Fonder une PME sans disposer de trésorerie d’avance, le défi d'Arcade Laboratoire

Défi d’entrepreneur | 16 octobre 2018

François Fafard et sa conjointe, Dominique Rheault, sont la preuve qu’il est possible de fonder une entreprise de services professionnels en santé sans disposer de sommes colossales. Même si les clients se faisaient rares au début, ils ont refusé de jeter la serviette et ils ont finalement triomphé avec Arcade Laboratoire. Récit et stratégie.

Arcade Laboratoire fabrique des appareils orthodontiques. Ce laboratoire dentaire de Rosemont conçoit une centaine de produits différents en lien avec les « broches » et autres outils de corrections maxillaires. Il ne fait que du sur-mesure. La PME, fondée en 2014, vend ses produits aux dentistes du Québec et de l’Ontario.

Obtenir du financement

Trouver du financement pour fonder une entreprise n’allait pas être une mince affaire. Du moins pour François Fafard. Traînant derrière lui un dossier de crédit peu attractif, le jeune entrepreneur partait de loin. Les banques ne voulaient rien savoir de lui.

Ne se laissant nullement décourager, le jeune entrepreneur a pu compter sur la marge de crédit de sa conjointe et partenaire d’affaires, Dominique Rheault. Ensuite, le couple s’est inscrit à un concours en entrepreneuriat, où il raflé les honneurs et empoché… 15 000 $.

« Ça nous a servi de levier, lance M. Fafard. On avait maintenant de l’argent pour se partir en affaires. PME MTL a accepté de nous financer pour l’achat d’équipements. Fonder notre entreprise a coûté environ 90 000 $. »

Et d’ajouter : « S’inscrire à un concours, ce n’est pas facile et c’est beaucoup de travail, surtout le plan d’affaires. Mais ça vaut la peine. Notre conseillère à PME MTL nous l’a fait comprendre et on la remercie pour cela. En plus, il existe plein de concours qui ne sont pas nécessairement connus. »

Développer une stratégie pour attirer de nouveaux clients

Trouver des clients est sans doute ce qui a été le plus difficile depuis la fondation de l’entreprise, estime François Fafard. Heureusement, un ancien employeur leur a demandé de faire de la sous-traitance. Cela leur a permis d’engranger quelques revenus. Mais ce n’était pas suffisant. « J’ai passé tout un été à faire des « cold calls » (démarchage téléphonique) et je n’ai pas trouvé une seule personne intéressée par notre laboratoire », relate François Fafard, 35 ans.

Trouver la meilleure stratégie pour attirer l’attention des dentistes n’a donc pas été une sinécure. « On n’était pas connu auprès des dentistes. C’était donc impossible de les rencontrer », dit-il.

Sur le point de déclarer forfait, le duo de techniciens en laboratoire a choisi comme approche ultime de visiter personnellement chaque clinique dentaire de l’île de Montréal. Bref, ils ont fait du porte-à-porte. Le résultat a été instantané. Arcade Laboratoire était désormais en orbite.

Apprendre de ses erreurs et toujours persévérer

François Fafard, leader dans l’âme, ne l’a pas toujours eu facile. Une adolescence pas facile et des premiers pas laborieux en affaires auraient pu annihiler toute envie de fonder une entreprise. « Au contraire, j’étais encore plus motivé, dit-il. Et j’ai beaucoup appris de mes erreurs. »

D’ailleurs, rappelle-t-il, développer des réflexes et se renseigner sur ses droits est la meilleure chose à faire quand un litige éclate avec un ancien partenaire d’affaires. « En quittant l’ancienne entreprise où j’étais actionnaire, le président m’a fait signer une clause de non-concurrence de cinq ans, ce qui, je l’ai appris plus tard par des avocats, n’était pas nécessaire et vraiment exagéré. »

Maintenant en selle, principalement dans la grande région de Montréal, François Fafard et Dominique Rheault veulent augmenter leur présence au Québec. « Il faut être assez près du marché pour pouvoir livrer nos produits dans un délai de 24 heures », révèle l’entrepreneur.

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Arcade Laboratoire est soutenu par PME MTL Centre-Est.

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