RÉCO : donner une deuxième vie aux matériaux de construction
Saviez-vous que 30 à 40 % de la pollution dans les villes est causée par l’industrie de la construction, tant pour les rénovations que la démolition? RÉCO est né de la volonté de réemployer des matériaux usagés qui, autrement, finissent à l’enfouissement.
Chaque année, la grande majorité des tonnes de matériaux de construction usagés se retrouvent à l’enfouissement, et seule une petite portion est revalorisée. Un constat qui préoccupait grandement l’organisme Architecture sans frontières Québec (ASFQ), le bras humanitaire de l’Ordre des architectes du Québec.
C’est pourquoi ASFQ a lancé une initiative novatrice : mettre à la disposition de la communauté entrepreneuriale et des personnes privées des matériaux de construction neufs ou usagés, issus de dons.
Au départ, le projet a pris naissance dans une quincaillerie communautaire de la rue Papineau à Montréal. Suivant ce modèle d’affaires, RÉCO a pris véritablement son envol en novembre 2023, dans un local de 10 000 pieds carrés situé sur le boulevard Saint-Laurent, à proximité du métro Sauvé.
Une foule de produits neufs et usagés
« On peut trouver une large gamme de matériaux dans notre centre de réemploi », explique Florent Goldblum, directeur marketing et communication. Fenêtres, portes, quincaillerie, bois d’œuvre, luminaires, composantes patrimoniales et architecturales, le choix est vaste.
Usagés ou neufs, les produits sont tous issus de dons et proviennent de fins d’inventaire ou de récupération sur des chantiers. « Des fabricant(e)s et des entrepreneur(e)s nous en fournissent, mais aussi des institutions et même la Ville de Montréal », précise Florent Goldblum. En échange, les donateurs et donatrices reçoivent un reçu fiscal chaque fois que c’est possible.
Cet espace spécialiste du réemploi des matériaux de construction peut donc offrir des prix très raisonnables à sa clientèle qui, en plus, n’a pas à débourser de taxes puisque RÉCO est un organisme de bienfaisance.
À la clé, de belles économies, tout en contribuant à une démarche de durabilité environnementale participant à réduire l’empreinte carbone des projets de rénovation.
De plus, tous les bénéfices sont versés à ASFQ, ce qui permet du même coup de soutenir des projets humanitaires et sociaux visant à soulager la pauvreté.
Enfin, RÉCO a aussi un impact positif sur la communauté en créant des emplois verts et locaux. « Autrement dit, c’est un véritable cercle vertueux! », affirme Florent Goldblum.
Bientôt un catalogue en ligne
Il reste que RÉCO a fait face à plusieurs défis, en premier lieu trouver l’équilibre budgétaire ainsi qu’une équipe de personnes passionnées prête à s’investir dans cet atelier pas comme les autres.
Autre difficulté : la concurrence des grands centres de rénovation qui disposent d’un large inventaire. « La plupart des matériaux de construction recyclés que nous offrons sont uniques et notre stock connaît un roulement rapide. En revanche, d’autres produits sont nombreux, par exemple nous avons 800 portes en inventaire », détaille Florent Goldblum.
Pour sa part, PME MTL a donné un bon coup de pouce à l’organisme au cours des différentes étapes, notamment comme bailleur de fonds dans le cadre de l’installation, du lancement et de la structuration de l’organisme.
Les projets ne manquent pas pour les prochains mois, notamment agrandir le conseil d’administration et raffiner l’offre de produits. La création d’un catalogue en ligne permettra aussi d’effectuer de la vente à distance.
À tous ceux et celles qui souhaiteraient se lancer en affaires, Florent Goldblum a un message à livrer. « Le mot résilience est à la mode, et c’est aussi un terme qui s’applique très bien à l’entrepreneuriat. La clé de la réussite, c’est un bon mélange entre passion, implication et travail, car il ne faut pas compter ses heures! Les débuts sont souvent inconfortables, mais persister, c’est la clé », conclut-il.
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RÉCO a reçu l’accompagnement des spécialistes de PME MTL Centre-Ouest.