Se lancer en restauration sans expérience dans le domaine : le défi du Manitoba

Défi d’entrepreneur | 28 mai 2018

Ouvrir un restaurant, sans avoir aucune expérience dans le domaine? Certains diront qu’il s’agit d’un pari risqué. Pour Élisabeth Cardin du restaurant Manitoba, c’était un risque bien calculé.

Pourquoi décide-t-on de tout laisser tomber, du jour au lendemain, pour mettre le cap vers l’inconnu? Pour Élisabeth Cardin, la décision de démarrer une entreprise s’est imposée d’elle-même : lorsqu’elle a constaté l’intérêt pour les plantes sauvages en cuisine, elle a décidé de se servir de son expérience en horticulture et des connaissances acquises lors d'études faites dans ce domaine pour se lancer à pieds joints dans l’aventure du Manitoba, et ce, malgré qu’elle n’avait aucune expérience en restauration. « L’alimentation se situe à la base de tout, car en plus de constituer une excellente façon de communiquer, elle permet de s’harmoniser avec la nature », mentionne Élisabeth Cardin.

Mettre ses intuitions au centre de son projet

La nature figure au centre de la gestion de son restaurant, où on y concocte des plats nichés dans la cuisine dite territoire. Qu’est-ce qu’on entend par cuisine du territoire? La restauratrice y va d’une réponse simple : « Tout ce qui ne fait pas de sens dans l’environnement, on élimine ça de notre restaurant. Je veux montrer aux gens que c’est possible de cuisiner avec des choses qui viennent à 100 % de chez nous. Nous avons toutes les ressources, mais nous ne savons pas comment nous y prendre. C’est important que les gens comprennent d’où vient leur nourriture. »

De plus, la restauratrice se fait un point d’honneur d’être présente pour ses clients, ainsi que de s’adapter à chacun d’entre eux.

Je veux montrer aux gens que c’est possible de cuisiner avec des choses qui viennent à 100 % de chez nous.

S’entourer d'employés aux valeurs communes

Pas d’amis, pas de gens proches, telle est la devise qui mena à l’embauche des premiers employés du Manitoba. Difficile à faire, lorsque nous sommes un nouveau venu dans le milieu. Au fur et à mesure que le nom du restaurant circulait, l’attrait d’y travailler devenait plus grand. Les candidats sont triés en fonction de leur relation avec l’environnement et de leur opinion sur l’alimentation au Québec. « Le charisme est quelque chose d’important », poursuit Élisabeth Cardin. « Nous y allons aussi au feeling! »

Petit à petit, Élisabeth Cardin s’est entourée de personnes qui ont su gagner sa confiance afin d’assurer une saine gestion du restaurant. Dans sa garde rapprochée, on retrouve Simon Cantin, son partenaire d’affaires dont elle ne peut se passer.

Un entourage bien formé permet à Élisabeth Cardin de maintenir un équilibre. « Il faut s’assurer que chaque personne connaît ses forces et ses faiblesses. C’est comme ça que nous pouvons déléguer des tâches aux gens en qui nous croyons », affirme-t-elle.

Choisir un emplacement stratégique

Lorsqu’elle s’est présentée à l’ouverture du salon de barbier d’un de ses amis dans le Mile-Ex, Élisabeth Cardin est tout de suite tombée sous le charme de ce coin de la métropole. L’inspiration est venue tout de suite: bien que ce secteur industriel semble au premier abord plus séduisant pour un ébéniste que pour un foodie en quête de découvertes culinaires, elle a décidé de se joindre à la faune d’établissements qui ont choisi d’élire domicile dans le quartier, d’autant plus que le loyer y est abordable. Une localisation idéale devient stratégique

L’emplacement du restaurant Manitoba permet de s’ouvrir à différents projets, notamment un jardin, qui verra le jour l’an prochain. Cette initiative permettra à la restauratrice d’assurer un approvisionnement en aliments frais, à tout moment de l’année. Pour la suite, l’équipe du Manitoba souhaite exploiter une ferme. L’évolution du restaurant est également dans les cartons. Dans le respect de la nature, bien sûr!

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Le Restaurant Manitoba est soutenu par PME MTL Centre-Est.

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