiatique.

À l’époque, une nouvelle vague d’amateurs de jeux de table déferle pourtant dans les milieux étudiants, mais passe sous le radar des grands médias. Pour renverser la donne, l’équipe du Randolph allait devoir trouver un porteur de flambeau, un quatrième joueur jouissant d’une notoriété publique. Celui-ci allait agir comme porte-parole, intéresser les médias au concept et accroître la notoriété de l'entreprise. 

Faire appel à un porte-parole pour le lancement médiatique

Mais où trouver pareil candidat?

Le trio cible immédiatement le comédien Normand D’Amour. C’est qu’entre ses différents tournages et répétitions de théâtre, ce dernier travaille parfois au Valet de Cœur, une boutique spécialisée en jeux de société. « On se doutait que ça allait l’intéresser, raconte Joël Gagnon, et on avait raison. »

Aidé par l’agence de ce dernier, le Randolph organise un lancement médiatique. Normand D’Amour multiplie les entrevues, tant à la radio qu’à la télé ou dans les journaux. « On arrivait avec un nouveau concept, explique M. Gagnon. Ça allait fonctionner si le marketing était bien fait, il fallait seulement frapper un grand coup. »

Pareille publicité porte ses fruits. Bientôt, on fait la file devant l’établissement du Quartier latin.. « Six mois plus tard, on avait encore un "line-up" », se souvient Joël Gagnon, qui se félicite d’avoir misé dès le départ sur un établissement de deux étages et de 160 places plutôt qu’un espace réduit. « C’est ce risque qui nous a permis de faire en sorte que ça marche », ajoute-t-il.

Par ses entrevues, Normand D’Amour a selon lui réussi à changer les mentalités, pour démontrer que les jeux de société n’étaient pas morts. « Il a fait un vrai raz-de-marée médiatique », ajoute Joël Gagnon.

S’il y a une chose dont nous sommes fiers, c’est d’avoir aidé cette industrie à obtenir un peu plus de visibilité. Aujourd’hui, il y a plein d’émules du Randolph à travers la province. 

Diversifier ses services et se positionner en distributeur de jeux

Depuis, l’entreprise a diversifié ses activités. Elle s’est positionnée aussi comme éditeur et distributeur de jeux, et offre en plus des services d’animation dans les bars et les événements coopératifs. « Notre volet distribution représente à lui seul la moitié de notre chiffre d’affaires, explique le passionné de jeux.

Fort de ce succès, le Randolph a ouvert un second pub ludique sur la rue Beaubien dans l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie, et en ajoutera prochainement un troisième, cette fois-ci à Laval. « S’il y a une chose dont je suis fier, ajoute-t-il, c’est d’avoir aidé cette industrie à obtenir un peu plus de visibilité. Aujourd’hui, il y a plein d’émules du Randolph à travers la province. »

Le nom derrière Randolph Pub ludique se veut un hommage à Alex Randolph, un créateur de jeux autrichien qui a contribué à la relance de cette industrie par son travail à la fin du 20e siècle. Sa notoriété était telle qu’on ajoutait son nom sur la boîte des jeux qu’il avait créés.

Randolph en bref

  • Cofondateurs : Benoit Gascon, Justin Bazoge, Joël Gagnon et Normand D’Amour.
  • Année : 2012
  • Nombre d’employés : 99 (60 % travaillant à temps partiel)

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