Faire apprendre la musique aux 7-17 ans et les transformer en vedettes du rock, tout en leur donnant confiance en eux et en leur faisant découvrir des talents insoupçonnés. Voilà la mission de l’École du rock de Montréal, où l’épanouissement personnel est aussi important que les accords.
Cofondateur des studios de répétition Musicopratik, nés en 2005 dans l’arrondissement Verdun, Patrick Mainville, entrepreneur, musicien autodidacte et professeur de musique, lancera le 5 juillet l’École du rock de Montréal. Ce lieu s’inspire de concepts comme Rock School Barbey, en France, et School of Rock, aux États-Unis. Sa mission? Devenir le lieu que les rockers actuels auraient aimé fréquenter durant leur jeunesse.
Ainsi, les 7-17 ans y découvriront les rudiments du rock sous une forme ludique, où le jeu et le plaisir sont au cœur de l’enseignement. « Après l’isolement forcé causé par la Covid, ils ont besoin de se retrouver, de jouer, de s’amuser, estime le directeur général. Notre concept combine donc apprentissage et plaisir, avec des enseignants provenant de la scène musicale montréalaise. »
Selon Patrick Mainville, le rock représente le format idéal pour que les élèves s’éclatent et jouent à la vedette, formant même leur propre groupe. De plus, ce style se décline en tellement de dérivés (blues, jazz, etc.) que chacun pourra y trouver son compte. En fait, le rock joue ici le rôle de la porte d’entrée vers un univers musical extrêmement large et varié.
Tous les jeunes rêvent de devenir des rock stars, dit-il. Le rock, c’est l’énergie qui s’exprime et c’est une façon de ne pas s’excuser.
Mission sociale en prime
Cela dit, les méthodes déployées visent aussi à aider les participants à acquérir des attributs pour la vie : se sentir compétents, prendre confiance, vivre une passion, se dépasser, etc. « La musique s’apprend autrement qu’avec des solfèges et des cahiers remplis de notes, croit Patrick Mainville. Nous voulons leur offrir un terrain de jeu où ils s’amuseront en apprenant. »
Afin de tester son concept, l’entrepreneur a mené un groupe de discussion auprès de parents. « Ils ont trippé sur l’idée et ne se voyaient pas enfermer encore leurs enfants à l’intérieur tout l’été avec des masques sanitaires. »
Puisque son fondateur est musicien professionnel d’expérience, l’École du rock permettra aussi aux élèves de se familiariser avec une foule de facettes liées à ce milieu : prises de son, logiciels spécialisés, tests de micros, etc.
De plus, à titre de copropriétaire de Musicopratik, Patrick Mainville leur fera vivre la véritable expérience des studios. Et sur le plan des affaires, en formant de futurs musiciens, il espère générer la prochaine clientèle desdits studios. Ceux-ci reçoivent d’ailleurs chaque mois plus de 2000 utilisateurs.
Approche validée par des pédagogues
Pour son volet éducatif, le décideur collabore avec Mariève Blanchet, professeure au département des sciences de l’activité physique de l’UQAM et spécialiste en développement de la petite enfance. Elle a ainsi contribué à l’élaboration du programme d’apprentissage à partir d’expériences qu’elle a menées en accompagnant de jeunes dans le sport. « Malgré leurs différences, le sport et la musique développent chez ceux qui les pratiquent des qualités communes telles que la dextérité et la confiance. »
Des spécialistes du département de musique de l’Université McGill ont aussi contacté l’institution pour fournir leur savoir-faire. Ces derniers ont piloté pendant huit ans un programme musical destiné aux jeunes. Certaines composantes en seront reprises par l’École du rock.
La musique, ça s’apprend autrement qu’avec des solfèges et des cahiers remplis de notes.
Les inscriptions sont en cours : on espère intéresser 200 jeunes au programme intensif d’une semaine Immersion Rock, présenté huit fois cet été. Au menu : ateliers musicaux (guitare, basse, batterie, chant), activités axées sur l’univers du rock, performances scéniques et filmées, enregistrement professionnel… et baignades occasionnelles à la Plage de Verdun, à quelques mètres de l’École et de Musicopratik, sur l’avenue de l’Église.
Il n’en coûte que 400 $ pour une semaine entière de formation. « Lors des consultations avec les parents, ils s’attendaient à débourser nettement plus, confie Patrick Mainville. Notre but n’est pas de nous enrichir, mais de permettre à des jeunes de vivre des expériences inoubliables et de recevoir des acquis durables. »
Une entreprise des industries créatives et culturelles soutenue par PME MTL
J’ai eu un coup de foudre pour PME MTL. Ses membres sont à la fois pour nous des conseillers, des mentors et des amis. Notre projet existe grâce à eux.
« J’y ai reçu du soutien, des conseils et de l’accompagnement d’un expert en commercialisation des innovations pour les industries créatives et culturelles. Idéation, préparation des plans (d'affaires, stratégique, de commercialisation et d'opérations), il a assuré un suivi à chaque étape, en plus de maillages avec des partenaires externes et des membres de son réseau. D’ailleurs, je dois parfois me retenir de le contacter, car je le ferais chaque jour. Comme entrepreneur et artiste, j’ai parfois des tonnes d’idées en tête. Toutefois, les experts de PME MTL m’encouragent à focaliser et à ne pas trop m’éparpiller. En quelque sorte, l’École du rock leur appartient un peu. Mon conseiller m’a même avoué qu’il s’agit de son projet coup de cœur. Si quelqu’un désire se lancer en affaires, je lui suggère de contacter PME MTL avant tout. »
L'école du rock a également reçu une aide financière importante, soit 75 000 $ du Fonds commercialisation des innovations (60 000 $ de prêt afin de financer l'achat d'équipement et 15 000 $ de subvention pour le marketing).
L’École du rock de Montréal est soutenue par PME MTL Grand Sud-Ouest.