Comment maximiser l'impact de votre entreprise d’économie sociale?

Parole d’expert | 27 juin 2018

Tisser des liens avec son milieu, c'est un geste important pour toute entreprise. Et c'est encore plus vrai pour les entreprises d’économie sociale (EÉS).

Les entreprises d'économie sociale se distinguent des autres PME dans la mesure où elles cherchent avant tout à avoir un impact sur leur communauté. En d'autres mots, elles tendent vers une rentabilité sociale plutôt qu'une recherche stricte de profit.

 L'entrepreneur d'économie sociale doit savoir ce qui se passe autour de lui afin d'ajuster l'offre de son EÉS aux besoins de son milieu.

Mais pour y arriver, elles doivent se rabattre sur la même approche qu'adoptent les entreprises désireuses de succès : prendre le pouls de leur clientèle pour bien cerner leurs besoins.

Et prendre le pouls de la clientèle, pour une EÉS, est une action qui se décline de deux façons. L'EÉS doit non seulement se rapprocher de ses clients immédiats, mais aussi entretenir des liens forts avec les autres intervenants de son milieu afin de maximiser son impact global. On parle alors « d'ancrage territorial » et « d'ancrage sectoriel ».

1 L’ancrage territorial auprès de la communauté

L'entrepreneur à la tête d’une EÉS se doit d’établir et d'entretenir des liens avec les membres de sa communauté.

Ces liens se traduisent avant tout par une implication directe sur le terrain.

Le gestionnaire se doit donc de participer aux activités qui ont cours dans son milieu. Il doit aussi chercher à joindre le conseil d’administration des organisations locales les plus proches de sa cause, ou tisser des liens avec les entreprises et institutions de son milieu. L'objectif : savoir ce qui se passe autour de lui afin d'ajuster l'offre de son EÉS aux besoins de son milieu.

En étant directement connectée sur sa clientèle, l'entrepreneur aura ainsi l'occasion d'effectuer une forme d'étude de marché en continu. Il pourra, d'une part, réagir rapidement à tout changement, mais aussi percevoir si les produits et services qu'il propose répondent aux besoins des gens.

2 L’ancrage sectoriel au sein d'un réseau d'affaires

L’ancrage sectoriel se traduit quant à lui par les relations que le responsable de l’EÉS entretient avec son secteur d’activité.

On parle ici plus concrètement du réseau d'affaires que l'entrepreneur tisse avec des gens à l'extérieur de sa communauté. Il rencontrera ces personnes lors d'événements ou de foires organisés par des associations, fédérations ou regroupements spécialisés.

Pareille implication permet d'effectuer une forme de « veille stratégique ». Elle expose l'entrepreneur aux plus récentes innovations de son secteur, en plus de l'amener à identifier les tendances ou de prévoir les changements à venir.

C'est l'occasion aussi pour lui de trouver sa place dans son milieu, et d'évaluer de possibles partenariats avec d'autres organisations.

3 Un cas d'EÉS à succès

L’entreprise Pro-Prêt constitue un beau cas d'entreprise qui a su s'enraciner à la fois dans son milieu et son secteur pour connaître du succès. En l'espace de 14 ans, cette EÉS spécialisée dans l'entretien ménager a connu une croissance de 800% de revenu autonome.

Marcel Leduc, directeur général de Pro-Prêt, est convaincu que son implication dans différentes tables rondes et conseils d'administration a contribué à ce succès. Elle a d'une part donné de la visibilité à son entreprise, mais lui a aussi permis de faciliter le développement de ses affaires.

Et l'entreprise n'hésite pas à redonner ce qu'elle a reçu. Pro-Prêt contribue notamment à différentes collectes de fonds d'organismes de son millieu grâce à ses revenus autogénérés.

Bref, voilà l'exemple d'un gestionnaire d'EÉS qui s'est activement impliqué dans son milieu afin d'y ancrer son entreprise. Et c'est grâce à cette action que son entreprise a rencontré le succès. Après tout, comme le dit un proverbe africain, «Quand tu marches, le pagne dure; quand tu es assis, le pagne s'use ».

Qu'est ce que l'entreprise d'économie sociale ?

L'entreprise d'économie sociale (EÉS) se distingue de l'entreprise classique dans la mesure où elle ne cherche pas le profit avant tout, mais s'attarde plutôt à vendre des biens ou des services afin de répondre à des besoins précis des gens de sa communauté.

Elle prend habituellement la forme d'une coopérative, d'une mutuelle ou d'une organisation à but non lucratif (OSBL).

L'EÉS se différencie de cinq façons :

  1. Elle produit des biens ou des services socialement utiles;
  2. Elle se gère de façon autonome par rapport à l’État;
  3. Ses orientations sont sélectionnées par un processus de décision démocratique;
  4. Elle se préoccupe avant tout des individus au moment de répartir des surplus;
  5. Elle participe, et s'implique dans la vie collective
     

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Cet article a été rédigé par un directeur en financement de l'économie sociale de PME MTL Centre-Est

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