Réparer les vélos à distance, le défi de CycloChrome

Défi d’entrepreneur | 21 août 2018

Les installations de CycloChrome ne grandiront pas de sitôt. La demande pour ses services, elle, ne prend pas répit. Comment poursuivre la croissance ? L’école-entreprise d’économie sociale a plusieurs options dans sa poche et a mis de l’avant l’une d’elles cet été : offrir un service de réparation de vélos itinérant.

C’est à la fois l’un des plus gros ateliers de réparation de vélos au Canada, mais aussi un centre de formation en mécanique du vélo pour potentiels décrocheurs. Bienvenue chez CycloChrome, l’OBNL responsable notamment de l’entretien des 6 250 vélos en libre-service BIXI et de ceux utilisés par les patrouilleurs du Service de police de la Ville de Montréal.     

L’organisation offre depuis 10 ans une formation en mécanique du vélo. Celle-ci s’adresse principalement aux jeunes du secondaire susceptibles de décrocher du système d’éducation. Ils sont près de 220 à avoir été formés ici. Du lot, plusieurs ont été embauchés et constituent aujourd’hui 60 % des employés de CycloChrome.

Pierre-Luc Langlois fait partie de l’organisation depuis 2012 et dirige celle-ci depuis 2016. Avec les années, il a fait de l’efficacité et de l’amélioration continue deux priorités afin de réduire le temps requis pour la réparation et l’entretien des vélos.

Réparer et entretenir les vélos toujours plus efficacement

« Chacun des 18 postes a son code de couleurs, ses propres outils et un “shadow board” pour tout bien ranger, explique-t-il. On a aussi créé des postes de superviseurs et d’évaluateurs pour standardiser le travail. »

Ces transformations ont eu un impact certain. En cinq ans d’amélioration continue, un employé de Cychlochrome accomplit désormais en 40 heures ce qui lui prenait jadis environ 75 heures à accomplir !

Mais voilà, encore cette année, les déplacements en BIXI ont gagné en popularité. Une augmentation qui dépasserait les 25 % selon les estimations de l’organisme, et qui engendre du travail supplémentaire pour les employés de CycloChrome.

Utilisant déjà ses installations au maximum de sa capacité, l’école-entreprise de La Petite-Patrie doit trouver de nouvelles façons d’organiser le travail afin de répondre à la demande. Heureusement pour elle, son directeur général avait déjà un projet en vue pour l’été 2018 pour accroitre sa capacité.

Créer un service mobile avec deux camions ateliers

Pour pallier à son manque d’espace, CycloChrome a aménagé ce printemps deux camions afin de les transformer en ateliers mobiles. Ceux-ci circulent à Montréal et permettent à l’entreprise d’entretenir une partie des vélos BIXI, notamment.

L’objectif n’est pas de faire de la compétition aux ateliers de vélo mais plutôt de devenir un plus pour l’industrie.

« On offre aussi le service aux entreprises qui comptent plusieurs employés qui se déplacent en vélo, explique M. Langlois. On a déjà mené un projet pilote à la Maison Manuvie, et la réponse a été super positive.

“L’objectif, ce n’est pas de faire de la compétition aux ateliers de vélo, ajoute-t-il, mais plutôt de devenir un plus pour l’industrie. Ce qu’on veut surtout, c’est offrir de nouvelles expériences de travail à nos employés et stagiaires.”

Et ces nouvelles expériences profiteront à encore plus d’employés et de stagiaires. C’est que l’entreprise prévoit passer de 38 à 60 employés au cours de la prochaine année. Un chiffre de soir sera d’ailleurs ajouté afin d’accompagner l’augmentation des activités de CycloChrome. “On prévoit aussi offrir des cours de mécanique de vélo pour le public”, ajoute M. Langlois.

Même si elle a déjà une taille hors norme, l’école-entreprise maintiendra le cap sur la croissance au cours des prochains mois selon son directeur général. “On investit à chaque année, on veut continuer à croître pour être capable d’accueillir un plus grand nombre d’employés et de stagiaires tout en diversifiant notre offre de service”, dit-il.

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CycloChrome est soutenu par PME MTL Centre-Est.

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