Vite en affaires, Solios ne perd pas de temps

Défi d’entrepreneur | 17 août 2021

Deux jeunes entrepreneurs montréalais révolutionnent l’univers des montres avec des produits qui combinent design contemporain, technologie de pointe et écoresponsabilité. Les spécialistes de PME MTL Grand Sud-Ouest sont à leurs côtés depuis le départ.

Il y a quelques années, Alexandre Desabrais et Samuel G. Leroux, fraîchement diplômés de HEC Montréal, souhaitaient se lancer en affaires, mais ignoraient quelle avenue emprunter. Après avoir visionné un documentaire sur les enjeux environnementaux planétaires, ils ont décidé que leur éventuelle entreprise allait « améliorer le monde de demain de façon tangible ».

Le créneau avant-gardiste qu’ils ont choisi? Celui des montres à l’énergie solaire. Leur raisonnement? Si toutes les montres actuelles dotées d’une pile (quartz) fonctionnaient plutôt ainsi, l’on éviterait la production de plus de 300 millions de piles chaque année à l’échelle globale.

Prouver le besoin au lieu de le provoquer

Grâce à une telle approche, Les Montres Solios a obtenu de PME MTL un financement de son Fonds d’aide à la commercialisation des innovations. « Il ne s’agit pas que d’une énième montre de luxe, rappelle Anne-Laure Boutouiller, conseillère aux entreprises de PME MTL Grand Sud-Ouest. Ce produit est unique et s’inscrit dans un souci d’écoresponsabilité tout en se montrant innovateur. »

Avant même sa naissance, l’entreprise avait démontré – deux fois plutôt qu’une – l’attrait évident des consommateurs envers ses produits. Une soirée de lancement tenue en octobre 2018 devant 600 invités a d’abord permis de vendre pour au-delà de 65 000 $ de prototypes en seulement 30 minutes. « Les gens y ont participé par amitié pour nous, reconnaît Alexandre Desabrais. Toutefois, avec une moyenne unitaire de 250 $ par achat, ils ont voté avec leur portefeuille, séduits par nos montres. »

Le rendez-vous marquait aussi le début d’une campagne de sociofinancement d’un mois sur la plateforme Kickstarter. Alors que l’objectif initial était d’y effectuer des préventes de 25 000 $, plus de 100 000 $ ont été enregistrés. « Non seulement les résultats ont largement dépassé les attentes, mais les deux initiateurs ont démontré une forte capacité à sortir de leur réseau immédiat afin de générer des ventes », explique Anne-Laure Boutouiller.

Réactions rapides

Si les montres Solios suscitent déjà l’intérêt, c’est sans doute parce que la vocation écolo qu’on leur attribue se confirme dans chaque composante : technologie solaire évitant les piles, coloration des métaux sans déchet, plastique recyclé, rembourrage de liège plutôt que de caoutchouc, cuir à base de silicone, boîtier fait d’acier recyclé certifié, emballage conçu localement avec du carton 100 % recyclé et recyclable, etc.

Pour le tandem, une telle popularité initiale est d’autant plus satisfaisante qu’elle n’a pas été provoquée par des efforts de marketing. « Il était important que l’intérêt soit généré au départ de manière organique, pas en stimulant artificiellement la demande », précise Samuel G. Leroux.

Ajoutant à sa crédibilité, Solios est par ailleurs devenue en septembre 2020 la première montre à recevoir la certification B Corp. « C’est l’une de nos plus grandes réussites! Elle signifie que nous utilisons la marque comme catalyseur de changement positif et que nous répondons aux normes les plus rigoureuses en matière d’impact social et environnemental. »

Un succès ici et ailleurs

Les liquidités provenant des préventes ont d’abord permis de produire les premiers exemplaires. L’aide de PME MTL est par la suite venue soutenir la commercialisation des produits et a propulsé la marque, tant à l’échelle locale qu’internationale. La réponse des consommateurs a été immédiate, car malgré la pandémie, Solios a enregistré dans la dernière année des ventes de plus de 700 000 $ dans une quarantaine de pays. En fait, déjà, près des deux tiers de ses commandes – exclusivement en ligne – proviennent de l’extérieur du Québec.

Toutefois, ses ventes locales ont plus que doublé à la suite du récent passage d’Alexandre Desabrais et de Samuel G. Leroux à l’émission entrepreneuriale télévisée Dans l’œil du dragon. Deux dragons ont alors choisi d’investir 180 000 $, alors qu’un troisième désirait y mettre 160 000 $.

Réinvestir pour innover

Sur ce dernier plan, Anne-Laure Boutouiller salue le sens des affaires des deux dirigeants et leur aptitude pour le réseautage, initialement démontrée en prévente.

C’est toujours rassurant de financer des entrepreneurs qui comprennent l’importance de bien s’entourer et, au besoin, de recourir à de l’expertise externe.

Toujours au chapitre du réseautage, Alexandre Desabrais et Samuel G. Leroux ont sollicité « des milliers de fournisseurs » en recherche et développement, un volet capital dans leur modèle d’affaires. En effet, leur objectif est de constamment réinvestir pour faire évoluer leurs produits et se démarquer avec une offre combinant avant-gardisme et design.

« Les géants de notre industrie s’intéressent aux produits à énergie solaire. Toutefois, cela ne représente pour eux qu’une catégorie parmi d’autres. De notre côté, nous sommes fermes tant sur la performance que sur le style. Par exemple, notre cadran solaire doit être aussi efficace qu’invisible, car il n’est pas question qu’il affecte le design final. »

Une telle volonté d’innover et ce refus des compromis ont séduit de gros noms comme Desjardins et Rogers, qui comptent déjà parmi les clients d’affaires de Solios. De plus, ses deux jeunes fondateurs ont été mis en vedette par le fabricant de voitures Volvo dans une capsule présentant un cas exemplaire d’écoresponsabilité.

Solios est soutenue par PME MTL Grand Sud-Ouest

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