Olivier Laquinte est à la tête de Talsom, une entreprise de conseil en management technologique en pleine croissance. Cette société a réussi à passer le cap des premières années, si cruciales pour les jeunes pousses, grâce à de l’ingéniosité et de l’audace. En revenant sur cette période que toute entreprise traverse, Olivier, le président de Talsom, vous donne 4 conseils stratégiques.
Talsom, qui aide les entreprises à introduire les nouvelles technologies dans leur environnement, a toujours connu une croissance importante. Un développement accéléré qui a demandé des investissements importants pour recruter la main-d’œuvre nécessaire, acheter le matériel, changer de locaux pour avoir assez d’espace et pour changer son nom et son image de marque quand elle a décidé d’ajouter des services.
Pour toutes les entreprises, la période de croissance en début de vie est un défi : des investissements majeurs doivent être effectués alors que la société n’a pas eu le temps de cumuler un trésor de guerre. La pression est donc forte sur la trésorerie car les créanciers, en revanche, ne peuvent pas attendre pour être payés.
Il y a eu une période où l'entreprise était trop développée pour recevoir les aides qui s’adressent aux startups en démarrage et pas encore assez pour convaincre les banques de nous octroyer du financement.
Talsom a passé le cap avec brio. Pour cela, elle a multiplié les initiatives sans avoir peur de continuer son développement. C’est pourtant une période où, « on était trop développés pour recevoir les aides qui s’adressent aux startups en démarrage et pas encore assez pour convaincre les banques de nous octroyer du financement, d’autant qu’en étant dans le domaine des services, on a peu d’actifs à mettre en garantie, se souvient Olivier Laquinte. Il y a un passage à vide après les multiples aides au démarrage qui existent. Dans ces périodes, les entreprises de service n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leurs fonds propres pour avancer. »
Aujourd’hui, Talsom a le vent en poupe. La croissance a été forte toutes ces dernières années : 43 % l’année dernière et encore 30 % prévus cette année. Huit ans après sa création, elle compte 65 employés. « On prépare notre expansion à l’étranger. On a fait évoluer notre offre pour qu’elle soit attractive en dehors du Québec et du Canada », précise Olivier Laquinte.
Pour en arriver là, Talsom a eu recours à plusieurs stratégies. Olivier, le président de Talsom, vous livre ses 4 conseils.
Conseil 1: Investir dans ses employés en leur offrant de bonnes conditions
La pression sur la trésorerie était forte mais les contrats étaient au rendez-vous. Pour garantir la qualité du service et fidéliser ces premiers clients, l’entreprise n’a pas hésité à investir dans les ressources humaines. « Comme on voulait devenir une vraie firme de consultation, on tenait à avoir des employés permanents et de qualité.
Dans notre domaine, c’est le plein emploi. Nous embauchons des ingénieurs, des diplômés en administration, des MBA. Ce ne sont pas des profils faciles à trouver. Pour rester compétitifs, il faut offrir de bonnes conditions », explique Olivier Laquinte.
Conseil 2 : Se construire une nouvelle image de marque et étoffer sa gamme de services
Le dirigeant et ses deux associés n’ont pas hésité non plus à engager des frais pour changer l’image de l’entreprise quand il leur a paru important d’ajouter des services. « On offrait d’abord la gestion de projet puis on a ajouté l’accompagnement à la gestion du changement que nécessite l’intégration de nouvelles technologies dans une entreprise. Enfin, on a offert la réalisation de l’architecture stratégique c’est-à-dire la feuille de route pour mener le client à la transformation numérique qu’il souhaite », indique Olivier Laquinte.
La firme a changé de nom pour s'appeler Talsom, qui signifie « somme des talents».
C’est à ce moment-là que la firme, qui s’appelait auparavant DextérIT, a pris le nom de Talsom, qui signifie « somme des talents ». Elle a fait affaire avec deux agences de marketing-communication pour trouver le nouveau nom, construire la nouvelle image de marque employeur, refaire le site internet et communiquer, notamment sur les réseaux sociaux, au moment du lancement.
Conseil 3 : Solliciter au plus tôt les organismes de financement
«Au départ, nous avons privilégié le financement de l’ensemble de nos projet à même nos fonds propres. Cela a mis beaucoup de pression sur nos flux de trésorerie. Nous avons créé un outil de prévision de trésorerie sur quatre mois qu’on suivait au jour le jour », raconte Olivier Laquinte.
L’entreprise a aussi sollicité des organismes de financement : PME MTL et la Banque de développement du Canada (BDC).
Conseil 4 : Ne pas hésiter à recruter un directeur des finances pour passer le cap
Si ces aides ont permis à l’entreprise de traverser sans encombre les premières années, après la cinquième année d’existence, c’est le recrutement d’un directeur des finances expérimenté à temps partiel qui a permis de passer le cap définitivement. « Ce directeur est spécialisé dans les entreprises de notre taille et connaissait toutes les ressources qui pouvaient nous aider, indique Olivier Laquinte. Il avait aussi un large réseau qui nous a permis de parler aux bonnes personnes et de prendre des décisions judicieuses. Rapidement, on a augmenté notre marge de crédit et obtenu de meilleurs taux, demandé certains crédits d’impôts, des subventions, négocié des délais de paiement plus courts avec nos clients, etc. »
C’est la détermination, la proactivité et l’audace de Talsom qui ont permis à la société de faire le virage entre l’étape de démarrage et de croissance. Elle a maintenant des bases solides pour aller loin.
Talsom est soutenue par PME MTL Centre-Ville.