Le Jour de la terre mise sur l'émission d'obligations communautaires

Défi d’entrepreneur | 22 juin 2021

Pour financer l’implantation de 100 bornes de recharge, l’organisme Le Jour de la Terre mise sur l’émission d’obligations communautaires afin d’intéresser à la fois le grand public et le monde institutionnel.

Le Jour de la Terre Canada vient tout juste de lancer le programme RechargÉco, en collaboration avec le Fonds Éco IGA et 50 marchands IGA partenaires. L’initiative consiste à déployer au Québec et au Nouveau-Brunswick 100 bornes de recharge dans 50 stationnements de supermarchés IGA d’ici la fin de 2021.

De niveau 3, elles sont parmi les plus performantes et peuvent procurer à un véhicule – selon son modèle – de 200 à 300 kilomètres d’autonomie en seulement 20 minutes, soit le temps moyen pour régler son épicerie. Les huit premières sont déjà en place dans le quartier montréalais St-Henri, à Québec, à Terrebonne et à Bromont.

Compatibles avec toutes les voitures électriques et toujours installées en paires sur chaque site, les bornes peuvent être couplées pour fournir une puissance de 125 kilowatts. Elles sont donc adaptées aux prochaines générations d’autos électriques.

On calcule que 10 ans après leur déploiement, les bornes de RechargÉco auront évité l’émission de 33 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES).

Crédit photo : Mathieu B. Morin

Deux millions $ en financement populaire

Outre un important soutien (ministère fédéral des Ressources naturelles, Fondaction, Investissement Québec, PME MTL, etc.), l’opération estimée à 14,75 millions $ organise un financement public sous une forme originale. En effet, le 21 juin, Le Jour de la Terre Canada a lancé la plus importante campagne d’obligations communautaires de l’histoire du Québec. L’organisation vise ainsi à récolter deux millions $, soit près de 14 % des coûts du projet.

Les obligations communautaires génèrent un rendement à la fois social et financier.

Ce volet de financement participatif cible tant les individus que les entreprises. Un investissement de 1000 $ générera des intérêts de 4 % par an pour une période de sept ans ou encore de 3,5 % chaque année pour cinq ans. De plus, on offrira aux investisseurs une banque de temps de recharge gratuite sur les bornes RechargÉco (une heure pour 1000 $, cinq heures pour 10 000 $, etc.). Ceux qui investiront 25 000 $ verront leur nom inscrit sur des distributeurs de lave-glace écologique et zéro déchet ÉcoTank implantés dans l’aire de service des bornes. Au passage, on estime que si des pompes ÉcoTank étaient installées dans 15 % des stations-service en Amérique du Nord, on supprimerait la production de plus de 500 tonnes par an d’emballages en plastique.

Investir, c’est s’engager

« Les obligations communautaires constituent un outil de financement social éprouvé dans d’autres domaines : logements abordables, alimentation durable, arts et divertissement, etc., indique Pierre Lussier, président du Jour de la Terre Canada. Elles génèrent un rendement à la fois social et financier. Un tel outil permet à une organisation de solliciter sa communauté pour aider à financer l’achat d’un actif fixe, comme un local ou un équipement important. »

Dans ce cas-ci, Le Jour de la Terre s’est associé à Tapestry Capital Solidaire, coopérative qui soutient depuis 1998 des entreprises dans leurs campagnes de financement communautaire. Elle a notamment réussi à récolter ces 12 dernières années au-delà de 80 millions $ en obligations communautaires pour financer 54 projets éoliens, solaires et de biogaz au pays.

L’opération actuelle se déroulera jusqu’au 30 novembre, marquant du coup l’an 1 de l’implantation des premières bornes. Il en coûtera 23 ¢ la minute pour recharger sa voiture. En guise de clin d’œil au Jour de la Terre, qui a annuellement lieu le 22 avril, les profits réalisés le 22 de chaque mois seront redistribués à des organismes caritatifs.

Nous cherchons toujours à agir selon l’enjeu du moment, qu’il s’agisse de plantation d’arbres, de gestion des matières résiduelles ou encore de gaspillage alimentaire, dit Pierre Lussier. Or, avec la montée des voitures électriques, l’apparition de bornes près des commerces et l’omniprésence des enjeux de mobilité, nous avons jugé que notre prochaine intervention devait être axée sur ce thème.

Pour le dirigeant, l’achat d’obligations marque un engagement plus profond que celui associé à un don. « Avec elles, les gens resteront intéressés au projet plus longtemps, croit-il. D’ailleurs, nous bâtirons autour de RechargÉco une communauté que nous informerons périodiquement des progrès en matière d’électromobilité. »

Comment PME MTL a fait la différence pour le Jour de la Terre Canada

« PME MTL nous a fortement aidés par son écoute constante et ses sages conseils, mais aussi parce que c’est auprès de ses spécialistes que nous avons testé nos idées. Ils nous ont aussi soutenus lors des moments de détresse sur le plan du financement, quand nous perdions peu à peu le goût de nous battre pour réaliser notre projet. PME MTL a cette capacité de toujours nous fournir des munitions et de nous faire rebondir quand nos espoirs semblent morts. Ils nous procure aussi un son de cloche différent qui nous donne une autre perspective et guide nos choix. De fait, les avis de PME MTL ont une très grande valeur à nos yeux. Nous allons bien sûr travailler main dans la main avec ses experts à chaque étape du déploiement de RechargÉco. »

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Le Jour de la Terre Canada est soutenu par PME MTL Centre-Ville

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