Garder ses bénévoles mobilisés, le défi de l'Association québécoise Zéro Déchet

Défi d’entrepreneur | 24 juil. 2018

Créer une association écologique et mettre sur pied, la même année, un événement grand public qui a fait courir les foules, c’est impressionnant. Mais quand cela est l’œuvre d’une poignée de bénévoles utilisant les moyens du bord, on ne peut passer sous silence un tel succès. Histoire d’un succès collectif raconté par Laure Mabileau, présidente de l’Association québécoise Zéro Déchet.

En 2017, un groupe de citoyens dont fait partie Laure Mabileau, 30 ans, ont mis sur pied l’Association québécoise Zéro Déchet. Cet OBNL chapeaute le Festival Zéro Déchet Montréal, un événement qui a attiré 7000 personnes en octobre dernier au Marché Bonsecours et dont la seconde édition aura lieu les 3 et 4 novembre 2018.

Écologiste jusqu’à la moelle, la jeune française d’origine voulait faire sa part pour sauvegarder la planète. La réduction des déchets s’est imposée d’elle-même. « Il y a une mouvance vers le zéro déchet, dit-elle. Il y a une communauté sans cesse grandissante. La création de l’association vise à dynamiser cette communauté, à la faire grandir. »

Prendre conscience que chaque Québécois génère 724 kg de déchets annuellement a été un déclic.

L’idée de créer un événement écologique sur l’importance de réduire la consommation (chaque Québécois, cite-t-elle, génère 724 kg de déchets annuellement) était donc dans l’ordre des choses.

Créer un OBNL pour disposer d’une structure légale

Afin de démarcher des partenaires financiers et de gérer l’administration du festival, l’événement devait disposer d’une structure légale. L’Association québécoise Zéro Déchet a donc été créée afin de coordonner le festival mais aussi de porter les autres projets du groupe. « L’Association est un OBNL qui s’occupera de tous les autres événements qu’on prévoit organiser. Ça évitera de créer une structure pour chaque événement. »

La rédaction d’une charte, de lettres patentes, bref, tout ce qui entoure la création d’un OBNL, s’est effectuée pour trois fois rien. « Chaque bénévole de notre c.a. ou qui compose le noyau dur de l’association a mis à contribution son réseau de contacts. Ce qui est fantastique, c’est qu’on est 10 bénévoles issus de milieux différents, et qui, une fois réunis ensemble, nous ont permis d’avoir toutes les compétences nécessaires réunies autour de la table » explique Laure Mabileau.

Mutualiser les réseaux de chaque bénévole

L’accumulation de ces réseaux a permis au festival de connaître un essor incroyable. « L’une d’entre nous connaît le chef Daniel Vézina. Grâce à elle, M. Vézina a été le porte-parole du festival l’année dernière », dit-elle

« Un autre de nos membres qui s’y connaît en financement a découvert un concours où le premier prix était un site web d’une valeur de 8000 $ monté par des professionnels. Parce que tout le monde a fait aller son réseau de connaissances, nous avons obtenu le plus de votes et nous avons gagné ce concours. Ça nous a donné des ailes », se félicite la néo-Québécoise.

Les connaissances de certains bénévoles en logistique, en communication, mais aussi de l’appareil municipal montréalais, ont également aidé à la réussite de la première édition du Festival zéro déchet Montréal qui, après trois jours d’activités, n’a généré qu’environ 1,9 kg de déchets, rappelle Mme Mabileau.

Travailler avec les outils collaboratifs numériques

Parce que chacun a des horaires différents, réunir les 10 bénévoles de l’OBNL en même temps relevait de l’impossible. Il a donc été décidé qu’à part quelques rencontres physiques, tout se ferait de façon numérique et virtuelle. Encore une fois, à peu de frais.

« On a voulu intégrer une plateforme comme Freedcamp, mais personne n’avait le réflexe de la consulter. On a donc créé un groupe privé sur Facebook. Tout le monde utilise Facebook de façon naturelle. Les informations circulaient rapidement », explique la jeune entrepreneure.

Et pour ce qui est de la gestion des documents complémentaires et autres plans de travail, Google Drive, un service gratuit, a été mis à contribution.

Une 2ème édition du Festival Zéro Déchet à l'automne

Après un marathon de plusieurs mois, Laure Mabileau et ses acolytes profitent actuellement d’une courte pause bien méritée. Au début novembre, le post-mortem du festival sera à l’ordre du jour. Une semaine plus tard, il sera question de planification stratégique.

« On a plein d’idées pour d’autres événements. Mais on doit aussi mettre plus de temps dans l’Association.», conclut Laure Mabileau. Être bénévole est un investissement qui suppose beaucoup de temps et d’énergie mais qui est aussi très gratifiant.

La deuxième édition du Festival Zéro Déchet, un événement gratuit qui présente le mode de vie zéro déchet au grand public, se tiendra à Montréal, au Marché Bonsecours, les 3-4 novembre 2018.

--

L’Association québécoise Zéro Déchet est soutenue par PME MTL Grand Sud-Ouest. 

Recevez nos contenus exclusifs par courriel