La Maison Marie Saint Pierre a su faire sa marque dans le domaine de la mode, tant au Québec et au Canada qu’à l’étranger. Une griffe qui ne laisse personne indifférent et continue d’étonner par son audace après 35 ans d’existence.
Avec ses boutiques phares à Montréal et à Miami, et plus de 70 points de vente de prêt-à-porter de luxe à travers l’Amérique du Nord, la Maison Marie Saint Pierre n’a plus besoin de présentation.
Elle est pourtant née discrètement, lorsque Marie Saint Pierre, fraîchement diplômée du programme de mode du Collège LaSalle en 1987, confectionnait ses premiers modèles et prenait des commandes dans des boutiques de Montréal. Avec plus de 100 manteaux vendus lors de la première saison, elle poursuit sur sa lancée, crée ses premières collections, développe un plan d’affaires et prend véritablement son envol.
Aujourd’hui, dans un espace de 25 000 pieds carrés rue Chabanel et avec son équipe de plus de 60 personnes travaillant en étroite collaboration avec des manufacturiers locaux, la Maison Marie Saint Pierre crée, dessine et fabrique tous ses modèles à Montréal.
Une nouvelle féminité à travers le textile
Grâce à l’infrastructure qu’elle a développée et parce qu’elle s’est dotée des outils nécessaires, Marie Saint Pierre estime avoir le luxe incroyable de pouvoir faire du développement et de la recherche. « J’ai voulu donner plus de liberté au corps et au mouvement. Je cherchais une nouvelle féminité à travers le textile, un vêtement dans lequel la femme pouvait bouger, une sorte d’armure qui lui donne un certain pouvoir et lui permet d’aller plus loin, plus vite », explique-t-elle. En témoigne son intérêt pour les matières fonctionnelles et techniques, qui peuvent être portées tout au long de la journée et s’adapter à la réalité des femmes actives.
Si le parcours remarquable de cette pionnière de la mode a été maintes fois reconnu et souligné par de nombreux prix et récompenses, faire sa place dans le monde de la mode a été un travail de longue haleine et les défis n’ont pas manqué. Le plus récent en date, la pandémie, est venue brouiller les cartes. À cela s’ajoutent la fabrication industrielle en Asie et la fast fashion qui copie les modèles des couturiers et les commercialise ensuite à bas prix. « À mon avis, c’est le marketing qui a gagné. Actuellement, certaines marques vendent du rêve et une idée du luxe, mais elles s’éloignent du produit. Il y a aussi de moins en moins de créateurs indépendants alors qu’ils étaient très nombreux dans les années 1980-1990 », déplore-t-elle, ajoutant que la bataille n’est pas équitable pour des entreprises comme la sienne.
Passion, patience et ouverture d’esprit
Pour faire face à ces nombreux bouleversements et se donner les moyens de ses ambitions, la maison a reçu l’appui financier de PME MTL afin de soutenir son fonds de roulement. D’ailleurs, en dépit des obstacles, Marie Saint Pierre entrevoit l’avenir avec optimisme. « Nous devons réussir à être encore meilleurs, mais aussi apporter des changements pour se débarrasser de certaines dysfonctions dans l’industrie. Je pense en particulier à la rotation des saisons qui est notre talon d’Achille. La succession des collections est difficile à soutenir, on devrait plutôt offrir une vision en continu », préconise-t-elle.
Elle estime également que pour réussir dans le domaine de la mode, la passion, la patience et l’ouverture d’esprit font partie des conditions gagnantes. « Ce que j’ai appris en tant que créatrice, c’est que l’on doit toujours rester connecté à soi-même. Ce sont des métiers très exigeants qui réclament beaucoup de travail, mais qui du même coup nous nourrissent et répondent à un besoin vital », conclut-elle.
--
La Maison Marie Saint Pierre a bénéficié du soutien financier de Prêts PME MTL Fonds locaux de solidarité et de l’accompagnement des experts de PME MTL Centre-Ouest.