Lorsqu’elle a fondé e180 en 2013, Christine Renaud avait une seule idée en tête : changer la façon avec laquelle les gens acquièrent de nouvelles connaissances. Comment allait-elle s’y prendre? Ça, c’était moins clair. Mais cinq ans plus tard, l’entrepreneure poursuit toujours sa mission… probablement parce qu’elle s’est donné le droit de changer son modèle d’affaires.
Christine Renaud produit des podcasts à New York lorsque lui vient l’idée de se transformer en entrepreneure technologique.
« J’ai remarqué que des gens utilisaient les médias sociaux pour solliciter l’aide d’autres personnes pour obtenir des informations, raconte-t-elle. C’est là que j’ai pensé créer une forme de réseau social où les gens pourraient se donner rendez-vous et échanger des connaissances. »
Devenir une entrepreneure technologique
Son intérêt pour les méthodes d’apprentissage n’avait alors rien de nouveau. C’est même ce qui avait poussé cette enseignante de formation à compléter une maîtrise en éducation aux États-Unis.
« Je me retrouvais devant ma classe à me demander si mes méthodes étaient vraiment les meilleures, explique-t-elle. J’avais l’impression qu’on pouvait faire mieux. Ça a toujours été ma motivation. »
L’entrepreneure met en branle ses idées en 2011 et lance une plateforme Web de « braindating », le vocable qu’elle utilise pour désigner des tête-à-tête qui n’ont pour seul objectif que de partager du contenu entre deux ou plusieurs cerveaux. La plateforme permet à des personnes à la recherche de nouvelles connaissances ou compétences de rencontrer des gens susceptibles de les aider.
La plateforme gagne progressivement des adeptes au Québec et aux États-Unis, mais pas assez pour qu’on puisse la qualifier de « succès ».
Puis, vient une proposition qui va tout changer en 2013.
Identifier un modèle d’affaires durable
L’année 2013 marque l’entrée officielle d’e180 au registraire des entreprises du Québec, une entreprise que Christine Renaud fonde avec Alexandre Spaeth.
C’est aussi à ce moment où la jeune entrepreneure se fait approcher par C2 Montréal pour créer une plateforme de partage d’idées « B to B » pour l’événement. Elle décide alors de questionner son modèle d'affaires.
« Je sentais que ce n’était pas la bonne façon de faire, explique-t-elle. J’ai finalement convaincu C2 de me laisser organiser des « braindates » pour que les gens échangent des idées pendant l’événement. »
L’expérience fut un véritable succès. Tellement qu’elle a amené e180 à faire de l’organisation de ces « brain dates » événementiels le pilier sur lequel l’entreprise allait assoir sa croissance. Après tout, elle pouvait en tirer des revenus.
Les participants ne doivent pas avoir une attitude passive comme à l’école, mais plutôt sentir qu’ils sont eux aussi des contributeurs de contenu.
Les affaires vont bien. En 2017, e180 a même contribué à une soixantaine d’événements impliquant de 500 à 20 000 participants. « Chaque fois, on crée une stratégie d’engagement adaptée à l’occasion », explique l’ex enseignante.
« On veut vraiment transformer la façon avec laquelle les gens apprennent, ajoute-t-elle. Les participants ne doivent pas avoir une attitude passive comme à l’école, mais plutôt sentir qu’ils sont eux aussi des contributeurs de contenu. »
En marge de ce succès, l’entreprise a décidé de fermer la plateforme de « brain-dating » qui l’avait vu naître. « Nous ne mettions plus d’efforts là-dessus, et l’engagement des gens n’était pas là de toute façon », explique Christine Renaud.
Faciliter le réseautage
L’entreprise prépare toutefois une solution de rechange qu’elle lancera quelque part en 2018. Au lieu d’amener les internautes à se fixer des rendez-vous entre eux, cette nouvelle plateforme s’adressera aux organisateurs d’événements de réseautage pour faciliter leur travail de maillage des participants.
« On pense répondre aux besoins des leaders de communautés de créer de l’engagement chez leurs membres », explique la cofondatrice d’e180.
Si cette plateforme confère à e180 une nouvelle source de revenus, elle permettra aussi à l’entreprise de revenir à son idée maîtresse, et d’aider les gens à apprendre directement de leurs pairs. « On a toujours en tête l’objectif d’amener les gens à apprendre plus de leurs pairs », ajoute Christine Renaud.
A ce propos, e180 propose des temps de braindates au Startupfest 2018 pour toujours plus apprendre de ceux qui nous entourent.
e180 en bref
- Copropriétaires : Christine Renaud, Alexandre Spaeth et Sylvain Leclerc
- Année de fondation : 2013
- Nombre d’employés : 20 + une poignée de collaborateurs
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e180 est soutenu par PME MTL Centre-Ville.