AMCAL : comme un membre de la famille

Défi d’entrepreneur | 5 juillet 2020

Depuis près d’un demi-siècle, l’organisme Les Services à la famille AMCAL offre aux jeunes et aux familles en difficulté de l’aide sous de multiples formes. Et malgré les complications causées par la crise pandémique, son équipe a continué d’être présente et de répondre aux demandes.

Organisme communautaire établi dans la ville de Pointe-Claire, AMCAL œuvre depuis 1975 auprès de familles dont les membres éprouvent des problèmes relationnels, conflictuels, comportementaux, scolaires, etc. Chaque jour, son équipe composée d’éducateurs, de thérapeutes et de travailleurs sociaux côtoie ainsi des gens aux prises avec l’anxiété, la dépression, l’angoisse, l’indiscipline et autres troubles du genre.

Contrairement à des groupes qui interviennent au pied levé dans des situations urgentes ou de violence, AMCAL n’est pas un centre de crise. C’est davantage une ressource à laquelle les gens font appel quand ils n’arrivent plus à solutionner des enjeux par eux-mêmes, lorsqu’ils se trouvent dans un cul-de-sac.

Promouvoir et préserver les relations familiales saines

Parmi la demi-douzaine de programmes offerts par AMCAL, son volet résidentiel propose depuis plus de trois décennies aux adolescents troublés de 12-17 ans un séjour de huit à 14 semaines (du lundi au jeudi) au pavillon de l’organisme. Il leur procure ainsi une pause bénéfique afin qu’ils remettent leurs idées au clair tout en regagnant l’énergie physique et émotionnelle nécessaire pour faire face aux enjeux familiaux : baisse de rendement à l’école, fugues, colères, mensonges, fermeture envers la famille, rejet des tâches ou des règlements à la maison, baisse d’intérêt pour les sports et loisirs, mauvaises relations, agressivité récurrente, etc. 

On y trouve aussi un programme de thérapie familiale, autour de thèmes comme le renforcement des familles et le maintien des familles saines. De plus, des collaborations avec certains groupes (commissions scolaires Lester B. Pearson et Marguerite-Bourgeois, CLSC Pierrefonds, CLSC Lac St-Louis, Centre des femmes Ouest-de-l'Île, etc.) ont permis le déploiement d’autres volets. Par exemple, un d’eux vise le développement de compétences sociales positives et de bonnes relations en milieux sociaux, familiaux et scolaires. Un autre table davantage sur l’épanouissement des compétences parentales et sur la socialisation chez les jeunes.

Trouver les solutions en soi

« La famille est la base même de la construction de l’être humain, explique la directrice générale d’AMCAL, Sophie Dalbec. Pensons aux témoignages fréquents de gens qui évoquent leur enfance en disant : " Nous n’étions pas riches, mais il y avait beaucoup d’amour chez nous ". Notre approche ne consiste donc pas à guérir les gens, à produire des thérapies individuelles ou à trouver les coupables d’une situation conflictuelle, mais bien à faire participer chaque membre de la famille à la découverte de solutions. »

La responsabilisation des individus est au cœur de nos activités. 

Quelques programmes exigent des utilisateurs qu’ils remplissent un questionnaire de 12 pages, démontrant ainsi leur engagement à réussir. « La responsabilisation des individus est au cœur de nos activités. Nous tentons toujours de démontrer que les gestes ont des impacts. Ainsi, nous ne proposons pas des plans d’intervention prédéterminés que nous appliquons d’un cas à l’autre. Dans une optique de solution durable, nous favorisons davantage l’introspection des gens. Que veulent-ils devenir ? Où se voient-ils dans l’avenir ? Que désirent-ils changer ? Ce sont autant de questions que nous leur posons afin de stimuler leur réflexion et, à terme, de les aider à se reconstruire. Nous leur faisons comprendre qu’ils forment eux-mêmes l’armée qui va mener la bataille. »

Quand une personne souhaite obtenir un changement permanent, il faut qu’elle soit capable de nommer celui-ci. 

Défis administratifs liés à la pandémie

Sur le plan du financement, AMCAL et son équipe de 35 employés, dont huit à temps plein, fonctionnent avec un budget annuel tournant autour d’un million de dollars. Environ 40 % de cette somme proviennent d’ententes en vertu desquelles le groupe agit en sous-traitance ou en impartition. Par exemple, on recourt à ses services lors de visites supervisées où les droits d’accès ont été déterminés par les tribunaux.

Près de 35 % de son financement lui est accordé par le gouvernement du Québec, alors que le reste est généré par de grands donateurs comme la Fondation Home Depot Canada, la Fondation Tenaquip et Partage-Action de l’Ouest-de-l’île. En plus, diverses initiatives de collectes de fonds sont organisées en cours d’année.

À ce chapitre, la pandémie a forcé Sophie Dalbec à annuler trois événements qui auraient rapporté 100 000 $ à son organisme : un cocktail en avril, une compétition de bateaux-dragons au début de juin et un tournoi de golf en septembre.

Si l’on ajoute à cela que nous avons une réduction des revenus de résidence depuis la mi-mars, cela nous oblige à des suivis plus serrés dans notre gestion. 

Depuis quelques années, AMCAL dégage un léger surplus (25 000 $ en 2019), lequel est réinvesti dans ses activités et programmes. Un déficit dans l’exercice fiscal actuel ne serait donc pas dramatique, concède la dirigeante. « En 1990, l’organisme a perdu un financement majeur. Il a alors été décidé qu’il fallait diversifier les sources de revenus, question de minimiser les risques et d’éviter la précarité. »

Cela dit, même si elle se montre peu inquiète des effets à court terme de la pandémie, Sophie Dalbec reconnaît que les grands donateurs des années précédentes seront sans doute financièrement fragilisés par la pandémie qui sévit depuis mars dernier. « Puisque nous n’avons aucun contrôle sur cet aspect, nous allons focaliser sur ceux qui nous concernent. D’ailleurs, nous sommes reconnus pour être très rigoureux en matière de gestion des coûts. »

Plus d’espace, plus de services

Au retour à la normale, AMCAL disposera par ailleurs de 1000 pieds carrés supplémentaires à ses installations de l’avenue Sainte-Anne, car un agrandissement des lieux a été complété quelques semaines avant le début de la crise. « Cette espace additionnel nous permettra d’accroître nos services de 20 % au moment de l’éventuelle relance. » 

Dès le 16 mars, nous étions pleinement fonctionnels, car nous avons vite adapté nos services pour les offrir en ligne et à distance. 

Sophie Dalbec dit justement s’attendre à une grande part d’inconnu à la reprise des activités, en raison des effets pervers du confinement. « Dès le 16 mars, nous étions pleinement fonctionnels, car nous avons vite adapté nos services pour les offrir en ligne et à distance, explique-t-elle. Toutefois, parce que les jeunes sont absents des classes depuis cette période, nous ne recevons plus d’écho des enseignants et des directions quant à de possibles problèmes pédagogiques. En contrepartie, puisque l’école constitue pour plusieurs une source d’anxiété, le fait de ne pas la fréquenter a sans doute contribué à abaisser le niveau d’angoisse chez de nombreux jeunes. Un ressac demeure toutefois possible au retour en classe cet automne. Bref, nous devrons être prêts. »

Dans le même registre, l’experte estime que le confinement aura peut-être aussi transformé pour le mieux des relations familiales autrefois tendues. « Pendant plusieurs semaines, les parents ont eu du temps pour jaser avec leurs enfants ou cuisiner avec eux. Nous devrons être au rendez-vous si le retour à la routine affecte des familles. » 

Comment PME MTL a fait la différence pour AMCAL

« Un financement de 24 000 $ de PME MTL nous a permis d’agrandir nos installations en février dernier. Cela a eu pour conséquence d’accroître de 20 % nos services en plus d’ajouter deux ressources à temps plein à notre équipe. D’ailleurs, nous avons recouru à l’expertise des gens de PME MTL afin que l’affichage des postes à pourvoir corresponde pleinement à nos besoins. Nous avons aussi bénéficié de leur expertise dans la mise en place d’un soutien d’urgence lors du déclenchement de la crise pandémique. PME MTL est très présente dans l’ouest de l’île, notre secteur. C’est une très belle découverte pour nous. »

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AMCAL est soutenue par PME MTL Ouest-de-l'Île.

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