Jean-Noé Landry vit un défi de tous les instants. L’OBNL Nord Ouvert pour lequel il est directeur général se spécialise dans les données ouvertes, une filière mondiale et en émergence. Son organisme multiplie les démarches, les projets et les contrats pour assurer son avenir et son indépendance financière. Regard.
Nord Ouvert se présente comme le principal OBNL en matière de données ouvertes au Canada. Sur son site web, l’organisme dit travailler à « promouvoir un changement systémique pour améliorer la transparence et la gouvernance, et pour accroître la participation citoyenne au sein de la démocratie ».
Bref, les neuf employés de Nord Ouvert travaillent à rendre l’information gouvernementale (municipale, provinciale ou fédérale) et de divers secteurs la plus facilement accessible. Ici comme ailleurs.
Générer son propre financement
Quand on est un OBNL, le financement est bien souvent le nerf de la guerre. Pour financer ses opérations, Nord Ouvert a reçu l’aide de différents organismes et autres fondations privées, dont la fondation McConnell. Mais pour poursuivre sa mission, l’entreprise a besoin d’argent. En développant un volet touchant à l’économie sociale, elle parvient à générer des revenus.
Elle a notamment créé Budget Citoyen en 2013. Ce simulateur budgétaire permet aux citoyens de se mettre dans la peau d’un administrateur public qui doit équilibrer un budget. À ce jour, Budget Citoyen a été vendu dans 100 municipalités et autres conseils scolaires en Amérique du Nord. « C’est un service que les villes se procurent pour impliquer les citoyens directement dans la prise de décision», indique Jean-Noé Landry.
Nord Ouvert souhaite maintenant vendre son logiciel en France. Elle a obtenu du financement de PME MTL pour l’aider dans sa démarche. « Il n’y a pas d’outils comme le nôtre en France. On est en train de l’adapter à la réalité fiscale des communes françaises », soutient M. Landry.
Avoir un solide réseau de contacts
Conseil important : si l’on est un OBNL, qu’on œuvre dans un secteur en émergence ou pas, avoir un réseau de contacts fait toute la différence, soutient le directeur général.
« Une organisation de notre taille n’a d’autres choix que de cultiver de nombreux contacts, dit-il. On participe et organise des événements et on contribue à différents réseaux, qu’ils soient locaux ou mondiaux. »
À titre d’exemples, Nord Ouvert est co-organisateur du prochain sommet des villes ouvertes qui aura lieu à Buenos Aires à l’automne 2018. Ce printemps, Jean-Noé Landry s’est rendu en Ukraine pour le développement d’une méthodologie permettant d’évaluer les performances des agences gouvernementales sur les données ouvertes.
Une organisation de notre taille n’a d’autres choix que de cultiver de nombreux contacts. On participe et organise des événements et on contribue à différents réseaux tant locaux que mondiaux !
Le gestionnaire et sa bande sont en train de documenter les meilleures pratiques de données ouvertes dans 10 villes de l’hémisphère sud, dont Cape Town, Jakarta, Buenos Aires et Rio de Janeiro.
Se positionner dans le créneau d’une approche appliquée
Au lieu de faire flèche de tout bois, l’OBNL a par ailleurs choisi de se spécialiser. « On a pris une décision stratégique : celle d’avoir une approche appliquée. On s’est donc positionné dans ce créneau. On fait beaucoup de recherches. Les villes ouvertes et intelligentes, et tout le volet de la transparence, c’est un gros sujet, un phénomène mondial dans lequel on est très actif et pour lequel on fait de plus en plus appel à nous. »
Notre mandat est aussi de vulgariser ce que sont les données ouvertes. Il y a un idéalisme derrière ce mouvement !
Ces derniers temps, Nord Ouvert a collaboré avec la ville de Toronto à la mise en place de sa stratégie de données ouvertes. L’organisme travaille également pour le compte du Centre de recherches pour le développement international (CRDI).
Nord Ouvert sera par ailleurs le principal partenaire sur le plan technique du Programme de soutien aux collectivités sur les villes intelligentes du Gouvernement du Canada, et mettra sur pieds dès 2019 un nouveau service de conseil à partir de son bureau à Montréal pour déservire les villes et communautés à travers le pays.
« Notre mandat est aussi de vulgariser ce que sont les données ouvertes. Il y a un idéalisme derrière ce mouvement. Cela dit, on n’est pas des rêveurs, car on est vraiment en train de changer la manière dont les gouvernements opèrent et nous pouvons le démontrer », conclut Jean-Noé Landry.
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Nord Ouvert est soutenu par PME MTL Centre-Ville.