Le recrutement n’a jamais été aussi ardu. Et c’est encore plus difficile de conserver ses employés en ce temps de grande démission, un phénomène qui suscite à la fois incompréhension et désarroi chez les employeurs.
« Mais qu’est-ce qu’ils veulent? » C’est une question que bien des dirigeants se posent ces jours-ci. Ce « ils », ce sont les millénariaux et la génération Z qui imposent de nouvelles valeurs et obligent les employeurs à repenser l’organisation du travail.
Alors que les pénuries d’emploi touchent tous les secteurs, les candidats ont aujourd’hui l’embarras du choix et les employeurs doivent travailler fort pour gagner leur fidélité. Comment les satisfaire? Voici des pistes de solutions.
Offrir une expérience employé qui se démarque
Elle est aujourd’hui indispensable pour sortir gagnant de la course au recrutement. Or, bien des employeurs ont négligé de transformer leur offre d’emploi en une expérience employé dynamique. « Beaucoup ne savent pas trop comment changer leur façon de faire. Mais ne pas s’adapter, c’est risquer de ne plus être dans le coup », affirme Éric Porlier, directeur ressources humaines, gestion de carrière et service de placement à PME MTL Centre-ville.
Les employeurs gagnent donc à être proactifs pour améliorer la satisfaction de leurs employés au travail. « Selon une étude de McKinsey, le niveau d’engagement est 16 fois plus élevé quand l’expérience de travail est agréable », explique Éric Porlier.
Donner du sens au travail
Comment améliorer la satisfaction des employés au travail ? « Les jeunes travailleurs sont avides de sens. Pour eux, le travail n’est plus seulement un moyen de gagner un salaire, c’est un mode de vie, ajoute M. Porlier. Ils veulent également se sentir écoutés, considérés et avoir l’impression que leur travail fait une différence pour l’entreprise, mais aussi pour la communauté qui l’entoure. »
Travailler (réellement) en collaboration, avoir de l’espace pour apporter des solutions innovantes, ce sont d’autres éléments importants à leurs yeux. Ils demandent également que les responsabilités liées à leur poste soient claires, une lacune qui est encore trop souvent à corriger.
Montrer du leadership
Parfois, c’est le patron qui fait toute la différence. Noémie, 27 ans, peut en témoigner. À deux occasions, elle est restée en poste pas tellement pour l’emploi en tant que tel, mais parce que son gestionnaire était à l’écoute des besoins de son équipe. Elle a notamment travaillé au service à la clientèle d’une entreprise de télécommunications comme contractuelle. « Il nous a fait sentir qu’on était aussi important que les employés réguliers et on avait envie de se dépasser pour lui. Même si nos conditions n’étaient pas aussi avantageuses que ces derniers, notre équipe était beaucoup plus stable. Certaines personnes comptaient plus de cinq ans d’expérience alors que dans les autres équipes, rares étaient ceux qui étaient là depuis deux ans. »
Elle a par la suite travaillé comme coordonnatrice en gestion de projet pour un OBNL à un salaire moindre que ce qu’elle aurait pu avoir ailleurs. Encore là, c’est son patron qui a su la retenir. « Il me laissait beaucoup de latitude dans mon travail et me confiait constamment de nouvelles responsabilités. J’ai pu développer mes compétences notamment en gestion qui m’ont bien servi par la suite », raconte-t-elle.
Fournir aux employés des occasions de grandir dans leur emploi est un autre élément qui favorise la rétention. « Les employés veulent faire partie d’une communauté bienveillante. L’entreprise qui démontre un intérêt véritable pour leur évolution aura plus de succès dans la rétention. Elle ne doit donc pas viser juste ses besoins à court terme, mais aussi prévoir quelles ressources elle aura besoin dans le futur », conseille Éric Porlier.
Faire preuve de flexibilité
Télétravail (au pays ou à l’étranger), horaire hybride… Aujourd’hui, les employés veulent choisir où et comment ils travaillent, sinon ils sont susceptibles de partir. « Lors des entrevues d’embauche, leur première question, c’est bien souvent de s’informer de la politique de télétravail, relate Éric Porlier. Pour les employeurs, cela exige beaucoup d’adaptation. Pour redonner envie aux employés de venir au bureau, il faut créer des expériences à valeur ajoutée. »
Réaménager les bureaux pour créer des postes de travail plus ergonomiques, prévoir des espaces collaboratifs et des zones de vie pour favoriser les rencontres informelles avec les collègues histoire de maintenir la cohésion dans l’équipe, voilà le genre d’initiatives qui peuvent contribuer à faire revenir les salariés.
Les entreprises n’ont plus le choix. Aujourd’hui, les candidats ont le gros bout du bâton — et ils l’auront pour plusieurs années encore. Reconnaître et satisfaire leurs attentes, c’est la clé pour se démarquer comme employeur.
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