Planifier le transfert de connaissances

Défi d’entrepreneur | 20 mars 2018

Transformer ses connaissances en guide d’apprentissage

Le fait d’être décrocheur n’a pas empêché Michel Massé de bâtir, au fil des ans, une PME dont le savoir-faire et les réalisations suscitent l’admiration. Alors qu’il prépare sa relève et qu’il souhaite exporter ses services, il doit solutionner un problème de main-d’œuvre.

Michel Massé, 53 ans, est ébéniste de profession. En 2000, il a transformé son atelier d’ébénisterie en atelier d’usinage. C’est ainsi qu’est née USIMM, une PME spécialisée dans l’usinage de pièces sur mesure à géométrie complexe destinées aux secteurs artistique, architectural et industriel. Le Cirque du Soleil est l’un de ses clients.

Contrairement aux autres ateliers d’usinage, USIMM travaille exclusivement avec tous les matériaux non-métalliques. En 17 ans d’existence, la PME de 12 employés a complété 10 000 projets différents.

Créer une formation sur mesure

Trouver des travailleurs pour un atelier d’usinage hors-norme présente son lot de complexités, reconnaît Michel Massé. « J’ai passé mes premières années à former des ébénistes pour en faire des machinistes, dit-il. Ça n’a jamais fonctionné. Là, j’ai pris des machinistes et je leur ai montré comment usiner du bois. Il n’existe pas de cours pour faire ce que je fais. Je dois investir beaucoup de temps dans mes employés. »

Jongler avec le roulement d’employés

Or, former un employé coûte cher. Surtout quand ce même employé quitte l’entreprise après seulement quelques années de loyaux services. « On a malheureusement un très gros roulement de travailleurs, explique l’entrepreneur. L’époque où quelqu’un travaillait au même endroit pendant 10 ou 20 ans, c’est terminé. Les jeunes veulent vivre de nouvelles expériences. Après deux ou trois ans, ils veulent essayer autre chose. »

L’embauche d’un consultant externe en ressources humaines il y a 10 ans n’a pas réussi à changer la donne. Ni même l’administration systématique de tests psychométriques afin de connaître les besoins, voire les aspirations de chacun. 

« C’est ça le problème des petites PME : les employés ont des ambitions, mais on ne peut pas toutes les combler. Je ne peux pas avoir deux directeurs d’usine ou deux chefs d’équipe quand il ne m’en faut qu’un », déplore Michel Massé.

Attirer les talents internationaux

Aux grands maux, les grands remèdes. Pour trouver une main-d’œuvre qui, espère-t-il, lui sera fidèle, le président d’USIMM se tourne vers les talents étrangers. 

« On regarde du côté des « Dreamers », c’est-à-dire des immigrants n’ayant qu’un permis de séjour aux États-Unis. On regarde aussi ailleurs. Je travaille avec Emploi Québec, la Chambre de commerce de l’est de Montréal et PME MTL, entre autres. »

L’homme d’affaires demeure néanmoins optimiste pour la suite des choses. « Avec trois postes à combler, je devrais m’en sortir assez bien. »

Prévoir sa sortie et assurer une croissance

En considérant que ses deux filles ne sont pas intéressées, du moins pour le moment, à reprendre le flambeau et qu’il faut compter 5 à 10 ans pour bien planifier sa sortie, Michel Massé fait ses devoirs sur les façons de se retirer tout en assurant la pérennité de la PME qu’il a construite de toutes pièces. 

« Est-ce que ça va passer par une fusion avec une autre entreprise, par l’achat de mes actions par certains de mes employés ? Ça reste à déterminer. Une chose est certaine, mon rôle va devoir évoluer dans l’entreprise », laisse-t-il savoir.

Loin de s’asseoir sur ses lauriers, USIMM lorgne le marché américain, plus particulièrement le marché de New York. Si la PME règle son problème de main-d’œuvre et qu’elle fait une percée aux États-Unis, elle mettra sur pied un quart de travail de soir. 

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USIMM est soutenu par PME MTL Est-de-l'Île

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