Nil Apparel: acheter moins, acheter mieux

Défi d’entrepreneur | 31 mai 2019

« Acheter moins, acheter mieux ». Ces mots résument la philosophie autour de laquelle Vincent Marceau a créé la gamme de chandails durables et indémodables Nil Apparel.

Le phénomène de Fast Fashion est apparu il y a une vingtaine d’années. À l’origine, il se caractérisait par la production de quatre collections de vêtements par année. Au fil des ans, ce nombre a fortement augmenté. Pour preuve, les multiples boutiques qui se targuent de recevoir des nouveautés chaque semaine.

C’est en réaction à cette tendance et en communion avec le mouvement inverse du Slow Fashion que Vincent Marceau a lancé Nil Apparel en 2016. L’entreprise se spécialise dans la fabrication de chandails en coton indien 100 % biologique de très haute qualité que le fondateur et designer qualifie de « sans fla-fla et conçus pour la vie de tous les jours ».

Leur production, du tricot des tissus jusqu’à l’assemblage final, est entièrement réalisée à Montréal. Ce choix s’inscrit dans une volonté de participer à la revitalisation du quartier Chabanel, de faire valoir l’expertise montréalaise en matière de confection et de se démarquer d’une industrie qui, en grande partie, centralise sa production en Asie.

Inverser un mouvement planétaire

« On consomme aujourd’hui 80 milliards de nouvelles pièces de vêtements, soit quatre fois plus qu’il y a 20 ans, lance l’entrepreneur en citant le documentaire The True Cost, réalisé en 2015 et portant sur le Fast Fashion. C’est un univers qui pousse à fond le culte de la beauté, qui valorise les apparences et qui mise sur des tendances passagères pour stimuler la consommation. Toutefois, derrière tout cela, il reste un fait : l’industrie du vêtement est la seconde en matière de pollution derrière celle des énergies fossiles. » Autre statistique révélatrice : l’Américain moyen génère 82 livres de déchets textiles chaque année.

La pollution, ce n’est pas uniquement le plastique dans les océans et le pétrole dans l’air. 

En réponse à ce Fast Fashion – que certains nomment Disposable Fashion –, Vincent Marceau propose des chandails et t-shirts sans images, logos ou messages. Avec leurs couleurs classiques, ils n’adoptent pas les teintes éphémères au goût du jour, mais qui seront perçues comme démodées dans à peine quelques mois.

Le choix des fibres biologiques repose aussi sur une préoccupation verte, car à elle seule, l’industrie de la production de coton est responsable de l’utilisation mondiale de 18 % des pesticides et de 25 % des insecticides. Pourtant, le coton représente seulement 3 % des terres cultivées.

Dans un esprit de cohérence, Nil Apparel a également conclu un partenariat avec l’Atelier Retailles pour la récupération et le recyclage des retailles de ses coupes de textile. L’organisme transforme le tout en papier artisanal unique, redonnant ainsi une nouvelle vie utile, et sans l’emploi de nouvelles ressources, à un détritus qu’on destinait au dépotoir.

« La pollution, ce n’est pas uniquement le plastique dans les océans et le pétrole dans l’air, rappelle Vincent Marceau. Les gens commencent à porter attention à leurs habitudes alimentaires et résidentielles. Or, se vêtir, c’est une nécessité au même titre que se nourrir et se loger. »

De l’intérêt hors du Québec

En plus de la vente en ligne sur son site, Nil Apparel a scellé des ententes de distribution avec une dizaine de détaillants et de boutiques qui partagent les valeurs de Vincent Marceau. Signe d’une réceptivité des consommateurs, durant les six derniers mois, les ventes de la marque ont dépassé celles des 12 mois précédents. Et dès l’automne prochain, elle sera présente à Toronto, Ottawa, Guelph et en Colombie-Britannique en vertu d’accords récents.

Bien qu’il se spécialise pour l’instant dans les chandails, le fondateur prévoit dès l’an prochain l’ajout d’accessoires, comme des bas ou des casquettes, toujours avec une volonté de durabilité et un souci environnemental. « Ultimement, j’aimerais offrir une gamme complète de vêtements (vestes, chemises, etc.) qui ne se démodent pas. »

S'inspirer de ses propres valeurs pour fonder une entreprise

À l’origine, rien ne destinait pourtant Vincent Marceau au milieu du vêtement, car il avait surtout travaillé en communications-marketing et en publicité. « Petit à petit, j’y ai constaté que je devais souvent y pousser la consommation de produits qui ne correspondaient pas à mes valeurs. En parallèle, je suis tombé sur quelques articles à propos de l’impact social et environnemental de la mode. Quand j’ai vu qu’on pouvait y apporter une contribution concrète, j’ai foncé. »

On consomme aujourd’hui 80 milliards de nouvelles pièces de vêtements par année, soit quatre fois plus qu’il y a 20 ans. 

C’est d’ailleurs à l’étape du démarrage qu’il a recouru à PME MTL afin de bonifier son fonds de roulement en vue de prochaines commandes de matières premières, puis de maintenir ainsi un certain volume de stocks. Toutefois, l’aide apportée par PME MTL a dépassé le volet financier, car Vincent Marceau a bénéficié – et il continue d'en jouir – d’un accompagnement stratégique. « Puisque mon organisation tourne essentiellement autour de moi seul, il est important de pouvoir compter sur de l’aide extérieure quant à des volets comme les prévisions financières ou encore la logistique. Je suis davantage un homme de marketing et de création, et PME MTL me procure des outils de gestion qui m’apportent de la rigueur en affaires. »

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Nil Apparel est soutenue par PME MTL Centre-Ouest 

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