Deux mois. C’est le temps qu’a eu Sarah Lebeau-Gish pour se préparer avant de racheter Les Gourmandises de Marie-Antoinette dans l’arrondissement d’Hochelaga-Maisonneuve. Après une première année en affaires, la jeune femme peut crier victoire. Genèse d’un baptême entrepreneurial sur les chapeaux de roues.
« Ça a été l’année la plus intense de ma vie, physiquement et mentalement, explique Sarah Lebeau-Gish. Je m’attendais un peu à ça : travailler sept jours semaines, 14 heures par jour. En tout cas, ça renforce le caractère et la capacité d’affaires. Une journée de huit heures est presque devenue facile. »
Trouver les ressources
Interpellée par l’entrepreneuriat depuis qu’elle a entrepris un cours en pâtisserie dans un centre de formation professionnelle, la jeune femme ne voulait pas rater son coup lorsqu’une occasion s’est présentée.
Elle et son conjoint, Mickael Ledrich, pâtissier français et néo-Québécois, sont tombés en amour avec Les Gourmandises de Marie-Antoinette, sur la rue Ontario. Il s'agissait donc pour eux d'un rachat d'entreprise.
Cognez aux portes. Faites-vous aider par des conseillers. Certains frais peuvent être évités si vous faites vous-mêmes les recherches. Essayez de bien organiser votre temps, surtout si vous êtes un couple en affaires.
Après un premier refus de financement à leur institution financière et soudainement conscients de la tâche qui les attendait, les pâtissiers-entrepreneurs se sont tournés vers PME MTL, où une conseillère leur a expliqué le b.a-ba du démarrage d’entreprise.
« On a reçu des modèles de plan d’affaires, des exemples d’offres d’achat, etc. Tout allait vite. J’ai dû quitter mon emploi pour me consacrer à temps plein à l’achat du fonds de commerce, des recettes et de la clientèle de la pâtisserie. »
Les deux actionnaires ont puisé dans leur tirelire personnelle pour financer en bonne partie ce projet de quelque 130 000 $. La BDC, Futurpreneur et PME MTL ont respectivement consenti un prêt dans le rachat de la pâtisserie. Favorisée par son jeune âge, Sarah Lebeau-Gish a eu droit à un beau cadeau : une bourse de 10 000 $ du Fonds local d’investissement (FLI).
L’aspect légal de la transaction aurait pu se passer autrement : « notre avocat a commis quelques erreurs. On aurait pu facilement faire le travail de recherche nous-mêmes et éviter des frais de quelques milliers de dollars. C’est là que j’ai découvert le Jeune barreau de Montréal, qui peut offrir de l’aide légale gratuitement aux jeunes entrepreneurs. » C'est ce qui fait en sorte qu'elle donne ce conseil autour d'elle : « cognez aux portes. Faites-vous aider par des conseillers. Certains frais peuvent être évités si vous faites vous-mêmes les recherches. Essayez de bien organiser votre temps, surtout si vous êtes un couple en affaires. »
Prévoir le transfert de connaissances
Dans leur offre d’achat, Sarah et Mickael ont convenu que les anciens propriétaires demeureraient en poste durant deux semaines afin de les aider à apprivoiser leur nouvel environnement.
« Je suis retournée chercher le plus d’informations possible dans mes anciennes notes de cours d’administration du cégep, explique Sarah Lebeau-Gish. Dès que les anciens propriétaires sont partis, on s’est fait aider par les deux employés qui étaient déjà en poste et qu’on a décidé d’embaucher. Sinon, on a tout appris par nous-mêmes en lisant, en se renseignant à droite et à gauche. »
Par ailleurs, les nouveaux propriétaires ont eu la bonne idée de participer au printemps 2017 à une soirée de réseautage, gratuite d’accès, au Bain Mathieu. « Il y avait beaucoup de gens à la recherche d’expérience qu’ils pourraient ensuite mettre sur leur CV. On a donc fait affaires avec un analyste web. Il regarde l’achalandage et recueille des données sur les gens qui visitent notre site. Il nous a offert ses services gratuitement. »
S'impliquer dans la communauté
Sarah Lebeau-Gish et Mickael Ledrich ne sont pas que des commerçants. Ils se soucient de leurs clients et ont à cœur le bien-être des résidants locaux.
« On fait des ateliers de pâtisserie pour les enfants du quartier, dit la nouvelle femme d’affaires. On prend des stagiaires des écoles du coin. La clientèle n’est plus la même. L’ambiance est plus chaleureuse. Surtout, on ne fait pas de cachette. En pâtisserie, la congélation est très utilisée pour éviter les pertes. Nous, on a choisi de le dire à nos clients. »
Ce rachat d’entreprise est donc une réussite sur toute la ligne. Même que la PME est déjà en mode croissance. Mais il reste encore quelques étapes à franchir avant d’atteindre un certain volume d’affaires, voire une vitesse de croisière.
« On a la capacité de doubler nos activités, explique la jeune femme. On veut desservir les restaurants, les bars et les cafés. On veut développer un service de traiteur. On y va une étape à la fois. »
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Les Gourmandises de Marie-Antoinnette est soutenue par PME MTL Centre-Est