Promenade Wellington : entre destination et proximité

Parole d’expert | 23 octobre 2019

Alors que des artères marchandes cherchent à remplir des locaux vides et que d’autres sont en quête de diversité commerciale, la Promenade Wellington, elle, fait face à des enjeux bien différents.

Avec un achalandage quotidien de 8400 piétons, un taux de vacance d’à peine 4 % et 29 commerces nouveaux arrivés dans la dernière année pour porter son total à 310 établissements, la Promenade Wellington vit de beaux jours. Il faut dire que des décisions prises par les administrateurs de l’arrondissement de Verdun au fil des ans ont favorisé son dynamisme, entre autres par la limitation du développement commercial sur des rues environnantes.

Cela dit, des enjeux d’ordre qualificatif occupent néanmoins les responsables de son expansion et de son avenir. « Notre défi est de trouver un équilibre afin d’être à la fois une artère de destination pour les Montréalais, les banlieusards et les touristes, et une rue de proximité pour les résidents du secteur », indique Billy Walsh, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Wellington.

Favoriser le local tout en devenant une destination

C’est ainsi que la rue s’est d’abord concentrée sur le développement d’une offre commerciale locale. « Depuis quelques années, on observait que les gens se déplaçaient de moins en moins sur l’île de Montréal, explique le dirigeant. Par exemple, dans notre secteur, les importants travaux routiers à l’échangeur Turcot compliquent les transports. Par conséquent, nous avons misé sur des commerces de proximité. »

Désormais, des gens viennent marcher sur Wellington, comme ils le faisaient jadis sur des artères courues ou dans des quartiers populaires.

En parallèle, afin de faire aussi de Wellington une destination, des initiatives ont été mises en place, question d’attirer une clientèle de l’extérieur du quartier : création d’événements tels que Cabane Panache et Bois rond et le Festival Marionnettes Plein la rue, revitalisation du stationnement Ethel, multiplication de partenariats locaux et externes, etc. « Résultat : on entend désormais des gens d’ailleurs dire qu’ils viennent marcher sur Wellington, comme ils le faisaient jadis sur des artères courues ou dans des quartiers populaires. »

Toujours dans l’optique d’attirer une clientèle éloignée, des commerces de créneau sont apparus ces dernières années, spécialisés dans des domaines aussi variés que le zéro déchet, les jeux de table, le tourisme, le chocolat, les vêtements de designers québécois, etc.

La diversité nécessaire

Pour Billy Walsh, un tel maintien entre les commerces de proximité et ceux de destination permet d’éviter les pièges qu’ont connus d’autres artères. « Autrefois, Prince-Arthur était une rue en vogue en raison de sa grande quantité de restaurants. Or, quand la tendance s’est essoufflée, elle est devenue déserte en raison de son manque de diversité commerciale. »

Une autre approche de laquelle le stratège s’éloigne est celle de privilégier les grandes surfaces. « À ce chapitre, le boulevard Newman à LaSalle, pas très loin de la rue Wellington, est déjà bien nanti, rappelle-t-il. De plus, quand une grande surface ferme, elle devient extrêmement difficile à remplacer par un joueur de même taille. »

La densité représente elle aussi un aspect majeur dans la stratégie de croissance de Wellington. « Nous travaillons avec les instances administratives en place afin d’y voir, indique Billy Walsh. À titre d’exemple, on s’intéresse beaucoup au phénomène du travail autonome et à l’émergence d’espaces de co-travail. Mettre en place des incitatifs pour attirer cette clientèle dans notre secteur permettrait sans doute, en partie du moins, de pallier des périodes moins achalandées, comme les débuts de semaine ou certains soirs. »

Sur ce dernier plan, Billy Walsh reconnaît le problème que posent les trois jours plus tranquilles que sont le lundi, mardi et mercredi, une situation qu’on observe dans bien d’autres quartiers. Pour y remédier, la SDC Wellington souhaite établir une plus grande uniformité commerciale à la hauteur même de la rue.

« Actuellement, on trouve un bon nombre de services qui ne sont pas localisés afin de tirer le plein potentiel d’attraction de l’artère. Par conséquent, nous espérons que la réglementation sera revue pour mieux répartir les différentes fonctions commerciales sur le secteur et autoriser la construction aux étages supérieurs de certains bâtiments. Cela permettrait à ces services d’aller s’y installer, puis de laisser place au rez-de-chaussée à des types de commerces qui ne ferment pas après 17 h ou 18 h. »

Développer des aptitudes et une vision

Au milieu de cet exercice visant à équilibrer une artère dans son offre marchande, l’équipe de PME MTL Grand Sud-Ouest, elle, travaille sur le terrain, directement avec les commerçants. « Qu’ils soient rendus à l’étape du démarrage ou de la gestion de leur croissance, nous pouvons leur appporter du soutien et des conseils, explique Josée-Anne Derome, commissaire au développement commercial. C’est que les exploitants sont très souvent accaparés par le volet opérationnel. Ils disposent ainsi de moins de temps pour des aspects plus stratégiques, comme les astuces pour vendre en ligne par exemple. Nous les sensibilisons donc aux aspects qui touchent à l’utilisation des données, la personnalisation du service, l’expérience client, etc. Quand on sait que 70 % des achats sont influencés au départ par ce qui est vu et lu sur le Web, il s’avère essentiel pour eux d’avoir une vision stratégique sur ce plan. »

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La Promenade Wellington travaille en collaboration avec PME MTL Grand Sud-Ouest pour soutenir le développement commercial de la rue Wellington. 

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