Lemonade est ce qu’on appelle dans le jargon un espace de « co-working ». Ce concept, où professionnels, entrepreneurs et pigistes partagent le même espace de travail, connaît un succès fou dans les principales agglomérations urbaines de la planète.
Avec leur énorme pergola, leurs balançoires et leur mobilier massif, les installations de la PME montréalaise ont un côté festif, éclaté. Moyennant des frais mensuels d’adhésion (à partir de 200 $), les locataires ont accès à 3000 pieds carrés d’espaces de travail 24 heures par jour, sept jours par semaine. Des salles de conférence, le wi-fi et l’accès à un gym de 2000 pieds carrés sont compris dans le prix.
Pour l’heure, Paul Lizzi tire 30 % de ses revenus de ses locataires. Les autres 70 % proviennent des nombreux événements (5 à 7, activités de réseautage, conférences, etc.) organisés dans les locaux de Lemonade. Le chiffre d’affaires de la PME a commencé à croître de façon significative au cours des derniers mois.
Trouver des clients
Même si cela s’est avéré un long travail de logistique et de planification, trouver un local et le transformer en espace de travail a été relativement simple, reconnaît Paul Lizzi. L’entrepreneur a toute la confiance de deux propriétaires immobiliers qui veulent faire fructifier leurs avoirs. Il a toute leur confiance pour faire de Lemonade une PME rentable.
Or, pour devenir rentable, il fallait trouver des locataires. La démarche a été longue et déroutante. Allez savoir pourquoi, mais plus le chef d’entreprise cherchait à casser les prix, plus il attirait une clientèle qui ne voulait pas payer ou qui cherchait constamment à négocier les prix d’adhésion ou de location.
« Je basais ma publicité sur le concept du 5 $ par jour, soit moins cher qu’un café au Starbucks, explique M. Lizzi. À un moment donné, mes partenaires m’ont dit de laisser entrer le monde gratuitement afin de faire connaître nos locaux. Ça aurait été une erreur d’offrir la gratuité. Je suis donc descendu jusqu’à 99 $ par mois. Et c’est là que ça a cliqué. »
Des clients ont finalement signé pour un, deux ou trois mois. La qualité des lieux a fait le reste. Et le bouche à oreille aussi. Tellement, que Paul Lizzi n’a plus à négocier avec qui que ce soit. Ses prix de location ont augmenté, mais demeurent parmi les plus bas à Montréal, dit-il. Il y a aussi le nombre d’événements qui se multiplient semaine après semaine et qui gonflent les revenus de la PME.
Plusieurs chapeaux
L’un des secrets dans ce lieu qui semble devenir une PME à succès : la polyvalence de l’entrepreneur. Paul Lizzi a tout mis à contribution dans cette aventure : son réseau de contacts, ses talents d’organisateur, ses connaissances en informatique et en marketing, etc. Mais surtout, c’est grâce à sa détermination et à son endurance qu’il doit sa réussite.
« Je suis à la fois le concierge qui passe la moppe et le directeur du marketing, dit-il. Et en plus, je joue de la musique, parfois cinq soirs par semaine. J’ai dépassé ma limite. Le prix à payer est que je dois dormir un peu plus et surveiller mon alimentation. »
Les études collégiales de Paul Lizzi en sciences informatiques valent aujourd’hui leur pesant d’or en cette ère numérique et des médias sociaux. L’entrepreneur prend le sujet tellement au sérieux qu’il compte depuis peu dans sa petite équipe, une employée attitrée aux communications et aux médias.
Lemonade amorce une croissance soutenue. Exactement ce dont Paul Lizzi a besoin pour convaincre ses associés d’ouvrir d’autres succursales à Montréal. « Quand on aura atteint les revenus mensuels qu’on s’était fixé, on va pouvoir ouvrir bientôt un nouvel espace de travail et d’événements », croit l’entrepreneur.
Lemonade Co-Working est soutenu par PME MTL Centre-Ouest.