Transformer les obstacles en opportunités, le défi relevé par l'Annexe

Défi d’entrepreneur | 3 juil. 2018

En déménageant il y a 18 mois, l’OBNL Les Compagnons de Montréal a pu enfin centraliser l’ensemble de ses activités et services. Toutefois, sa boutique L’Annexe en a beaucoup souffert. Dons en chute libre, revenus à la baisse ; il fallait corriger le tir. Pascal Langlais a, en partie, trouvé des solutions. Il a même réussi à transformer des obstacles en opportunités. Voici sa recette.

« Défroqué », comme il le dit lui-même, des secteurs du commerce de détail et de l’agroalimentaire industriel, Pascal Langlais, mi-trentaine, se cherchait un nouvel emploi en lien avec ses valeurs. En devenant, il y a un an, chef d’équipe à L’Annexe, la boutique-friperie servant à financer une partie des activités de Compagnons de Montréal, il a trouvé un défi à sa mesure.

Retrouver sa notoriété et recevoir des dons d'objets

« Avant, nous étions situés près d’un arrêt d’autobus, donc très visibles. Maintenant, dans la Petite-Patrie, nous sommes situés au troisième étage d’un ancien couvent de cinq étages, dans un quartier résidentiel. Depuis que nous sommes dans nos nouveaux locaux, nous sommes tombés dans une sorte d’anonymat », explique Pascal Langlais.

Par conséquent, les dons de vêtements, de mini électroménagers, de vaisselles et autres accessoires pour la maison qui font la réputation de L’Annexe ont dramatiquement chuté. De 80 000 $, le chiffre d’affaires de la boutique n’est plus que de 45 000 $. « L’hiver passé, nous n’avons pratiquement reçu aucun dons », s’étonne encore M. Langlais.

La boutique devait donc retrouver sa notoriété et, surtout, recommencer à recevoir des dons d’objets. « Notre cloche à dons dans notre cour ne suffit plus ; je vais devoir en installer ailleurs en ville », dit Pascal Langlais.

Coopérer pour ajouter davantage de bacs

Le gestionnaire est actuellement en pourparlers avec un autre OBNL, Formétal, pour la fabrication de nouvelles cloches à dons. Ne restera plus qu’à trouver des endroits où installer ces immenses bacs métalliques.

Le patron de L’Annexe affirme qu’il devra se tourner vers la Ville de Montréal, des entreprises privées, voire d’autres OBNL afin de pouvoir placer, en toute quiétude, ses nouveaux bacs de collecte. Car, rappelle-t-il, ça joue parfois dur dans l’industrie de la récupération de vêtements et du don d’objets.

 La logistique de ramassage deviendra un nouveau pan de notre programme d’insertion et de réinsertion. On va transformer un défi en opportunité d’affaires et de formation souligne M. Langlais. 

L’ajout de nouveaux points de chute aidera non seulement L’Annexe à recueillir plus de dons, mais cela lui permettra également d’offrir un nouveau type de formation à ses employés.

« La logistique de ramassage deviendra un nouveau pan de notre programme d’insertion et de réinsertion, dit M. Langlais. On va transformer un défi en opportunité d’affaires et de formation. »

Afin de rappeler, ou simplement d’annoncer, à la population locale l’existence de L’Annexe, le chef d’équipe a distribué des tracts aux quatre coins du quartier : dans le métro, sur la rue, dans les boîtes aux lettres. Il a également assisté à plusieurs événements à titre de porte-parole de la boutique. Bref, il a déployé beaucoup d’énergie pour se créer un réseau de contacts.

Devenir un centre de réinsertion et un atelier de revalorisation

À court terme, L’Annexe souhaite bientôt créer un atelier de revalorisation des textiles et des vêtements trop abîmés qu’elle reçoit. Ce faisant, elle deviendra encore plus « écoresponsable ». « On ne jette pratiquement rien de ce que l’on reçoit, dit Pascal Langlais. Être écoresponsable, ce n’est pas uniquement recycler un vieux t-shirt. »

L’Annexe fait travailler une quinzaine de personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou d’un trouble du spectre de l’autisme. Chaque employé doit travailler 20 heures par semaine dans le cadre d'un programme d'Emploi-Québec. Au menu : réception, classement, nettoyage, voire réparation des objets qui seront mis en vente à la boutique. Un atelier de restauration de meubles a d’ailleurs été mis en place afin de réduire la quantité d’objets jetés aux poubelles.

En 2018, L'Annexe-Jolies trouvailles a reçu le Prix d’excellence du Ministère de la Santé et des Services sociaux dans la catégorie « Soutien aux personnes et aux groupes vulnérables ». «C’est une des plus belles distinctions que nous pouvions recevoir de la part du Gouvernement du Québec et nous sommes heureux de le rappeler et de le célébrer.» conclut M. Langlais. 

PME MTL a aidé l’OBNL du 6365, rue De Saint-Vallier dans son déménagement, dans l’aménagement de ses nouveaux locaux, dans l’achat de mobilier sur mesure, dans la mise en place de signalisation à l’intérieur du couvent, de même que dans un plan de communication et de promotion.

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L'Annexe est soutenue par PME MTL Centre-Est

Légende : Pascal Langlais, responsable de L'Annexe et Marie Renard, intervenante à la boutique L'Annexe. 

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