Développement durable : trois pièges à éviter

Parole d’expert | 19 octobre 2021

Vertes, durables, écoresponsables ou carboneutres : aujourd’hui, les entreprises multiplient les qualificatifs pour communiquer leurs efforts visant à résoudre les problèmes écologiques de la planète. Il faut dire que les préoccupations des consommateurs ont évolué à cet effet, et tant mieux. Voici trois écueils à éviter pour les entrepreneurs qui se lancent sur la route du développement durable.

1. L’écoblanchiment

Selon une étude réalisée en 2018 en Allemagne et aux États-Unis, les trois quarts des publicités imprimées dans les magazines comporteraient des éléments de greenwashing*. Aussi appelée écoblanchiment en français, cette notion réfère aux efforts de marketing déployés par une organisation pour se donner une image de conscience écologique – de manière trompeuse.

Pour s’assurer d’avoir une communication responsable, plusieurs points sont à évaluer. Premièrement, le message est-il véridique, clair, cohérent et proportionné au regard des actions de l’entreprise? Si un client vous demande d’expliquer en quoi vous êtes « vert », vous devriez pouvoir lui répondre avec un argumentaire construit avec des faits concrets et vérifiables. Ensuite, il faut s’attarder aux impacts environnementaux et sociaux des supports de communication. Par exemple, où est fabriquée cette bannière publicitaire? Par qui, dans quelles conditions et que va-t-il lui arriver lorsqu’elle sera démontée? Enfin, il faut être honnête sur l’effet de nos activités. Quand on se dit soucieux de l’environnement, il faut que les bottines suivent les babines. L’impact sociétal de l’entreprise, de sa marque et de ses produits est-il positif?

2. Viser trop grand, trop vite

Pour réussir en développement durable, il importe de faire les choses de manière méthodique, sans aller trop vite. Ainsi, avant de déclarer que votre entreprise prend un grand virage vert, prenez le temps de diagnostiquer sur quels enjeux du développement durable vous êtes forts ou faibles et lesquels offrent des opportunités d’agir.

En général, c’est lorsque l’ampleur de la tâche semble colossale que les gens se démotivent. Les efforts ne doivent donc pas démarrer par des mesures trop drastiques, sous peine de décourager les troupes. L’important, c’est de se faire la main avec des projets concrets à votre portée et qui donnent des résultats.

3. Négliger la valeur d’un comité DD

Devenir plus durable comme entreprise, ça passe d’abord par des humains qui déploient des efforts pour changer les choses. La volonté de poser des actions pour la planète doit émaner de la direction et l’adhésion doit être totale, du CA aux employés. Tous ces gens doivent être mobilisés vers un même but, car un capitaine n’avance pas seul : il a besoin de l’expertise et des bras de son équipage pour parvenir à destination.

Ne sous-estimez pas l’effet de levier d’un comité de développement durable. Il permettra une analyse plus juste des enjeux de votre entreprise et facilitera l’évolution des objectifs en actions par la mobilisation de vos troupes. Prenez le temps de déterminer le cadre opérationnel de ce comité : les rôles et responsabilités doivent y être bien établis et la fréquence des réunions, claire. Il faudra aussi prévoir que les heures vouées au comité DD ne représentent pas une charge supplémentaire dans la semaine de travail.

Enfin, si vous manquez d’expertise au sein de votre équipe, il est peut-être temps d’effectuer des embauches pour que les bons joueurs soient de la partie. Et n’oubliez pas qu’il est toujours possible d’aller chercher de l’aide! N'hésitez pas à contacter les experts en développement durable de PME MTL et du Fonds Écoleader qui vous guideront vers les ressources disponibles pour vous appuyer dans vos démarches écoresponsables.

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Cet article a été écrit avec l’aide des experts en développement durable de PME MTL.

 

 

* Schmuck, D., Matthes, J. et Naderer, B. (2018) Misleadingconsumerswithgreen advertising? An affect–reason–Involvement Account of greenwashingeffectsin environmentaladvertising. Journal of Advertising, 47:2, 127-145. Repéré à https://doi.org/10.1080/00913367.2018.1452652

 

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