La coopérative de solidarité Polliflora : à la rescousse des pollinisateurs

Défi d’entrepreneur | 21 novembre 2022

Jusqu’à tout récemment connue sous le nom de Miel Montréal, Polliflora a opté pour un changement d’identité afin de recentrer son offre de services et mieux répondre à la mission : être le gardien des pollinisateurs. 

Fondée en 2012, Miel Montréal était initialement une coopérative d’apiculteurs dédiée à la sauvegarde des abeilles. « Toutefois, nous avons compris que la solution ne passait pas par l’implantation de ruches et d’abeilles domestiques, mais plutôt par la protection des pollinisateurs de façon générale. Il existe près de 200 espèces uniquement sur l’île de Montréal et environ 350 au Québec », explique Charleen Kotiuga, directrice générale de Polliflora. Il s’agit de papillons, de mouches, de bourdons, de guêpes, de colibris, de coléoptères, etc., autant d’espèces qui contribuent à assurer notre sécurité alimentaire en effectuant leur travail de pollinisation. 

Réussir son repositionnement 

Désormais, le nouveau nom de l’organisme reflète bien l’un des volets essentiels de sa mission : le verdissement, qui permet de préserver et d’élargir l’habitat des pollinisateurs. Celui-ci passe par diverses activités horticoles, notamment l’aménagement de zones mellifères. L’organisme travaille d’ailleurs de concert avec neuf arrondissements montréalais sur plus d’une vingtaine de projets. « En collaboration avec l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie et Nature Action Québec, nous venons de compléter une initiative d’une durée de trois ans concernant les carrés d’arbre. Il s’agissait d’y planter des végétaux qui non seulement attirent et nourrissent les pollinisateurs, mais permettent aussi de lutter contre la prolifération de l’herbe à poux », illustre Charleen Kotiuga. Ce sont maintenant les citoyens qui vont à l’avenir verdir et entretenir les carrés d’arbre. 

Mais l’organisme agit au-delà de l’île de Montréal, et pour les trois prochaines années, il travaillera à installer des aménagements mellifères à Châteauguay dans un espace qui verra à protéger les pollinisateurs, mais également à favoriser le bien-être des humains.  

Au-delà du verdissement, la mission de Polliflora est de sensibiliser et de mobiliser la population à la protection des pollinisateurs en ville à travers un volet éducatif : plusieurs conférences, activités de mobilisation et d'animation sont offertes par l’organisme. La Coop opère également une cinquantaine de ruches dans la métropole et fait la promotion de pratiques d'apiculture respectueuses de l'environnement grâce à son volet apicole qui offre une formation pour devenir apiculteur.

Le miel produit de façon artisanale est récolté puis vendu dans les épiceries LOCO et sur le site web de l’organisme.

Plusieurs autres projets sont sur la planche à dessin et Polliflora espère élargir ses activités à tous les arrondissements montréalais, car pour agir de façon optimale, les aménagements doivent être déployés de façon intégrée. « Nous souhaitons aussi exporter notre modèle et notre expertise à d’autres villes au Québec pour ultimement les aider à devenir des villes amies des abeilles », souligne Charleen Kotiuga.

Elle ajoute que si le repositionnement a constitué un grand défi, l’organisme a pu le relever en acceptant de poser un regard critique sur ses activités, tout en s’appuyant sur les recommandations d’un comité scientifique.

Elle précise également qu’à ses yeux, l’une des condition essentielle au succès d’une entreprise est le facteur humain. « La croissance et les résultats financiers sont importants, mais ce n’est pas suffisant. Il faut que les gens soient véritablement placés au cœur de l’organisation, qu’ils s’y sentent bien. Cela prend une bonne équipe pour réussir, et une équipe, c’est composé d’individus », dit-elle.

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Polliflora (anciennement Miel Montréal) a reçu l’accompagnement des experts en économie sociale de PME MTL Centre-Est. Pour le financement de la refonte de son site internet et la planification stratégique quant à son changement d’identité, la coopérative a bénéficié de l’aide financière du Fonds de développement de l’économie sociale.

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