Les 3 erreurs les plus courantes des jeunes entreprises dans le choix d’un produit financier

Parole d’expert | 19 novembre 2018

Lorsque vient le temps de choisir un produit financier, les entreprises se retrouvent devant un vaste choix. Pour mieux prévenir que guérir, le directeur au financement des entreprises de PME MTL Grand Sud-Ouest, Aziz Guellouz partage les principales erreurs commises par les jeunes entreprises.

1. La mauvaise évaluation de son entreprise

Très souvent, les fondateurs d’entreprises en démarrage, surtout dans le domaine technologique, émettent une valorisation exagérée de leur entreprise. Cela peut mener à des négociations très difficiles avec des investisseurs privés ou les institutions de financement.

Dès lors, il vaut mieux s’appuyer sur des données réelles pour garder les pieds sur terre car la valeur de l’entreprise est essentiellement basée sur sa capacité à générer des revenus futurs. C’est pour cela que, lorsque les entreprises viennent nous voir pour du financement, nous leur posons des questions de base sur le besoin ciblé, le prix pratiqué, les ventes réelles, la liste des clients à prospecter etc.

Il vaut mieux s’appuyer sur des données réelles pour garder les pieds sur terre car la valeur de l’entreprise est essentiellement basée sur sa capacité à générer des revenus futurs. 

Ainsi, les entrepreneurs ayant atteint leur limite en termes d’investissements privés, se tournent plus facilement vers l’endettement pour financer le développement de leur entreprise.

2. La méconnaissance des véhicules financiers

En général, les dirigeants d’entreprise tant au démarrage qu’en croissance ne connaissent pas ou très peu la panoplie de produits financiers qui s’offrent à eux pour leur projet. Ils se fient largement sur leur comptable qui ne connaît pas nécessairement ce qui existe sur le marché. Pourtant, les entreprises peuvent bénéficier de crédits d’impôts, de subventions et de prêts à chaque étape de leur développement que ce soit pour couvrir des frais de recherche et développement, l’achat de matériels, d’outils marketing, etc.

Par ailleurs, l’erreur la plus fréquente dont nous sommes souvent témoins est l’utilisation de marge de crédit pour couvrir des investissements à long terme comme le salaire d’une nouvelle ressource clé et ce, sans effectuer de recherche en ce qui a trait aux aides financières disponibles. Une mauvaise optimisation des sources de financements incluant prêts à terme et subventions peuvent réduire considérablement la rentabilité des entreprises. Il est donc essentiel d’en parler à son comptable et aux professionnels du financement pour éviter des erreurs qui peuvent coûter très cher.

3. Croire à tort que l’investissement privé n’entraîne pas de coûts

L’investissement privé comprend différents types d’investisseurs. Le premier type d’investisseur est l’ange financier, c’est-à-dire une personne qui a les moyens d’investir dans une entreprise et qui a un intérêt dans le domaine dans lequel elle évolue. Le deuxième type d’investisseurs, les sociétés de capital de risque, investissent dans des entreprises au fort potentiel de croissance dans l’optique de mettre la main sur le jackpot: il s’agit peut-être du prochain Facebook, qui sait!

Il faut garder un équilibre entre la volonté de garder le contrôle et les choix stratégiques de développement de l’entreprise !

L’avantage de l’investissement privé réside dans le fait que l’entreprise encaisse des fonds sans avoir à effectuer de remboursements à court ou à long terme. En outre, les investisseurs privés exigent très souvent que l’entreprise ait une meilleure structure de gestion et de gouvernance. Bien que cette exigence permette à l’entreprise de mieux se développer, cette pratique peut mener à une certaine lourdeur administrative.

Par ailleurs, les investisseurs privés s’attendent à un rendement très élevé de leurs investissements allant de 25 et 50%, voire plus, qu’ils empocheront généralement dans les cinq ou dix prochaines années. De plus, les rondes successives d’investissements auront pour effet de diluer les parts des dirigeants au point où ils pourraient perdre le contrôle de leur compagnie. Il faut donc garder un équilibre entre la volonté de garder le contrôle et les choix stratégiques de développement de l’entreprise.

Le financement est un heureux casse-tête pour les entreprises. Ultimement, l’objectif est de parler à un professionnel qui saura bien vous conseiller afin de vous orienter vers la bonne voie à emprunter.

--

Cet article a été rédigé par Aziz Guellouz, Directeur au financement des entreprises au sein de PME MTL Grand Sud-Ouest

Recevez nos contenus exclusifs par courriel