Voyez comment un mode de gestion horizontal et inclusif a permis au Collectif 7 à Nous, propriétaire de Bâtiment 7, de relever un défi colossal : se réapproprier un bâtiment patrimonial très convoité. Inspirez-vous de leurs idées et méthodes pour gérer une organisation vivante qui évolue de façon agile.
Le Collectif 7 à Nous est un modèle montréalais de projet autogéré. L’équipe génère des revenus et répond aux besoins de la communauté en louant ses locaux aux résidents et résidentes du quartier à prix abordable.
Ce modèle d’affaires leur permet d’offrir des services, des cours et des espaces utiles, comme un atelier de réparation de vélos communautaire.
Ce collectif a réussi à se réapproprier un bâtiment patrimonial très convoité dans le quartier de Pointe-Saint-Charles et gère maintenant une organisation vivante remplie de projets. Leur histoire est une véritable inspiration pour toute personne qui veut lancer un projet autogéré.
4 choses à savoir avant de démarrer un projet autogéré
De par son idéologie, le concept d’autogestion peut être interprété et implanté de plusieurs façons. On peut par contre s’entendre sur un principe de base : tous les membres d’un projet autogéré s’impliquent dans la gestion d’une organisation qui bénéficie à la communauté.
Avant de démarrer ce type de projet, vous devez penser à ces quatre éléments importants pour arriver à bien servir sa raison d’être.
1. C'est quoi la définition d'un modèle autogéré?
L'autogestion repose sur une organisation du travail axée sur l’apport des personnes collaboratrices.
D’un point de vue humain, cette structure permet de faire vivre des projets communautaires ayant un enjeu collectif. Elle crée un environnement qui facilite la collaboration et encourage les échanges en vue de trouver des solutions peu conventionnelles pour répondre aux besoins de la communauté.
Ce type de modèle peut vous convenir si :
- Vous avez envie de bâtir un projet communautaire mobilisateur où les valeurs humaines règnent;
- Vous êtes capable de gérer un projet avec un groupe de trois personnes minimum;
- Vous êtes en mesure d’évoluer de façon agile pour intégrer les nouveaux membres;
- Vous croyez à la force du leadership horizontal qui vise à aplanir la hiérarchie.
Ce qui est nécessaire pour que le modèle fonctionne :
- Une discipline exemplaire de la part des membres du collectif;
- Que les personnes collaboratrices identifient des objectifs opérationnels individuels que chacun et chacune est prêt à suivre pour atteindre les objectifs de l’entreprise.
2. Former l’équipe parfaite pour un projet autogéré
Le défi principal est bien souvent de gérer en groupe de façon efficace. Pour y parvenir, les membres doivent avoir des forces et connaissances complémentaires. L’attribution des rôles se déroule autrement puisqu’il n’y a pas qu’un seul ou une seule décisionnaire.
Chaque personne peut commencer par choisir sa responsabilité selon ses compétences. Vous devez garder en tête que les rôles ne sont pas permanents et peuvent changer au fil de l’évolution du projet.
Comme tout autre projet entrepreneurial, l’aspect administratif et la gouvernance sont des éléments incontournables. Un organisme à but non lucratif doit absolument avoir un conseil d’administration.
Kurt Houghton, directeur services-conseils et financement à PME MTL Centre-Ouest explique que « la meilleure pratique de gouvernance est d’avoir un conseil d’administration indépendant de l’équipe de gestion afin de minimiser les risques de conflits.
Et indépendant ne veut pas dire de créer une séparation entre les deux équipes; elles doivent collaborer en tout temps. Le directeur ou la directrice générale devrait être présent à toutes les rencontres du conseil d’administration pour partager son expérience terrain. »
Sans lui, le conseil d’administration peut difficilement prendre les meilleures décisions pour le projet. Cependant, si le directeur ou la directrice générale (ou la personne coordonnatrice) est salariée, cette personne ne devrait pas avoir le droit de vote.
3. Choisir une vision et une mission par et pour la communauté
Prenons l’exemple d’un OBNL qui lance une épicerie de quartier où la collectivité peut s’approvisionner en aliments locaux et abordables. Avant de lancer leur projet, les membres de cette épicerie doivent déterminer leur vision, c’est-à-dire définir leur monde idéal et comment réussir à le créer.
Ils peuvent ensuite décortiquer leur vision sur cinq ans et se fixer des objectifs pour établir leur mission. Cette dernière peut changer tout au long du projet pour s’adapter aux réalités du quartier.
À retenir : la vision et la mission doivent répondre au besoin de la communauté. La mobilisation des acteurs et actrices est par ailleurs essentielle au succès du projet.
4. Bien définir le modèle d’affaires
Le but ultime d’une organisation à vocation sociale est de devenir indépendante, soit générer ses propres revenus pour rendre des comptes à ses membres seulement. Le modèle d’affaires est le plan de match pour arriver à cet objectif. Il trace le chemin et aide les membres à prendre les meilleures décisions au quotidien.
À terme, l’objectif sera de diversifier les sources de revenus et être en mesure de demander une participation juste aux personnes consommatrices qui sont en mesure de contribuer.
Un organisme d’économie sociale doit miser sur sa croissance pour avoir un impact à long terme et mener à bien ses initiatives. L’important est d’assurer une croissance qui répond aux besoins des membres de la communauté.
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Vous avez encore des questions? Les spécialistes en économie sociale de PME MTL peuvent vous aider à structurer votre projet pour créer une organisation au service de l’humain.
Bénéficiez d’un accompagnement à l’étape du prédémarrage, au démarrage et en cours de projet en plus d’un financement pour soutenir votre communauté avec un projet mobilisateur.