Savoir faire évoluer son modèle d'affaires

Défi d’entrepreneur | 23 janv. 2018

Faire évoluer le modèle d’affaires et multiplier les efforts marketing

La salle Désilets du cégep Marie-Victorin était aux prises avec d’importantes difficultés financières. Pour sortir cette salle de spectacle du marasme, Jean-Marc Ravatel, directeur général et artistique de l’endroit a choisi deux voies : devenir diffuseur et miser sur le marketing. M. Ravatel peut aujourd’hui crier victoire.

Lorsque le cégep Marie-Victorin est passé de privé à public en 1993, sa salle de spectacle - la salle Désilets - est devenue la responsabilité d’un OBNL baptisé Centre Culturel Espace 7000. Des soirées de bingo ont longtemps permis à l’endroit de s’autofinancer. Or, l’interdiction de fumer dans les endroits publics et la prise en charge des bingos par Loto-Québec ont changé la donne. Autrement dit, la salle Désilets venait de perdre sa principale source de financement.

Miser sur le potentiel de la salle

Les déficits annuels se sont donc multipliés, atteignant jusqu’à 60 000 $. La situation devenait intenable. Les choses ont toutefois changé lorsque Jean-Marc Ravatel, est entré en poste en 2013.

Fort de son expérience de 30 ans dans le monde des arts et spectacles, M. Ravatel a illico pris le taureau par les cornes. « J’ai trouvé de nouveaux locataires et je me suis appliqué à préparer un plan de communication pour mieux faire connaître la salle », dit-il.

Dotée d’une scène plus profonde et plus grande que la moyenne et comptant 700 places, la salle Désilets était un secret trop bien gardé, selon lui. « Nous sommes l’une des seules salles de spectacle d’importance pouvant desservir l’est de Montréal. Il fallait le faire savoir. Et c’est ce que nous avons fait. Le nombre de gens qui louaient la salle a fait un bond. »

Changer la mission

C’est avant tout en devenant un diffuseur d’événements, bref en achetant des spectacles et en s’occupant de la vente des billets, que la salle Désilets a connu une sorte de renaissance. Une opération de 175 000 $ sur trois ans. Donc, un pari risqué. Mais Jean-Marc Ravatel a pris le temps, encore une fois, de bien faire les choses.

« On a d’abord fait un plan de commercialisation pour lequel j’ai reçu une aide financière de PME MTL, dit-il. On a embauché un consultant. Plusieurs consultants voulaient travailler avec nous, mais ils étaient spécialisés en marketing. Je cherchais plutôt quelqu’un issu du monde des arts. J’en ai trouvé un. Ça nous a coûté 10 000 $, mais on en a eu pour notre argent, sinon plus. »

 Aussi, la salle Désilets a profité du PRAM-Est, un programme municipal qui visait à revitaliser l'Est de Montréal. Ainsi, la salle a reçu plus de 82 000 $ sur deux ans. Une bonne partie de cette enveloppe a servi à l’embauche d’une personne à temps partiel au service des communications, à la création d’un nouveau site web et à une présence plus active sur les médias sociaux.

Impliquer les personnes-clés

Jean-Marc Ravatel aime à rappeler qu’un bon réseau de contacts et un conseil d’administration diversifié - sinon un comité aviseur – fera toute la différence dans le succès d’une entreprise, fut-elle à but lucratif ou pas.

« Se bâtir un beau C.A. implique de trouver des personnes-clés, des personnes qui ont leurs forces respectives. En se basant sur les forces de chacun, on peut former des sous-comités pour devenir encore plus efficaces. »

En 2017, la salle Désilets aura été l’hôte d’une dizaine de spectacles. Son chiffre d’affaires est passé de 240 000 $ à plus de 400 000 $. L’OBNL compte quatre employés à temps plein et une multitude de pigistes sur sa liste de paie. En 2018, Jean-Marc Ravatel nous réserve quelques surprises, notamment une rencontre entre une chorale, le chœur JFP regroupant 170 adolescents et un groupe de trip-hop, Dear Criminals, ça promet !

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Le Centre Culturel Espace 7000 est soutenu par PME MTL Est-de-l'Île

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