Attirer des talents en valorisant son expertise technologique, le défi de Nanogrande

Défi d’entrepreneur | 8 août 2018

Juan Schneider a passé la moitié de sa vie à faire de la recherche et à brasser des affaires dans l’univers des nanotechnologies. Sa passion pour l’infiniment petit ne se dément pas. C’est d’ailleurs en partie grâce à elle qu’il est aujourd’hui à la tête de Nanogrande, une PME qui commercialise des imprimantes nanométriques 3D parmi les plus performantes au monde.

Fondée en 2014, Nanogrande fabrique et commercialise deux modèles d’imprimantes 3D capables de créer des pièces complexes se mesurant en micrométriques. Des pièces destinées, entre autres, pour les secteurs médical, de l’aérospatial et de la microélectronique.

Nourries avec des métaux comme l’or, l’argent, le cuivre, le titane, l’acier inoxydable ou des alliages, les imprimantes mises au point par Juan Schneider et son équipe peuvent créer, à très petite échelle, des pièces complexes comme des microturbines, des système de refroidissement, des valves, des aiguilles, voire des « stents » utilisés en chirurgie cardiaque.

Transmettre aux autres son goût pour la recherche

Si Juan Schneider a réussi à mettre sur pied une PME techno de la trempe de Nanogrande, c’est grâce à son expérience à la fois en affaires et en sciences. Dans une autre vie, il était à la tête de Nanométrix, une start up universitaire spécialisée dans les nanomatériaux. Mais surtout, c’est à son goût de la recherche, de l’avancement, bref du dépassement de soi, que l’entrepreneur doit son succès.

« Il y a une façon de voir si quelqu’un est passionné, croit-il. C’est ce que j’arrive à transmettre aux gens qui décident de venir travailler avec moi. Dans une start-up, il n’y a pas de sécurité. On y a va parce qu’on est passionné. »

Ne pouvant payer tout le monde à leur juste valeur, Juan Schneider affirme malgré tout n’avoir eu aucune difficulté à mettre sur pied une équipe de choc. Il compte trois employés et cinq collaborateurs externes.

« Ils continuent avec moi, car on trouve des solutions et des clients, dit-il. Et on gagne des prix, notamment à New York. C’est un long processus, mais ça donne des résultats. Lorsque l'on construit quelque chose, ça prend de la patience et de la passion. »

Créer un comité aviseur pour bonifier son expertise

Le scientifique n’a pas seulement fait appel à des spécialistes pour les activités quotidiennes de sa PME. Il a eu la brillante idée de créer un comité aviseur venant bonifier les connaissances et l’expertise de Nanogrande.

En font partie : un spécialiste en valorisation des licences et de la recherche universitaire, un autre en innovation, un troisième en financement biomédical, de même qu’un pionnier du secteur des imprimantes 3D.

Faire appel à plusieurs sources de financement

Pour financer sa PME, l’entrepreneur a investi une partie de ses économies personnelles. Il a également mis son chapeau de consultant en nanomatériaux. Bref, ses honoraires ont servi à générer du cash flow. La BDC lui a récemment consenti un prêt pour l’achat d’équipements. Il a par ailleurs reçu une bourse, de même qu’un prêt d’un organisme d’aide aux entreprises. PME MTL nous a accordé une subvention récente et un prêt qui nous a permis de nous installer dans des locaux à Montréal qui répondent à nos besoins.

Être stratégique dans le choix de ses partenaires financiers.

Pour la suite des choses, Juan Schneider est à la recherche de nouveaux capitaux afin, dit-il, « de passer à une vitesse supérieure ». Il met ses contacts à contribution. Des investisseurs locaux, mais aussi étrangers (d’Allemagne et des États-Unis), sont dans sa mire.

« Les centres de recherche ont été les premiers à nous répondre, explique le chef d’entreprise. Nous poursuivons nos démarches auprès des entreprises industrielles afin d’intégrer pleinement le marché. D’ici 5 ans, on pense pouvoir vendre entre 70 et 80 imprimantes annuellement partout dans le monde. »

Le fondateur de Nanogrande a également joué les mentors auprès d’un étudiant du collège Dawson. Pédagogue de longue date, il enseigne, dans ses temps libres, les arts martiaux à l’Université de Montréal. Ca prend de la patience et de la passion​ !

-- 

Nanogrande est soutenue par PME MTL Centre-Ouest

Recevez nos contenus exclusifs par courriel