Redonner de l’autonomie et de la mobilité à des personnes physiquement diminuées par un accident, une maladie neurologique ou encore un AVC. C’est le défi auquel s’est attelée Murielle Grangeon, fondatrice de Neuro-Concept. Unique en ce genre, ce centre de réadaptation et de conditionnement physique adapté, situé à Verdun, innove en utilisant des innovations technologiques tels que les robots d’entrainement à la marche.
C’est à l’été 2015 que la clinique Neuro-Concept a ouvert ses portes à Verdun, après 18 mois de travail pour faire naître ce projet porté par Murielle Grangeon et Cindy Gauthier. Les deux femmes se connaissent bien car Murielle Grangeon, était en post-doctorat spécialisée en sciences de la réadaptation à l’Université de Montréal, lorsque Cindy Gauthier complétait sa maîtrise dans le même laboratoire de recherche.
À peine deux ans après sa création, Neuro-Concept accueille 300 patients, dont 30% d’entre eux nécessitent un traitement de maintien de leur condition physique à vie.
Trouver des investisseurs adhérant aux valeurs de l'entreprise
« Pour nous, c’est fondamental d’être à l’écoute de nos clients. On les prend en charge, de manière personnalisée, comme s’ils étaient des membres de notre propre famille et on fait en sorte qu’ils soient contents de nous voir. »
Cette approche plait beaucoup aux clients – certains restent parfois trois heures juste pour jaser. Fortes de ce succès et face à une population vieillissante, Murielle Grangeon et son associée souhaitaient ouvrir leur capital afin d’augmenter le nombre d’employés et soutenir la croissance de Neuro-Concept.
Mais, le défi a été de trouver des investisseurs aux valeurs compatibles avec celles de Neuro-Concept. « On ne voulait pas voir la culture de notre entreprise transformée par des anges financiers uniquement à la recherche de bons rendements », ajoute-t-elle. Finalement, l’entreprise a réussi à séduire deux investisseurs, sensibles à sa mission et convaincus par sa façon de travailler.
Recruter et former de la main-d'oeuvre qualifiée
Ce financement supplémentaire est d’autant plus nécessaire pour Neuro-Concept que recruter la main-d’œuvre qualifiée nécessaire à la poursuite de sa croissance est loin d’être facile. Peu de thérapeutes choisissent la clientèle neurologique dans le secteur privé – Murielle Grangeon et Cindy Gauthier continuent donc d’enseigner à l’université afin de former la relève – et Neuro-Concept est la seule entreprise à se spécialiser dans la thérapie neurologique assistée de robots. Le centre n’a donc d’autre choix que d’investir beaucoup de temps dans la formation de ses thérapeutes. Les nouvelles recrues mettant trois mois avant d’être autonomes, l’entreprise n’engrange pas de revenus pendant ce laps de temps.
Les gens nous connaissent personnellement, ils sont venus voir et sont capables d’expliquer ce que nous faisons aux personnes à qui ils parlent de nous. Au final, ils agissent comme des ambassadeurs de l’entreprise à l’extérieur.
Partager l'ADN de son entreprise à son réseau
En plus de pouvoir capitaliser sur leur expérience en enseignement et en recherche, Murielle Grangeon et son associée ont également pu compter sur la force de leur réseau pour dénicher des salariés en phase avec leurs valeurs. « Nous avons trouvé les deux derniers thérapeutes que nous avons engagés grâce à notre réseau, qui est à la fois composé de personnes de notre domaine d’expertise mais aussi du secteur des affaires», souligne-t-elle.
Il faut dire que les deux femmes ont su partager l’ADN si particulier de Neuro-Concept à leur réseau, qui a ainsi pu leur apporter bien plus que du soutien et des conseils d’affaires. « Les gens nous connaissent personnellement, ils sont venus voir notre manière de fonctionner et notre équipement et sont capables d’expliquer ce que nous faisons aux personnes à qui ils parlent de nous, explique Murielle Grangeon. Au final, ils agissent comme des ambassadeurs de l’entreprise à l’extérieur. » Résultat, Neuro-Concept n’a jamais eu besoin de faire de publicité pour développer sa clientèle.
Si cet effet de relais fonctionne aussi bien, c’est aussi en raison du créneau particulier qu’occupe le centre. « Tout le monde connaît une personne touchée par une maladie neurologique ou un AVC », dit-elle.
Des projets de franchises pour le futur
Désormais, Neuro-Concept espère voir fleurir d’autres centres au Québec et en Ontario, probablement sous forme de franchises. L’entreprise songe aussi à vendre son expertise sous forme de formations, qui seraient données aux professionnels de la santé. Et, elle collabore également avec une start-up de Granby afin de mettre au point de nouvelles technologies de réadaptation neurologique.
Pour mener à bien ces projets, Murielle Grangeon entend continuer à miser sur l’alliance du réseautage, des traitements innovants de Neuro-Concept et de l’accent mis sur la formation et l’expertise de ses thérapeutes sans oublier la préservation de l’identité propre de l’entreprise. « Il faut aussi veiller à faire preuve de flexibilité, met-elle en avant. Savoir s’adapter en permanence est essentiel pour un entrepreneur. »
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Le centre Neuro-Concept est soutenu par PME MTL Grand Sud-Ouest.