Elle avait un parcours en finance et en gestion d’entreprise. Elle avait la fibre écologique. Elle voulait entreprendre. C’est ainsi que Nathalie Tremblay a créé Marmott Énergies, spécialisée dans la géothermie. La route a été longue mais l’aventure est couronnée de succès.
Son innovation réside dans le modèle d’affaires : l’énergie vendue comme un service. Nathalie Tremblay, 52 ans, souhaitait rendre la géothermie accessible au plus grand nombre. L’investissement premier étant coûteux, il fallait trouver une solution pour adapter le coût aux capacités financières des particuliers. Ce, d’autant plus que « la technologie était peu connue et que les gens croyaient que c’était réservé aux personnes aisées », se souvient Nathalie Tremblay. C’était en 2010. La géothermie, le procédé qui utilise la chaleur stockée dans le sous-sol de la terre pour chauffer des bâtiments, était encore peu connue du grand public.
Marmott Énergies propose un montage financier astucieux. Une partie des coûts d’installation des infrastructures sont remboursés par des subventions gouvernementales. L’autre partie ainsi que l’entretien de l’équipement et son remplacement en fin de vie sont payés sous forme de mensualités qui varient généralement entre 100 $ et 200 $ en fonction des besoins de la maison. « Ainsi, les ménages n’ont pas à débourser une importante somme d’argent en une seule fois. Les frais mensuels, qui représentent en moyenne 125 $, sont compensés par les économies d’énergie générées par la géothermie qui sont de l’ordre de 50 à 70 % », explique Nathalie Tremblay.
Le principal défi a été le financement. La technologie n’était pas nouvelle, mais pas très connue pour autant. De plus, le coût des investissements est élevé. Le problème persiste aujourd’hui : plus on est en croissance, plus on a besoin de capital pour acheter le matériel nécessaire aux infrastructures.
Des besoins de financement importants
C’est l’ancêtre de PME MTL, le Centre local de développement (CLD) Les 3 Monts, qui a octroyé son premier financement à l’entreprise. Les 30 000 $ d’alors ont permis de réaliser les deux premiers projets et ainsi de faire ses preuves. Ensuite, la Banque de développement du Canada (BDC) et Anges Québec ont investi dans l’aventure. Marmott Énergies mène actuellement une autre ronde de financement.
L’entreprise cherche de l’équité d’institutions financières et d’investisseurs privés « afin d’avoir une croissance accélérée, notamment dans le secteur commercial pour lequel les besoins de fonds sont élevés », précise la présidente.
Ces financements devraient aussi permettre à Marmott Énergies d’accroître sa force de frappe, car, aujourd’hui « on ne peut répondre à la demande faute de financements suffisants », poursuit Nathalie Tremblay. Si les clients sont actuellement exclusivement au Québec, l’entreprise prévoit étendre ses activités en Ontario.
En attendant l’expansion hors Québec, la firme s’organise pour être prête à prendre plus de contrats dans la province : élargissement de l’équipe, redistribution des rôles, accroissement de la notoriété. Marmott Énergies est en ordre de marche pour faire face à la croissance.
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L’entreprise Marmott Énergies est soutenue par PME MTL Centre-Ouest.