La ligne verte transforme les toits en jardins et en potagers

Défi d’entrepreneur | 18 juin 2019

Dix ans après sa création, La ligne verte travaille à faire des toitures végétales des composantes toutes naturelles des bâtiments résidentiels, industriels, institutionnels et commerciaux. Et à l’heure où les préoccupations environnementales sont omniprésentes, ses fondateurs voient la vie… en vert. 

Les bénéfices d’une couverture végétale sont fort nombreux : durée de vie des toits de deux à trois fois plus longue que les traditionnels, possibilité d’y cultiver ses propres récoltes maraîchères ou botaniques, ajout d’une valeur à la résidence, économie d’énergie, réduction de la facture de climatisation et de chauffage, atténuation de l’effet des îlots de chaleur, etc.

Il n’est donc pas étonnant que des villes comme Seattle, Portland, Chicago, Washington, Baltimore aient adopté ces dernières années des mesures incitatives en vue de stimuler la multiplication de tels aménagements. D’autre part, des géants donnent l’exemple, comme Facebook, qui a doté en 2016 son siège social de Menlo Park, en Californie, d’un immense toit vert s’étendant sur neuf acres.

Celui-ci sert notamment de parc à ses 2800 employés qui peuvent y faire du camping avec leur famille. En plus, il offre des zones pour qu’ils y prennent des pauses lors de leurs journées de travail ou qu’ils marchent dans des sentiers. L’espace réserve aussi une importante section à un potager.

Implantations réussies et exemplaires

Au Québec et dans la région de Montréal, bien que les politiques ne soient pas encore toutes en place à ce sujet, diverses initiatives ont fait la manchette ces dernières années. Elles démontrent que la volonté de verdissement ne se limite plus aux propriétaires résidentiels. Pensons au Palais des congrès, qui dans le cadre de sa transformation au début de la décennie, a décidé de réserver 150 000 pieds carrés de superficie de toit à l’aménagement de zones potagères, d’aires de repos et d’espaces pour des événements.

Plus récemment, en 2017, une succursale de la chaîne de marchés d’alimentation IGA a implanté le plus grand potager biologique sur toit au pays. Maître d’œuvre de ce concept qu’elle a conçu et qui s’étend sur 25 000 pieds carrés, l’entreprise La ligne verte y déploie une demi-douzaine de spécialistes. Ils entretiennent et exploitent chaque jour le potager en y faisant pousser une trentaine d’espèces (betteraves, aubergines, carottes nantaises, tomates-cerises, poivrons, mesclun, fines herbes, etc.) qu’ils revendent ensuite au détaillant. Ce dernier permet même de commander en succursale des légumes récoltés directement sur son toit en temps réel. Difficile à battre en matière de fraîcheur!

Pour Antoine Trottier, cofondateur de La ligne verte, de telles réalisations démontrent toute la pertinence des toits végétaux et font en sorte qu’ils deviendront un jour monnaie courante. « Le désir de les implanter est là, car les gens sont maintenant convaincus de leurs bénéfices, dit-il. Toutefois, la plupart des structures des bâtiments actuels rendent ardue, voire impossible, leur mise en place. Le portrait actuel ne correspond donc pas à la volonté qu’on observe sur le terrain. »

Le spécialiste précise cependant que bon nombre de développeurs immobiliers intègrent désormais les toits verts à leurs projets. Il cite à ce chapitre deux fermes qui seront installées sur des toitures de complexes résidentiels mis en construction sur la rive sud de Montréal en 2020.

Verdir plus que les toits

Question de pallier les contraintes et restrictions que posent les édifices actuels, Antoine Trottier et son associé Patrice Godin ont ajouté à leur offre de services l’installation d’autres structures résidentielles vertes sur les murs, dans les escaliers, etc. Le nom La ligne verte évoque d’ailleurs cette continuité végétale au sein d’un même bâtiment et la capacité de l’entreprise à verdir tous les genres de surfaces.

Et la mission de la société ne s’arrête pas là, car un projet en chantier vise l’implantation d’un réseau de fermes sous la forme de franchises ou de coopératives en milieu urbain. « Au fil des générations, les citadins se sont éloignés de la profession de fermier et de cultivateur, et nous aimerions remettre en valeur ce rôle. » Dans une logique de sensibilité environnementale, les fermes seraient érigées en fonction du circuit le plus court possible entre la récolte et l’assiette du consommateur.

Le développement durable selon Antoine Trottier

Selon moi, le développement durable repose sur trois piliers : sa viabilité, son impact positif au sein de la communauté et son respect envers l’environnement. Il faut viser l’équilibre entre ces trois sphères. 

Constituer une équipe en vue de croître

C’est justement pour résoudre des enjeux liés à la croissance que La ligne verte a recouru à l’aide financière de PME MTL. « Nous étions parvenus à une étape où il fallait choisir, raconte Antoine Trottier. Ou bien l’on continuait de se consacrer aux mêmes tâches que depuis les débuts de l’entreprise ou bien l’on déléguait des responsabilités à d’autres afin de nous concentrer sur des fonctions favorisant son développement et sa croissance. »

Le soutien pécuniaire de PME MTL a ainsi permis aux deux associés de se doter d’une équipe stable en plus d’accélérer la mise en place de nouveaux services. L'équipe d’experts de PME MTL leur a également procuré des connaissances et une vision plus globale quant à la gestion d’entreprise. « Nous y avons découvert des idées, notamment sur le plan du design thinking, que nous pouvons aujourd’hui appliquer à notre organisation. »

--

La ligne verte est soutenue par PME MTL Centre-Ville.

Découvrez comment PME MTL peut accompagner votre entreprise en matière de développement durable

Recevez nos contenus exclusifs par courriel