Faire connaître son concept et se lancer dans l'entrepreneuriat à tout âge, double défi des ImpARTfaites

Défi d’entrepreneur | 19 juillet 2018

C’est leur association qui fait leur succès : Anne-Marie Bouchard et Céline Grégoire ont décidé de mettre leurs talents en commun et d’unir leurs forces pour créer Les ImpARTfaites, un espace dédié aux artistes. Une aventure qu’elles n’auraient sûrement jamais vécue si elles ne s’étaient pas trouvées.

C’est l’histoire d’un changement de vie. Arrivées à la cinquantaine, Céline Grégoire, 51 ans, et Anne-Marie Bouchard, 50 ans, ont écrit un nouveau chapitre de leur vie. La première a quitté son emploi en marketing, un domaine dans lequel elle travaillait depuis 19 ans. Anne-Marie Bouchard, elle, venait de clore une aventure en fermant la boutique de bijoux, qu’elle tenait rue Saint-Denis depuis de nombreuses années.

Dans mon entourage, on ne comprend pas vraiment pourquoi j'ai quitté un emploi stable pour me lancer dans l’entrepreneuriat !

Elles étaient alors prêtes pour mener un projet qui leur tenait à cœur, hors des sentiers battus : créer un centre artistique. Un lieu où les artistes pourraient venir créer et où les amateurs auraient aussi leur place. L’une regrettait depuis longtemps de ne pas pouvoir installer un petit atelier de peinture dans son appartement, qui manquait de place. L’autre voulait donner des cours. Ça a été le point de départ de leur réflexion. Un an plus tard, elles avaient monté leur projet et trouvé leur local. Les ImpARTfaites étaient nées.

Proposer un espace de coworking pour artistes et amateurs d’arts

Depuis septembre dernier, elles proposent un espace de coworking pour artistes et, également, des cours dans différentes disciplines artistiques (écriture, peinture, etc.), rue Fleury Est, dans le quartier Ahuntsic. « On voulait réunir des artistes et des amateurs d’arts différents pour susciter des échanges », expliquent les entrepreneures.

Arrivée à la cinquantaine, Céline Grégoire a eu « envie de faire autre chose » et a réalisé qu’elle n’avait pas toujours fait ce qu’elle aimait. L’entrepreneuriat et l’art étaient la conciliation de deux centres d’intérêt. « Dans mon entourage, on ne comprend pas vraiment pourquoi j'ai quitté un emploi stable.. pour me lancer dans l’entrepreneuriat, qui est perçu comme très risqué », raconte-t-elle. Ça ne l’a pas découragée pour autant.

Se faire connaître et faire comprendre leur nouveau concept

Leurs principaux défis : « Se faire connaître et faire comprendre le concept. » « On a des concurrents qui font une partie de ce qu’on offre, poursuivent-elles. Mais il n’y a rien d’équivalent donc pas d’exemple à donner. » Pour faire venir les artistes et les amateurs de cours, elles ont utilisé leurs réseaux sociaux, le bouche-à-oreille et ont fait quelques publicités dans des journaux.

Entreprendre, c’est savoir garder le cap

En attendant que la plateforme tourne suffisamment pour être rentable, elles ont parfois des périodes d’angoisse. Dans ces moments-là, le risque, c’est de « perdre le focus ». « Quand on est en panique, on voudrait élargir notre activité tous azimuts même si ce n’est pas ce qu’on veut faire au départ (des ateliers pour toucher les enfants, aller vers l’artisanat), reconnaît Céline Grégoire. Grâce à l’aide de notre conseillère à PME MTL, on a appris à garder la tête froide, à prendre notre temps pour atteindre nos buts. » 

Il faut dire que les entrepreneures ont, pour le moment, tout financé avec leur argent propre. « On n’a fait aucune demande d’aide financière. On attend de voir comment ça va se passer car, même si on obtient de l’aide, c’est essentiellement des prêts qu’il va falloir commencer à rembourser sans savoir si l’activité rapportera assez d’argent pour le faire », note-t-elle.

La force d'être une équipe

Comme tout entrepreneur, le duo a eu son lot de défis et est encore confronté à des enjeux. C’est là que les deux femmes réalisent leur atout d’être deux. Céline Grégoire reconnaît même qu’elle ne serait « pas partie dans un grand projet comme celui-ci toute seule ». Dans les coups durs, en étant deux, « c’est moins lourd à porter ». Et puis, elles peuvent répartir la charge de travail, en tenant compte des réalités et contraintes de chacune.

Autre avantage de l’équipe : « On a plus d’idées et comme on n’a pas toujours la même opinion, on doit argumenter, peser les pour et les contre avant de prendre des décisions. C’est positif », estime Anne-Marie Bouchard. Elles ont également des compétences complémentaires. Anne-Marie Bouchard sait gérer une entreprise. Céline Grégoire s’y connaît en marketing et en informatique. C’est donc elle qui a réalisé le site internet des ImpARTfaites, par exemple.

Mais ce qui cimente l’équipe, c’est qu’elles « s’entendent sur les objectifs, la philosophie et la vision », souligne Céline Grégoire. Le fait d’avoir pris un an pour préparer le projet ensemble leur a permis de mieux se connaître d’un point de vue professionnel, de tester leur endurance, leur capacité de travail, leur résistance à la pression.

Pour le reste, les deux amis d’enfance savent qu’elles peuvent avoir confiance l’une envers l’autre.

--

Les ImpARTfaites sont soutenues par PME-MTL Centre-Ouest.

Recevez nos contenus exclusifs par courriel