Le Fonds de consolidation des activités commerciales : un allié pour l’après-crise

Parole d’expert | 10 juil. 2020

À l’heure de la relance, le Fonds de consolidation des activités commerciales épaule les commerçants désireux de mener à terme un projet en lien avec la crise de la COVID-19. Isabelle Paille, directrice du développement commercial à PME MTL Centre-Est, détaille cette initiative.

La crise pandémique et ses effets économiques dévastateurs ont nécessité la mise en place de différentes mesures et l’adaptation de certains programmes dans l’optique de mieux aider les entreprises dans leur relance. C’est ainsi que le Fonds Entrepreneuriat commercial de PME MTL a été muté en Fonds de consolidation des activités commerciales. Destiné aux entreprises à vocation commerciale en croissance ou en consolidation, il soutient le développement, la stabilisation et le renforcement des canaux de distribution durement affectés : le magasin physique et le commerce en ligne.

De l’aide pour des besoins précis

Le fonds initial bonifié de 2 millions par la Ville de Montréal au cours des derniers mois offrira jusqu’au 30 septembre des subventions pouvant atteindre 10 000 $ aux commerçants montréalais. On souhaite ainsi répondre mieux et plus vite à des besoins devenus pressants dans la consolidation ou la reprise de leurs activités dans trois grandes catégories :

  • numérisation
  • création d’une boutique en ligne
  • aménagement physique pour respecter les mesures préventives.

La somme allouée ne devra pas représenter plus que 75 % du coût total du projet.

En partant du principe qu’une vaste majorité de commerces ont dû fermer leurs portes et que plusieurs n’ont pas eu le temps de passer au commerce en ligne, ce nouveau fonds désire souffler dans les ailes de petits commerçants de quartier pour les aider à reprendre leur envol, dit Isabelle Paille. Le but est de faciliter la reprise commerciale, alors que ce canal grandira en importance. C’était vrai avant la crise et ce l’est encore plus, car bien des gens conserveront des habitudes de consommation en ligne adoptées depuis mars dernier. 

Pour la spécialiste, les commerçants doivent d’ailleurs se livrer à une réflexion approfondie des leçons apprises ces derniers mois. « Ils ont à se demander comment une telle subvention les aiderait à remodeler et à pérenniser leur modèle d’affaires. Le temps est propice à des questions comme :

  • En quoi la demande des clients a-t-elle changé ?
  • Ma clientèle cible est-elle encore la même ?
  • Quels produits se sont le mieux vendus ces dernières semaines ?
  • Le commerce en ligne est-il envisageable à moyen ou long terme pour mon entreprise ?
  • Quelles initiatives me permettraient d’assurer mon modèle d’affaires pour les prochains mois ?

Numérisation

Pendant le confinement, de nombreux détaillants et consommateurs se sont tournés vers le commerce en ligne et la vente directe à travers les médias sociaux, notamment Instagram. Cette période a permis de solidifier des relations entre commerçants et clients. Pensons aux initiatives locales de livraison de restaurateurs ou à celles de ramassage par de petits commerçants.

« Les entrepreneurs doivent donc s’intéresser à la  numérisation, estime l’experte. Outre le volet commercial, elle leur permet de se doter d’outils comme des capsules YouTube ou encore d’un bon référencement. Sans oublier la création d’un contenu fort qui ralliera les clients cibles, puis va les mener vers le commerce en ligne. »

Sécurité

Un autre aspect capital dans la vie des commerçants et de leurs clients est le sentiment de sécurité. Selon les plus récents sondages à ce sujet, presque deux consommateurs québécois sur trois songent à conserver certaines habitudes d’achat en ligne malgré le déconfinement. La sécurité s’avère donc un important facteur d’influence dans l’indice de confiance des consommateurs.

De bonnes mesures de distanciation, un affichage clair, des initiatives de magasinage sur rendez-vous, voilà autant d’idées permettant de rassurer, de sécuriser et de fidéliser sa clientèle courante ou nouvelle. Si l’on veut attirer un client dans une boutique, il doit s’y sentir en sécurité.

Commerce en ligne

Enfin, même si les habitudes des consommateurs muent en partie vers le magasinage sur le Web, le commerce en ligne ne se limite pas à cette facette. L’élargissement des possibilités d’affaires, la multiplication des canaux de distribution et le rayonnement de l’entreprise au-delà des lieux physiques sont quelques-uns des aspects qui en découlent.

Avec le Fonds de consolidation des activités commerciales, les commerçants jouissent donc d’une occasion unique pour s’outiller dans l’immédiat, mais aussi en vue de l’avenir.

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Isabelle Paille est directrice du développement commercial à PME MTL Centre-Est.

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