Gérer son entreprise comme une grande famille
Lorsque Mélissa Harvey incorpore Zorah Biocosmétiques en 2006, elle ignore que l’aventure la conduira à piloter un jour une entreprise comptant près de 50 employés, issus d’une vingtaine de nationalités! Et pourtant ça s’est avéré. L’entrepreneure raconte comment son équipe a réussi à créer une famille sans que des différences culturelles aient interféré.
Maroc, année 2003. Alors étudiante à HEC Montréal, Mélissa Harvey entreprend là-bas un stage en coopération internationale.
Son dada : le commerce équitable. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’amène à visiter différentes coopératives de l’endroit, découvrant au passage le commerce de l’huile d’argan.
Baser les opérations de son entreprise sur des valeurs fortes
Charmée par le produit et ses vertus tant alimentaires, pharmaceutiques que cosmétiques, Mélissa Harvey en ramène une cargaison au Québec. Elle entreprend alors de développer, avec son conjoint Richard Morin, une batterie de produits cosmétiques à la fois équitables, biologiques et écologiques, le tout à partir d’huile d’argan!
Zorah Biocosmétiques naît finalement en 2006 et commercialise ses premiers produits l’année suivante. L’engouement se fait sentir tout de suite, forçant le couple à réagir et à s’entourer.
Rejoindre les premiers candidats
« On ne savait pas trop quel type d’employé il nous fallait, alors j’ai contacté l’Alternative, un organisme qui aide les nouveaux arrivants à s’intégrer sur le marché du travail, explique la femme d’affaires. Et on nous a recommandé une première employée. »
Avec cette embauche, le duo d’entrepreneurs allait non seulement recevoir un coup de main pour l’emballage de ses cosmétiques, mais aussi profiter du programme québécois d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME), limitant l’impact de cette embauche sur ses finances.
« Ça nous a vraiment aidés au début », souligne Mélissa Harvey.
L’expérience a été si concluante que Zorah embauchera au total 4 de ses employés par l’entremise de l’Alternative. Puis, le bouche-à-oreille aidant, ce sont les amis de ces premiers employés qui sont venus gonfler ses rangs.
Dix ans plus tard, ce sont maintenant une vingtaine de nationalités qui sont représentées parmi les 45 employés de chez Zorah. « C’est presque l’ONU ici », lance à la blague la femme d’affaires.
Créer des liens grâce à l’environnement physique
Si la cofondatrice de Zorah s’amuse de la situation aujourd’hui, c’est parce que son entreprise n’a jamais été gênée par des conflits issus de différences culturelles chez ses employés, peut-être parce qu’elle a adopté dès le départ une approche qui allait contribuer à ce succès.
« On a créé l’entreprise dans laquelle on aurait voulu se retrouver Richard et moi, explique Mélissa Harvey. Ici, chaque employé a son importance, et tout le monde travaille en équipe. C’est une vraie famille. »
Tout commence par les installations physiques. L’aire ouverte qui donne sur des bureaux vitrés fait en sorte que tout le monde est visible en permanence chez Zorah. Les équipes ne se retrouvent ainsi pas cloisonnées. Les silos, d’ailleurs, sont absents ici, souligne l’entrepreneure.
« Les gens des équipes de marketing et de production, par exemple, vont se côtoyer à plusieurs reprises », souligne Mélissa Harvey.
C’est notamment en misant sur les anniversaires et les bons coups de ses équipes que Zorah réussit à souder ses troupes. La cuisine du bureau favorise aussi les échanges, selon la présidente de Zorah. « Les gens apprennent à se connaître à travers les repas que chacun prépare », dit-elle.
En plus d’amener ses employés à se connaître, la PME crée des aménagements pour ses employés en fonction de leur culture. « En période de ramadan, par exemple, on permet à certains de nos employés de quitter le travail plus tôt », indique Mélissa Harvey.
Optimiser le rôle de chacun
Cette culture d’entreprise, Mélissa Harvey espère la transporter du côté de la grande entreprise que deviendra bientôt Zorah. La PME vient d’ailleurs de revoir son organigramme et d’intégrer des cadres à son équipe.
« Pour nous, c’est primordial que ces changements n’affectent pas les valeurs profondes de l’entreprise que sont l’entraide et l’esprit de famille », souligne la femme d’affaires.
Après avoir maintenu ces valeurs depuis le lancement de l’entreprise en 2006, parions qu’elle y parviendra.
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Zorah Biocosmétiques est soutenue par PME MTL Centre-Est