Le pitch est un exercice que connaissent bien les personnes à la tête d’une start-up. Épreuve pour les uns, défi stimulant pour les autres, il sert à interpeller un auditoire sur un projet d’entreprise en développement. Trois jeunes entrepreneur(e)s qui ont eu du succès dans cette démarche racontent leur expérience.
Avoir un plan en cas d’imprévus
Patricia Girard a récemment participé à un concours de pitch dans le cadre d’Expo Entrepreneurs 2022. Malgré un pépin technique, elle a su convaincre le jury qui lui a remis le prix Coup de cœur PME MTL assorti d’une bourse de 500 $.
« C’était mon premier pitch pour Plan Monark devant un grand auditoire, raconte l’entrepreneure. Même si régulièrement on doit présenter ce que l’on fait à différentes personnes, ce n’est pas la même chose que de se retrouver sur la scène centrale d’un grand événement. »
Comme les autres personnes participantes, Patricia ne disposait que d’une minute pour expliquer au jury ce que fait Plan Monark. L’entreprise qu’elle a fondée en 2017 est une plateforme de mobilisation qui permet aux équipes d'avoir du succès en utilisant une démarche qui considère, en premier plan, le volet humain dans l’exécution des projets.
« Pour m’assurer de ne rien oublier, j’avais mentalement associé aux doigts d’une main les cinq messages clés. », confie-t-elle.
Cette expérience lui a appris une chose importante : face à l’imprévu, elle est capable de rebondir. « Il y a eu un pépin avec l’éclairage de la scène et j’ai dû refaire mon pitch. Même si c’était déstabilisant, j’ai toutefois réussi à rester concentrée. Quand on pitch, il faut s’attendre à tout. »
Ses conseils aux entrepreneurs et entrepreneures qui vivront l’expérience du pitch?
« Bien respirer, parler lentement, regarder droit devant et avoir un Plan B en cas d’imprévus. Il faut avoir confiance en soi en se disant qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui prendraient notre place et que d’être sur la grande scène en finale, c’est déjà une belle réalisation », affirme-t-elle.
Patricia Girard - Plan Monark | © Myriam Baril Tessier (photographe)
Répéter, répéter, répéter
Pour Fauve Doucet aussi, c’était une première expérience de pitch, du moins en tant qu’entrepreneure. Avant de fonder son entreprise, Partage Club, une plateforme qui facilite le prêt d’objets entre membres du voisinage pour contrer la surconsommation, elle a fait carrière en publicité où elle a eu l’occasion de développer l’art du pitch.
« J’adore pitcher. En quelques phrases clés, il faut donner le plus d’information possible. C’est un exercice qui génère un bon stress pour moi », affirme Fauve qui est lauréate du concours de pitch de la Grande rencontre de la relève d’affaires de Montréal organisé par la Jeune Chambre de commerce de Montréal (JCCM) en collaboration avec PME MTL lors d’Expo Entrepreneurs. Elle a remporté une bourse de 1000 $.
Son secret pour un pitch réussi? « Le pratiquer le plus souvent possible avant de le présenter pour que ça devienne naturel, affirme Fauve. Le pitch doit répondre à des questions précises, dont la problématique à laquelle on s’attaque et la solution qu’on lui apporte. »
Fauve avoue quand même avoir été surprise de gagner. « Au-delà de l’argent, ça fait grandir la confiance que j’ai envers mon projet d’entreprise. Quand on démarre, on se demande souvent si on est dans la bonne direction. Ce prix, c’est une bonne tape dans le dos qui donne juste le goût de continuer », dit-elle.
Fauve Doucet - Partage Club | © Gracieuseté Partage Club
Aller à l’essentiel
Depuis qu’il a cofondé Azimut Medical en 2021, Maxime Bolduc a eu l’occasion de faire plusieurs pitchs, en virtuel surtout, pandémie oblige. Le fait de le faire cette fois-ci en personne dans le cadre du concours de pitch de la JCCM n’a pas été la partie la plus difficile.
« Ce qui a le plus compliqué les choses, c’est le fait de ne pas avoir droit à un support visuel. Comme on conçoit des vêtements de protection gonflables pour prévenir une fracture de la hanche chez les personnes aînées, c’est plus facile de comprendre comment ça marche quand on peut le montrer », explique Maxime.
Il a dû bien s’y prendre quand même puisque le jury l’a désigné lauréat dans la catégorie Innovation technologie, un prix accompagné d’une bourse de 1000 $.
Pour préparer son pitch, Maxime s’est basé sur une présentation de 10 minutes qu’il avait déjà donnée. « Je l’ai réduite à cinq puis à trois minutes en trimant dans le gras, affirme-t-il. Il y a un élément auquel je n’ai pas touché, soit la partie où j’explique comment est venue l’idée de l’entreprise, soit à la suite de la fracture de la hanche que ma grand-mère a subie lors d’une chute. C’est important de faire ressortir le côté humain, la raison d’être d’Azimut. »
L’argent gagné a été réinvesti dans l’entreprise. « Dans la phase de démarrage, tout ce qu’on récolte est réinjecté dans Azimut. On est rendu à l’étape où il faut accentuer la R&D et embaucher du personnel clé pour amener l’entreprise à un prochain niveau », explique-t-il.
Maxime Bolduc - Azimut | © Myriam Baril Tessier (photographe)