Ensemble, on va plus loin : ces entreprises s’allient pour être plus fortes

Parole d’expert | 30 décembre 2021

Savez-vous qu’il est possible de partager sa main-d’œuvre avec une autre entreprise? De s’unir pour mieux négocier des tarifs ou pour rendre le monde plus vert? Encore faut-il mettre en place les conditions gagnantes. Voici trois exemples de mutualisation fructueuse des ressources.

Partager la main-d’œuvre : une solution à la rétention

L’échange d'employés et employées entre PME qui ont des pics d’activité différents est une autre forme d’alliance qui permet de résoudre un enjeu de rétention de personnel. En 2018, PME MTL Est-de-l’Île a mis en place un projet pilote de prêt de main-d’œuvre interentreprises qui a fait ses preuves.

« Deux entreprises de l’Est de Montréal, USD Global et Studio Artefact, avaient de la difficulté à retenir leur personnel en raison de fluctuations dans la production, explique Marie-Ève Gagnon, Directrice - Gestion des ressources humaines et développement de l’emploi. Lors de la saison creuse, elles devaient les mettre à pied au risque de ne pas les voir revenir au moment de la reprise. On leur a alors proposé de participer à un projet de prêt de main-d’œuvre. »

La solution présente de nombreux avantages. Entre autres, elle réduit les efforts et le coût de la dotation pour l’employeur, elle offre un travail tout au long de l’année et un meilleur revenu à la main-d'oeuvre, en plus de leur permettre de développer de nouvelles compétences. 

« Pour que le partage de main-d’œuvre fonctionne, il faut bien évidemment que les entreprises aient des cycles de production différents, de même qu’une similarité dans les exigences requises pour les postes. Le personnel, qui y participe sur une base volontaire, doit être accompagné par leur employeur dans ce processus », résume Mme Gagnon.

Diminuer les coûts et favoriser l’environnement

Au début de 2021, à l’initiative de PME MTL, des entreprises logeant dans Les Immeubles Grover ont été invitées à participer à une rencontre pour discuter des défis qu’elles partageaient. Rapidement, il est apparu que l’envoi de colis représentait des coûts de plus en plus importants. Elles étaient également soucieuses de l’impact environnemental de ce service.

« Elles ont manifesté un intérêt envers une solution de livraison écologique qui permettrait de regrouper les commandes en ligne auprès d’un même fournisseur qui serait ainsi capable d’offrir des tarifs réduits », explique Alexandre Skerlj, directeur, Initiatives stratégiques pour le réseau PME MTL et anciennement à la logistique du commerce électronique.

L’idée étant trouvée, il fallait maintenant la rendre opérationnelle. Chaque entreprise avait sa boutique en ligne, mais il fallait une technologie permettant de centraliser les demandes d’envois et identifier le bon fournisseur. Le choix s’est fixé sur Envoi Montréal, un service de livraison offrant des options de livraison zéro émission par le Conseil québécois du commerce de détail et la Ville de Montréal.

Un élément clé de la réussite d’une alliance est la mobilisation. Un groupe d’entreprises qui ont commencé à utiliser le service se sont donc portées volontaire pour agir comme ambassadrices.

« Il fallait une souplesse dans l’échéance du projet pour favoriser l’adhésion, soutient Alexandre Skerlj. C’était également important d’exercer une gestion du changement avec toutes les parties prenantes, soit les personnes utilisatrices, le fournisseur et le propriétaire de l’immeuble. »

Innover en collaboration

Pour mettre au point un carburant d’avion moins polluant, SAF+ a trouvé des alliés de taille. La start-up a mis au point une technologie permettant de produire du kérosène synthétique moins polluant qu’un kérosène issu du raffinage du pétrole.

Pour prouver que son concept était réalisable, elle avait besoin de différents partenaires comme Parachem, un fabricant d’hydrocarbure, qui l’aide à faire la preuve de la faisabilité technique de production. Elle fait par ailleurs affaire avec des personnes chercheuses de l’École Polytechnique et du Centre d’études des procédés chimiques du Québec pour l’ingénierie de l’usine pilote et des futures usines de production.

Les spécialistes du Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services l’aident quant à eux à mesurer l’empreinte environnementale de sa solution. SAF+ s’est aussi assurée de s’adjoindre des utilisateurs potentiels tels que Boeing, Airbus, Air Transat et Aéroport de Montréal, qui vont tester le carburant et l’aider à évaluer le potentiel de commercialisation.

« Le projet est encore à l’étape de la R&D et il doit évoluer dans un contexte d’incertitude quant à la législation concernant l’utilisation de carburant plus vert et des retombées commerciales qui en découleraient, explique Frédéric Loprieno, directeur – Service aux entreprises chez PME MTL Est-de-l’Île. En plus des partenaires techniques, il était donc essentiel pour SAF+ de s’allier sa clientèle pour avoir la bonne information sur leurs besoins. » 

PME MTL a d'ailleurs aidé SAF+ à rebondir à un moment critique. « En plus du financement, on a procédé à une analyse du potentiel du projet, détaille M. Loprieno. On leur a aussi ouvert des portes pour trouver des partenaires. Morale de l’histoire : l’union fait la force! »

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