Survivre grâce à sa capacité d'adaptation

Défi d’entrepreneur | 5 juillet 2017

Rendre son entreprise manufacturière concurrentielle 

Maxime Thériault, 31 ans, a pris les rênes de Tricots Maxime il y a un an. L’entreprise aurait pu mourir cent fois depuis sa création en 1985. Mais elle a toujours su se réinventer au gré des bouleversements qu’a connu l’industrie du textile, dans laquelle elle est spécialisée.

Trouver sa niche

Premier défi pour Tricots Maxime, qui fabrique les tissus enveloppant les matelas après avoir débuté dans la confection de vêtements : la concurrence des textiles fabriqués en Asie lorsque les quotas d’importation de tissus ont été supprimés dans les années 90. L’entreprise n’était plus concurrentielle face aux produits asiatiques à bas prix. Elle a alors dû chercher une niche pour survivre. Elle l’a trouvée dans la fabrication de tissus pour les matelas.

Le succès n’est cependant arrivé qu’au bout de quelques années, malgré les investissements dans des machines adaptées. « On avait l’impression que c’était le même métier que celui qu’on faisait avant et que la croissance serait rapide mais ça a pris du temps avant de lever », se souvient Maxime Thériault.

Redéfinir son positionnement

Deuxième défi : le développement rapide du commerce en ligne dans l’industrie. Pour rester compétitif alors que la concurrence fait rage dans l’industrie, Tricots Maxime a choisi d’ajouter un service à son offre afin de proposer des produits clés en mains. « Avant, explique Maxime Thériault, on livrait le tissu au mètre et c’étaient nos clients qui se chargeaient de faire faire les coutures. On s’est repositionnés pour offrir le produit complet en créant un atelier de couture au sein de notre entreprise ».

Une fois encore, Tricots Maxime a réussi à prendre le virage à temps. « Il faut parler avec ses clients, ses fournisseurs, participer aux foires commerciales. C’est comme ça qu’on sent les tendances arriver et qu’on peut s’y préparer, » conseille Maxime Thériault.

Faire preuve de proactivité

Troisième défi : l’industrie du textile étant très concurrentielle, « il faut constamment renouveler les produits pour rester dans la course », affirme Maxime Thériault. Les clients de Tricot Maxime, des fabricants de matelas, veulent des enveloppes de matelas aux motifs différents de leurs concurrents et qui changent chaque année. « Notre tissu, c’est ce que le client voit et touche quand il veut acheter un matelas. Il doit donc attirer l’œil, être doux et offrir quelque chose en plus comme le font les traitements antibactériens, etc. », précise Maxime Thériault.

 Quand l’entreprise arrive à un certain niveau de développement, il faut une équipe dédiée à l’innovation.

Implanter un campus d’innovation

Pour assurer ce renouvellement constant du produit, Maxime Thériault a créé « un campus d’innovation » l’année dernière. L’équipe de R&D a été installée dans une usine distincte. « Jusque-là, les équipes de R&D étaient intégrées à celles des opérations. Comme elles partageaient la même chaîne de fabrication, les tests des nouveaux produits passaient souvent après la fabrication des produits commandés. Pour être plus efficaces dans notre R&D, on a investi 3 millions de dollars et aménagé une chaîne de production réservée à la recherche, à notre usine de Saint-Laurent. L’équipe de R&D travaille sur les couleurs, les dessins, les types de fibres utilisées, les traitements, etc. afin de toujours proposer des nouveautés », indique Maxime Thériault.

Toutes ces décisions ont permis à Tricots Maxime de croître constamment depuis 2009. L’entreprise a même connu une croissance de 274 % en cinq ans et elle table sur un chiffre d’affaires de 100 millions d’ici 2020 contre 60 millions cette année ! L’atelier de couture est passé de 5 employés en 2014 à 150 aujourd’hui.

Installée à Saint-Laurent, l’entreprise compte aujourd’hui 250 employés et 6 usines dont 5 au Québec et une aux États-Unis. Tricots Maxime investit 13 millions dans l’usine de 162 000 pieds qu’elle a achetée en novembre dernier à Baie-d’Urfé. Ses clients sont des manufacturiers installés à 90 % en Amérique du Nord dont la moitié au Canada et l’autre moitié aux États-Unis, où l’entreprise pense encore croître dans les prochaines années.

Tricots Maxime a toujours su tirer son épingle du jeu malgré la difficulté du milieu dans lequel elle se trouve grâce à l’innovation. Ce qui guide le jeune chef d’entreprise : « Il faut toujours se remettre en cause, ne jamais rien prendre pour acquis et surtout ne pas avoir peur d’arriver avec quelque chose de nouveau. Il faut y croire suffisamment pour aller de l’avant même quand des gens nous disent qu’on se trompe. »

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Tricots Maxime est soutenue par PME MTL Centre-Ouest

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