Avant d’approcher quiconque, un travail de base s’impose. Chacune reçoit des dizaines, voire des centaines, de propositions chaque année. Il faudra vous démarquer et leur montrer le sérieux de votre démarche.
Vérifiez dans un premier temps quels investisseurs pourraient s’intéresser à vous selon votre créneau d’affaires. Certaines firmes de capital-risque, par exemple, se spécialisent dans des domaines précis des technologies, ou limitent leurs investissements à des entreprises en démarrage.
Faites aussi vos propres devoirs. Vous devrez être convaincant et démontrer à quel point vous comprenez bien à la fois l’état de votre marché potentiel, ainsi que les perspectives de croissance de votre entreprise.
En plus de s’attarder à votre crédibilité, l’investisseur évaluera votre proposition en s’attardant à différents aspects, comme le stade de maturité de l’entreprise, le secteur dans lequel elle œuvre, la taille de l’investissement requis en plus du retour anticipé sur l’investissement, ainsi que son horizon de sortie.
Question de préparer le terrain, tentez une approche informelle. Sinon, approchez les investisseurs en suivant ces étapes.
Déposer une demande
Une fois que vous avez déterminé la hauteur de l’investissement nécessaire et bien cerné des partenaires de danse potentiels, préparez votre approche.
Il vous faudra leur présenter une série de documents.
D’abord, un sommaire exécutif. C’est votre « pitch de vente », le résumé de votre plan d’affaires en deux pages. Expliquez dans ce document la nature de votre entreprise. Ajoutez-vous aussi vos éléments distinctifs, puis répondez à une série de questions, par exemple :
- À quel besoin s’attaque-t-elle?
- Quelle est la solution proposée?
- Qui est son client cible?
- Quels sont la taille et l’état du marché?
- Qui sont les concurrents?
- À quoi servira l’investissement?
- Quelles sont les projections financières et les perspectives de croissance?
Les investisseurs pourront ainsi se faire une tête sur votre projet.
Obtenir une lettre d’intention ou d’offre conditionnelle
Si la proposition est bien accueillie, vous rencontrerez éventuellement l’investisseur question de faire connaissance, de préciser certains éléments, et de voir si les personnalités de chacun sont compatibles.
Si c’est le cas, l’investisseur confirmera ensuite son intérêt officiellement en vous soumettant une lettre d’intention ou une offre de financement conditionnelle.
Ce document, quoiqu’il lie sérieusement l’entreprise au processus de validation à venir, ne constitue pas encore un engagement ferme de l’investisseur. Il détermine les modalités de l’investissement : sa forme, mais aussi le prix de souscription, le terme, ainsi que les éléments importants qu’il voudra valider au cours de la vérification diligente.
Passer à la vérification diligente
C’est le moment d’ouvrir les livres, de vérifier la structure de l’entreprise et la validité des brevets déposés, si le cas se présente.
Au cours de cette étape, l’investisseur vérifiera une série d’éléments :
- Les dossiers de l’entreprise;
- Les livres comptables;
- Les contrats significatifs;
- Les éléments de propriété intellectuelle, les brevets et marques de commerce;
- Les litiges en cours;
- Les aspects environnementaux;
Suite à cette étape, l’investisseur pourrait exiger certaines modifications à la structure et aux affaires de l’entreprise, demander à ce que des contrats soient conclus, ou que des litiges soient clarifiés préalablement à son investissement.
Négocier les ententes finales
Si vous atteignez cette étape, il vous faudra ensuite vous entendre sur la valeur de l’entreprise, et implicitement sur la hauteur de l’investissement et la proportion des actions qui reviendront à l’ange ou à la firme de capital-risque.
Il en découlera deux documents :
- La convention de souscription : celle-ci consiste en un contrat entre l’investisseur et l’entreprise. La convention définit la forme de l’investissement et contient les déclarations et garanties de l’entreprise.
- La convention des actionnaires : ce document, signé entre l’entreprise et tous les actionnaires, détermine la composition du conseil d’administration ainsi que son mode de fonctionnement. Il contiendra des clauses régissant l’émission et le transfert des actions, la gestion des conflits d’intérêts ainsi que des clauses de non-concurrence en cas du retrait d’un actionnaire significatif. C’est là aussi que le rôle et les droits spécifiques accordés à l’investisseur se retrouveront, en plus de différentes clauses afférentes à la liquidation éventuelle de l’investissement. Parce qu’il faut rappeler qu’un investisseur en capital-risque planifie sa sortie.
Procéder à une séance de clôture
Une fois les ententes négociées, c’est le moment d’officialiser les ententes et d’apposer sa signature à la convention de souscription ainsi qu’à celle qui implique les actionnaires.
Un avis juridique, en provenance des viseurs légaux de l’entreprise, viendra ensuite confirmer la viabilité du processus ainsi que de l’habilité des personnes présentes à s’engager dans le futur de l’entreprise.
Pour conclure
Les anges investisseurs et les firmes de capital-risque servent de tremplin aux petites et moyennes entreprises pour les élever à un rang qu’elles n’auraient pu atteindre seules. Mais pour les transformer en alliés, il vous faudra vous préparer en profondeur, et réponse aux attentes exigeantes de ces investisseurs d’expérience.
Bonne chance!
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Sources :
- «Six Myths About Venture Capitalists» by Diane Mulcahy in Harvard Business Review
- «Rounds of Financing » in Macabacus
- «Le droit de savoir », Lavery, De Billy
- «9 étapes pour trouver des anges financiers pour votre entreprise» sur le site de la BDC
- «Ce qu'il faut savoir sur les anges investisseurs » dans Les Affaires
- «Séduire un ange financier : 3 étapes essentielles à maîtriser» dans Generation Inc