4 conseils pour faire croître une entreprise après son rachat d'après Labo Circuits

Défi d’entrepreneur | 5 septembre 2018

Dominique Labelle a racheté en 2014 une entreprise manufacturière au bord de la faillite , Labo Circuits, spécialisée dans la fabrication de circuits imprimés. Alors que le secteur était en déclin, le propriétaire a réussi à remettre l'entreprise sur les rails et enregistre désormais une croissance.

Dominique Labelle avait plein d’idées pour faire fonctionner Labo Circuits, dans laquelle il a travaillé presque toute sa carrière. Alors quand le fondateur l’a mise en vente, il a voulu tenter le défi même s’il savait que l’industrie du circuit imprimé allait mal. « Personne ne veut acheter ce genre d’usines. Moi, j’ai nagé à contre-courant en me disant que j’allais réussir parce que j’avais beaucoup d’idées, de dynamisme et que je connaissais bien le milieu et l’entreprise. Mais même les plus grands noms de l’industrie font faillite… », reconnaît Dominique Labelle, qui a connu deux premières années très difficiles.

Aujourd’hui, Labo Circuits a augmenté ses effectifs –soit 30 employés contre 25- et la croissance est enfin là. Ce fut au prix de nombreuses mesures pour redonner de la croissance à l'entreprise après son rachat. 

Stratégie 1: Baisser les prix pour être plus compétitif

Première stratégie. « Ma priorité a été de réduire les prix de 20 à 30 % pour être plus compétitif notamment par rapport aux produits asiatiques, quitte à vendre parfois à perte », explique Dominique Labelle. Pour atteindre cet objectif, il ne se verse pas de salaire depuis trois ans, assure-t-il, et « j’ai revu tous les processus dans l’entreprise pour optimiser les coûts. Il y avait des économies à faire en réduisant le stock, en utilisant ou vendant du matériel qui ne servait à rien. J’ai revu tous les achats. J’ai été beaucoup plus agressif : j’ai négocié tous les tarifs et les délais de paiement des fournisseurs pour améliorer la trésorerie », énumère le PDG. Il a aussi acheté de nouvelles machines, à l’encan, afin d’améliorer la productivité.

Stratégie 2 : S’assurer de l’engagement du personnel

Deuxième stratégie : remotiver les employés. « Je leur ai expliqué la situation et je leur ai présenté un plan sur trois ans pour assurer la survie de l’entreprise, la stabiliser puis la faire croître afin qu’ils comprennent les sacrifices que je leur demandais et le travail que je menais dans l’entreprise. Je ne les ai pas augmentés pendant trois ans mais ils ont compris et dès que cela a été possible, je leur ai donné une augmentation. Malgré des années difficiles, j’ai toujours organisé un party de Noël et fait d’autres gestes importants à mes yeux pour les traiter avec respect et conserver leur motivation », confie Dominique Labelle. Résultat : « Ils se donnent à fond ! », lance le PDG.

Dominique Labelle est en passe de remporter son défi fou : faire croître son entreprise, presque en faillite il y a trois ans.

Stratégie 3 : Miser sur le service et la R&D

« J’ai voulu changer notre positionnement pour ne plus être seulement une entreprise de fabrication mais offrir également un service clé en mains, ce qui a permis, avec le retour des clients également, d’augmenter de nouveau un peu nos prix. » Le service a été amélioré pour capitaliser sur les forces de l’entreprise comparativement à ses concurrents asiatiques : la proximité, des délais court, du personnel pour répondre aux questions, etc.

Dominique Labelle a aussi diversifié ses clients afin d’augmenter les volumes de production. L’entreprise fait également de la recherche et développement pour proposer de nouveaux types de produits et répondre aux demandes spéciales des clients.

Stratégie 4 : Améliorer la visibilité de l'entreprise

Tandis que les revenus n’étaient pas encore en hausse, le PDG n’a pas hésité à engager un représentant commercial sur la route. « J’ai aussi rencontré nos clients et j’ai augmenté la visibilité de l’entreprise en participant à des événements, en siégeant sur des comités en lien avec notre secteur d'activité, en renforçant les collaborations qu’on avait déjà avec les universités pour soutenir des projets étudiants, etc. Il fallait repositionner l’entreprise dans son milieu », explique l’entrepreneur.

Même si les premières années ont été éprouvantes et que l’industrie est toujours menacée par la concurrence asiatique et les nouvelles technologies qui pourraient bousculer le milieu, Dominique Labelle est en passe de remporter son défi fou : faire croître son entreprise, presque en faillite il y a trois ans.

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Labo Circuits est soutenue par PME MTL Centre-Ouest

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