Fonder un marché d’alimentation zéro déchet
Elles sont quatre jeunes entrepreneures. Elles ont osé fonder un marché d’alimentation zéro déchet. Et elles ont tellement bien fait leurs devoirs, que chacune des embûches rencontrées en cours de démarrage a été facilement surmontée. Coup d’œil sur le quatuor de femmes d’affaires douées derrière Épicerie LOCO.
Martine Gariépy, Marie-Soleil L’Allier, Sophie Maccario et Andréanne Laurin ont étudié les sciences de l’environnement à l’UQAM. Désireuses de se lancer en affaires, et ayant une forte conscience sociale et environnementale, elles ont choisi de repenser le secteur de l’alimentation.
« On s’est dit que le meilleur impact qu’on pouvait avoir pour aider l’environnement, c’est en ouvrant une épicerie. Il se crée 25 000 kg de déchet par minute au Québec et la majorité du bac de recyclage des citoyens provient de l'alimentation », explique Martine Gariépy, cofondatrice.
Bien s'outiller
Une fois qu’elles ont identifié leur projet : les quatre partenaires d’affaires ont tout d’abord suivi une formation à temps partiel sur l’entrepreneuriat offerte par le SAJE. Les aspects légaux, le financement, la logistique, le plan d’affaires, l’étude de marché : tout a été passé en revue.
« Pour notre étude de marché, il était suggéré de faire un sondage. Nous l’avons fait en passant par les médias sociaux, notamment Facebook, relate Mme Gariépy. On a eu 2000 réponses de gens nous disant qu’ils souhaitaient avoir une épicerie différente dans leur quartier. »
Prévoir la logistique
Avant de révolutionner le secteur, Épicerie Loco a compris qu’elle devait y aller un pas à la fois. Ainsi, elle s’est facilité la vie en s’approvisionnant auprès de producteurs et de distributeurs plus modestes. « Ils ont bien répondu à nos demandes. Ils sont plus souples et peuvent se retourner plus facilement que des multinationales », dit la cofondatrice.
« On est sans emballage. Les gens apportent leurs propres contenants. Sinon, on a un système de consigne entre autres pour les produits laitiers. Mais zéro déchet, ça nécessite beaucoup de manutention, donc des employés à embaucher, donc des frais fixes plus élevés. »
Rassembler des gens autour du projet
Ce qui nous amène aux défis des ressources humaines. S’inscrivant dans un vent de changement, les fondatrices de l’épicerie ont, pour ainsi dire, gagné le cœur de bien des Montréalais. « Le fait d’avoir fait un sondage en ligne, mais aussi d’avoir lancé une campagne de sociofinancement nous a permis d’obtenir beaucoup de visibilité et donc de rallier beaucoup de gens à notre projet. »
Résultat : plusieurs personnes, jeunes et moins jeunes, se sont présentées à l’épicerie de la rue Jarry non pas pour y devenir salariées, mais plutôt pour y faire du bénévolat. « C’est incroyable ! Les gens voient plus la cause que le commerce en tant que tel. Ils veulent donc faire partie de ce que nous essayons de changer », se réjouit Mme Gariépy.
Trouver le financement requis
Pour le financement de leur projet, chacune des fondatrices a injecté de son propre argent. Sinon, elles ont fait flèche de tout bois en effectuant des demandes de subventions et de prêts. Mais surtout, elles ont lancé une campagne de sociofinancement couronnée de succès sur Ulule.« Notre objectif était de 8000 $, on a amassé 30 000 $. »
Les concours sont également une belle vitrine lorsqu’on se lance en affaires. « Au printemps, c’est le temps des concours en entrepreneuriat, rappelle Martine Gariépy. Nous appliquons aux bourses prestigieuses comme Forces AVENIR, la Fondation Montréal inc. ou l’UQAM. Ça devrait nous aider à l’ouverture de notre deuxième épicerie dans les mois à venir. »
Martine Gariépy et sa bande comptent utiliser le même modèle d’affaires, voire la même méthode de financement pour l’ouverture dans un avenir raproché d’une deuxième succursale, dont l’emplacement n’est pas encore connu du public.
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Épicerie LOCO est soutenue par PME MTL Centre-Est